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mardi 21 novembre 2006

Les enseignants et les enseignants-chercheurs doivent voter une 2e fois

AGIR ENSEMBLE AUTREMENT
POUR le service public d’Enseignement Supérieur.
CTP des personnels de statut universitaire du 13 novembre au 11 décembre
2006.

Au début de l’année s’est développé un mouvement
d’une ampleur absolument inédite. Il a mêlé étudiants
et personnels dans une même volonté de rejeter le CPE certes, mais
surtout la précarité et toutes ses conséquences, économiques,
sociales et personnelles. Il s’est agi, à l’évidence, d’un mouvement
anti-libéral de révolte contre l’injustice et d’aspiration à
un monde meilleur. Il fut animé aussi par une responsabilité politique
et syndicale inattendue.

Comme souvent dans les luttes universitaires, ce sont les étudiants
qui ont ouvert la voie à la lutte. Ils ont, par leur nombre et leur détermination
largement contribué à la mise en mouvement des autres membres
de la communauté universitaire.

Mais ce qui est notable, c’est que les liens n’ont pas été vécus
seulement en termes de solidarité. Les personnels, depuis longtemps affectés
par la précarité ont développé leur propre mobilisation,
en décidant, eux-mêmes, de leur action. La grève et la participation
aux manifestations ont été décidées en toute autonomie.

Cela dit, personne ne peut dire si la grève aurait été aussi suivie et durable si les étudiants n’avaient pas tenu bon, car, les pressions ont été considérables.

Au final, c’est bien une victoire retentissante pour tous qui renforce encore
l’aspiration pour l’Enseignement Supérieur à un service public
doté de garanties fortes pour ses personnels et ses usagers.

Les enseignants-chercheurs devront voter une 2e fois. En effet, seulement 25,36%
d’entre eux ont adressé leur vote pour le 1er tour de scrutin et le quorum
n’est pas atteint.
Pourtant, élire ses représentants à un CTP spécifiquement
dédié aux enseignants-chercheurs devrait constituer une opportunité
sans pareil pour exprimer son avis et ses exigences sur des questions aussi
importantes que les obligations de service, les garanties statutaires, les instances
d’évaluation, etc...

Ne laissez pas penser que cela vous indiffère, ne laissez pas à d’autres le soin d’en décider.
Participez nombreux au 2e tour
du 13 novembre au 11 décembre 2006.

Si notre secteur est aux premières lignes des actions de protestation
c’est à l’évidence qu’il constitue un des lieux où s’affrontent
le plus les contradictions entre l’action publique pour offrir à la jeunesse
une formation qualifiante et de haut niveau répondant au progrès
et aux besoins sociaux et l’expression des priorités des entreprises
et des groupes, avides de profit.

Dans le cadre de l’harmonisation européenne et le processus de Bologne
enclenché, la France a mis en place le système de diplômes
dit L-M-D et le système de crédits.

Les avantages de tels systèmes pourraient être non négligeables
mais nous insistons sur un point : les cohérences des cursus doivent
être garanties et permettre leur reconnaissance dans les grilles de salaires
en échappant à l’individualisation totale des profils.

Nous savons bien que le Patronat revendique que les formations répondent
sans délais à ses demandes précises. C’est pourquoi ses
maîtres-mots sont adaptabilité, employabilité, souplesse
et flexibilité.

Il s’agit de coller le plus parfaitement possible au profil de fonctions défini
sans pour cela, évidemment, reconnaître les qualifications mises
en oeuvre dans l’activité de travail.

Comment garantir, dans ces conditions, des règles collectives de classification
dans les grilles ?
Nous devons tout faire pour que ce système ne remette pas en cause (directement
ou à terme) le caractère national du diplôme au profit d’une
vague accréditation d’un niveau d’études et de compétences.

Le monde du travail a besoin de références solides et stables
pour construire des grilles de classification qui positionnent les salariés
de manière égale et leur assure collectivement un déroulement
de carrière.

C’est le sens, par exemple, de notre revendication actuelle de reconnaissance
du Doctorat qui jusque là n’apparaît pas dans les niveaux de qualification.

Avec la loi sur la Recherche, les restructurations de notre secteur se sont
accélérées.

Se constituent un peu partout aujourd’hui des Pôles de Recherche et d’Enseignement
Supérieur (PRES) qui, pour être différents dans leur forme
ou leurs objectifs, n’en relèvent pas moins de la même logique
 : la logique élitiste.

