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mardi 10 avril 2018

Contre les violences policières et la répression à Paris 10

Communiqué confédéral

Lundi 9 avril, le Président de l’université de Nanterre a décidé la fermeture administrative et a annulé tous les cours puis il a demandé l’intervention des forces de police sans aucun respect pour les franchises universitaires. La décision des présidences d’université de faire pénétrer les forces de police sur leur campus, dans le seul but d’empêcher la contestation sociale des étudiant·es et des personnels, est contraire à l’éthique universitaire, à la culture du débat et à l’analyse critique.

À 15h, les étudiant.es et les personnels réunis en assemblée générale ont donc vu des CRS faire irruption dans un amphithéâtre de leur université pour mettre fin à leur débat. 7 étudiant.es ont été arrêtés et placés en garde à vue.

La communauté universitaire toute entière et celle de Nanterre en particulier est choquée par la violence de cette intervention. La présence de CRS, dans un amphithéâtre d’université pour stopper une AG, est un fait grave et ne peut être pardonnée à un président d’université.

Au fil des mois, les interventions policières sur les campus universitaires (Nantes, Bordeaux, Paris, Lille, Caen, Dijon, Grenoble, Strasbourg) pour faire taire la contestation interne tend dangereusement à se généraliser.

Depuis plusieurs mois, les personnels des universités et les étudiant.es font part de leur opposition à la loi Vidal « Orientation et Réussite Étudiante ». Ils refusent de participer à la sélection des bachelier.es et réclament des moyens pour faire fonctionner des universités ouvertes et permettre la réussite du plus grand nombre dans de bonnes conditions d’étude et de travail sur tout le territoire. Ils ne sont pas écoutés. Ni la sélection, ni l’« excellence » ne sont la solution pour un meilleur système éducatif. Les motions contre la sélection, les assemblées générales, se multiplient avec pour seule réponse le mépris, les menaces sur les étudiants et les équipes enseignantes.

La CGT condamne, avec la plus grande fermeté, les intimidations, les violences physiques que les étudiant·es et les personnels mobilisé·es ont eues à subir sur différents campus alors qu’ils défendent légitimement leurs idées, leurs revendications, leur avenir. Les violences policières, la répression de la contestation, la contrainte physique, n’ont pas leur place dans l’enceinte universitaire.

La violence assumée de l’intervention de Nanterre n’entamera pas la détermination des étudiant.es et des personnels qui continuent à exiger l’abrogation de la loi ORE et des moyens pour l’enseignement supérieur.

La CGT dénonce les violences et demande la libération des étudiant.es arrêtés. Elle affirme sa solidarité avec les jeunes mobilisés et les personnels des universités en grève. Elle exige que les droits des jeunes et des salarié.es à débattre et à se mobiliser sur leur lieu de travail et d’étude soient respectés.

Interpellation fédérale de la ministre

Madame la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation,
Monsieur le chef de cabinet de la ministre,
Monsieur le chef de cabinet adjoint,

Nous avons été contactés cette fin d’après-midi par des personnels de l’université de Nanterre choqués par l’intervention de CRS dans un amphithéâtre de l’université dans lequel se tenait une assemblée générale. Alors qu’étudiant·es et personnels débattaient dans le calme des réformes et des mobilisations en cours, l’intervention policière a paru incompréhensible et d’une violence tout à fait disproportionnée.

Nous demandons, avec les étudiant·es et les personnels de Paris 10, la libération des jeunes arrêtés cet après-midi.

Nous vous avons déjà fait part dans un précédent courrier de notre inquiétude face aux interventions policières dans l’enceinte des universités, nous sommes attachés au respect des franchises universitaires et à la liberté de réunion et de débat qu’elles doivent garantir pour les jeunes et les personnels.

La répression ne peut être la réponse apportée par la ministre aux inquiétudes et à l’opposition soulevés par la mise en place de la réforme ORE et de ParcourSup. La CGT soutient les étudiant·es et les personnels mobilisés, elle appelle, avec d’autres organisations syndicales, à la poursuite et à l’amplification des mobilisations contre la loi ORE et pour des moyens garantissant l’accès et la réussite de toutes et tous à l’université.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous assurons, Madame, Messieurs, de notre attachement au service public d’enseignement supérieur, à ses établissements, à ses personnels et au respect de leurs droits.

Cendrine Berger, secrétaire générale de la CGT FERC Sup
Marie Buisson, secrétaire générale de la FERC CGT