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jeudi 21 juillet 2016

État d’urgence et répression pour museler la classe ouvrière !!!

La tentative de putsch militaire en Turquie, dans la nuit du 15 au 16 juillet, organisée par quelques divisions de l’armée turque se proclamant insurgées contre le président Erdogan s’est soldée par près de 300 morts à Istanbul et Ankara, plus d’un millier de blessés et elle a entraîné à ce jour l’arrestation de 15 000 personnes, des poursuites judiciaires contre 25 000, le limogeage ou la suspension de 50 000 fonctionnaires... Les purges opérées par le pouvoir turc depuis la tentative de coup d’État s’exercent à l’encontre de toute la société, de l’armée aux médias en passant par la justice et le monde de l’éducation. À l’appel du pouvoir, des lynchages de putschistes ont eu lieu et l’éventualité d’un rétablissement de la peine de mort est envisagée.

Tout en se présentant désormais comme le « défenseur de la démocratie », R.T. Erdogan poursuit l’établissement de sa dictature après avoir écrasé les libertés, muselé les médias et les organisations syndicales, tenté de mettre l’éducation sous le boisseau.

Le ministère de l’éducation a annoncé dans un communiqué, le 19 juillet : « 15 200 fonctionnaires du ministère de l’éducation (…) ont été suspendus, une enquête à été ouverte au sujet de ces individus.  » Rien qu’à l’université d’Istanbul, on en compte 95 !
Le Conseil de l’enseignement supérieur (YÖK) – l’organisme étatique qui supervise l’organisation des universités – a pour sa part demandé la démission de 1 577 recteurs et doyens d’université, rapporte l’agence de presse gouvernementale Anatolie. Le YÖK a interdit par ailleurs, mercredi 20 juillet, à tous les universitaires du pays de se rendre à l’étranger jusqu’à nouvel ordre.

Au lendemain de l’annonce de l’instauration de l’état d’urgence en Turquie, le Premier ministre turc N. Kurtulmus a annoncé que le pays suspendait provisoirement l’application de la Convention européenne des droits de l’Homme. Selon le quotidien britannique The Independant, après avoir annoncé cette nouvelle mesure, le Premier ministre a cité en exemple la France et le dispositif qu’elle avait mis en place après les attaques du 13 novembre 2015.

La CGT FERC Sup tient à exprimer sa solidarité avec les travailleurs de Turquie et leurs syndicats, pris en étau entre la violence d’État, la mobilisation de l’extrême droite et des ultra-religieux et la rébellion militaire. Elle dénonce l’effet d’aubaine dont l’État turc se saisit pour tenter de museler les travailleurs de Turquie et rappelle que la liberté d’expression, de la culture et l’éducation émancipatrices sont indispensables pour que la démocratie puisse vivre et se développer.