En effet, cette logique de l’excellence réserve la Recherche de haut
niveau ou de niveau international à des PRES dédiés aux
étudiants de 3e cycle. C’est condamner les Universités hors pôles
à ne plus pouvoir adosser leurs formations à la Recherche et à
se contenter d’une offre de formation aux niveaux Licence et, éventuellement,
Master. On voit ainsi pointer le nez d’une disjonction des missions de formation
et de recherche pour les étudiants les moins favorisés et les
plus fragiles.

D’autre part, ce sont des actions choisies qui sont subventionnées et
non pas l’ensemble des activités du Service Public ; c’est toute l’opposition
que nous avons manifestée à l’ANR qui opère des financements
sur objectifs au détriment des financements récurrents des laboratoires.
Ainsi, le risque est grand que les actions réputées non rentables
ou trop éloignées des intérêts immédiats des
partenaires restera du ressort de l’Université de droit commun et sans
financement.

Cette Université restera-t-elle le lieu où s’opère naturellement
le lien entre Formation et Recherche et ce, dans toutes ses actions et dans
tous les cycles ? On peut en douter sérieusement...

Lier de manière organique les établissements à leur bassin
d’emplois ou simplement leur région et ses entreprises, n’est-ce pas
immanquablement réduire leurs actions à ce qui représente
un intérêt immédiat pour le bassin d’emplois, la région
et ses entreprises et condamner l’araméen ancien, la philosophie ou la
Recherche fondamentale, par exemple, à survivre avec les seules et minces
dotations d’Etat ?

De la même façon, réserver la Recherche de haut niveau
ou de niveau international à des pôles d’excellence, n’est-ce pas
favoriser l’émergence d’Universités de seconde zone, sans Recherche
et dédiées aux étudiants des 1er cycles ? Celles que nos
étudiants surnomment volontiers « Facs Parking » ?

Dans de telles conditions, l’accès à l’Enseignement Supérieur
risque tout simplement d’être sévèrement compté,
la sélection risque de refaire surface très rapidement. L’élitisme
reprendra de la vigueur et la sélection par l’argent aussi. Le lien entre
Recherche et Formation qui est constitutif de notre profession risque fort ainsi
de disparaître.

Enfin, que devient la démocratie des instances universitaires alors
que les pôles prendront les orientations stratégiques pour l’élite
qui leur sera réservée ? Quel avenir pour les petites ou moyennes
Universités ? Quelles cohérences dans l’offre de formations et
dans les programmes de Recherche ?

La situation des enseignants-chercheurs et leurs garanties statutaires sont
mises en danger par ces restructurations.
Leur rôle social risque aussi de se trouver singulièrement changé
par l’émergence de missions différenciées selon les lieux
géographiques où elles s’exercent et le public auquel elles s’adressent.
C’est contradictoire avec notre attachement profond aux valeurs d’égalité
de traitement et les nécessités de démocratisation de l’Enseignement
Supérieur.

Défendre nos garanties statutaires et lutter pour la revalorisation
de nos carrières s’en trouve posés de manière urgente.

Cela s’impose d’autant plus que la Loi Organique relative aux Lois de Finances
(LOLF), nouvel outil au service d’une gestion managériale de nos missions,
des emplois et des carrières, va favoriser l’individualisation des situations
et le rétrécissement des garanties collectives que nous connaissons
encore.

Les élus CGT ne sont pas des élus comme les autres :
la confédéralisation de leur analyse et de leurs pratiques
les met à l’abri de tout corporatisme et les amène à
faire des propositions où intérêts des usagers et
garanties des personnels sont indissociablement liés.

Ils se battront pour défendre avec vous
un véritable service public
efficace socialement et ouvert au plus grand nombre
VOTER CGT c’est se donner les moyens d’obtenir ENSEMBLE
des créations d’emplois en nombre et un budget qui permette de
réaliser pleinement nos missions de service public,
un lien fort Formation-Recherche dans tous les cycles,
des diplômes nationaux garants de la cohérence de notre système
d’Enseignement Supérieur et de la reconnaissance des qualifications,
l’arrêt de l’externalisation des activités et des privatisations
directes ou déguisées,
le développement de la démocratie à tous les niveaux.

VOTER CGT c’est intervenir dans la gestion