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mercredi 22 février 2017

La CGT FERC Sup aux assises de l’industrie

J’interviens au nom de la CGT FERC Sup, union des syndicats des personnels des universités. Cette intervention fait écho à la réflexion du camarade de la métallurgie à la tribune ce matin sur le combat autour des classifications.

Je vais compléter le panorama de la recherche publique fait ce matin, avec une description de ce qui se passe dans l’enseignement supérieur.

En effet, pour réindustrialiser le pays, cela a été dit, il est nécessaire d’avoir des services publics qui fonctionnent, dont celui de l’enseignement supérieur. Ce n’est évidemment qu’un facteur parmi d’autres.

Or, nous vivons dans l’enseignement supérieur et la recherche une véritable restructuration du secteur, similaire à ce qui se passe dans les hôpitaux avec les Groupements Hospitaliers de Territoire : je rappelle qu’il y a une journée de grève et de mobilisation le 7 mars prochain à ce sujet à laquelle nous nous associons.

Des regroupements d’universités ont été créés dans chaque région, qui sont appelés des Communautés d’universités et d’établissements (ComUE). Ces ComUE regroupent les établissements publics avec des établissements privés et les organismes de recherche. C’est une régionalisation qui est en cours, qui déstructure tout l’enseignement supérieur et la recherche.

Voyons les conséquences :

  • La casse de la cohérence nationale de la recherche et l’asservissement de la recherche aux besoins du patronat local : le but est d’orienter les pistes de recherche sur les sujets que les entreprises estiment rentable et d’accaparer les résultats. Pour exemple, si vous voulez avoir des financements pour faire de la recherche en Picardie, il vaut mieux travailler dans la « chimie verte », impulsée par la région… Sinon, on survit avec des clopinettes.
  • La casse du maillage territorial et des universités : l’objectif des gouvernements est de réduire de 120 établissements à une trentaine. Il y a des fusions partout : la conséquence est l’éloignement des lieux d’études pour les étudiants. Cela va évidemment réduire les possibilités d’études pour les étudiants et notamment les moins favorisés. Au passage, j’ai un mandat fort de parler des CROUS et rappeler leur utilité sociale : ils sont indispensables et les personnels sont en train de se bagarrer pour être fonctionnarisés.
  • La chasse aux doublons de formation, parfois artificiellement créés. Cela provoque une réduction de l’offre de formation publique au détriment des étudiants et parfois au profit des établissements privés.
  • La marchandisation de certaines universités ou formations rentables qui vont devenir chères et sélectives, et la dégradation pour les autres. C’est la mise en place d’une université à deux vitesses et la casse du service public.
  • Une dégradation insupportable des conditions de travail des personnels et une attaque contre les statuts de fonctionnaire d’État.
  • Enfin et surtout la casse des diplômes nationaux, sur lesquels se basent les niveaux de qualification et les conventions collectives nationales. La régionalisation de l’ESR et la casse des diplômes nationaux serait une attaque terrible contre le monde du travail et les droits collectifs des salariés.

Les personnels sont actuellement en lutte dans plusieurs établissements contre les fusions.

La FERC aux Assises de l’Industrie