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mercredi 3 mai 2023

Université Grenoble Alpes (UGA)

Stop à la propagande du président de l’UGA !

Depuis son recours aux forces de l’ordre pour évacuer la MSH, le président de l’UGA tente, dans ses communications, de diviser les personnels et étudiant·es au sujet de la mobilisation contre la réforme des retraites. Il accuse notamment les militant·es de « sabotage ». Explications.

Sur différents points (occupation de la MSH, coupures de courant), nous constatons que ce qu’écrit le président varie en fonction des destinataires des différents messages ; mais qu’à chaque fois il prend des libertés avec la réalité.

Concernant l’occupation de la MSH par des étudiant·es du 19 au 21 avril

Dans un message du 20 avril, aux organisations syndicales et aux directions de structures, le président justifie son appel à la police et aux CRS en accusant notamment les étudiant·es d’avoir désactivé l’alarme incendie (ce qu’iels ont ensuite démenti). Quelques jours plus tard, dans son courriel du 26 avril aux personnels, il ne mentionne plus que le « blocage des issues de secours ».

Concernant les « sabotages » du lundi 24 avril

Le président change de coupable. Ce serait maintenant la fédération Mines et Énergie de la CGT qui serait responsable du « sabotage » de câbles et d’armoires électriques.

Là encore le message change en fonction des destinataires et du temps qui passe…

  • Le 24 avril, le président envoie un mail aux directions de structures, et aux organisations syndicales. Sans les attribuer à qui que ce soit, ce message décrit « de multiples actions de vandalisme et de sabotage », des « tags », des « armoires électriques [...] sabotées ainsi que des fibres optiques ».
  • Le 26 avril à 8h41, par un message aux seules organisations syndicales, le président accuse la CGT Mines-Energie : « Par un communiqué, la CGT (Mines - Energie) a revendiqué les actes de sabotage que nous connaissons depuis ce weekend et qui continue ce matin avec plusieurs secteurs touchés par des pannes d’électricité à nouveau. Ils ciblent en particulier la tenue des examens terminaux de nos étudiants. »
  • Enfin, dans son mail aux personnels du 26 avril à 19h45, le président écrit :

    « Ce weekend, lundi et mardi matin, le campus a fait l’objet de plusieurs dégradations et actes de sabotage. De nombreux tags portant des attaques personnelles ont été apposés sur les bâtiments. Des armoires électriques ont été dégradées, des serrures cassées, des fibres optiques coupées et des actions impactant l’intégrité du réseau électrique et internet ont été menées. [...] Ces actes de sabotage ont été revendiqués par la CGT Mines-Energie dans un communiqué diffusé lundi soir. »

Le président n’a pas dû lire correctement le communiqué de la CGT Mines-Énergie qui revendique seulement :

  • une « mise en sobriété énergétique » (et non des « actes de sabotages ») ;
  • sur la seule journée de lundi ;
  • en réponse à la répression exercée à l’initiative du président de l’UGA contre les occupants de la MSH, ce que se garde bien de préciser le président concerné.

La CGT Mines-Énergie ne revendique donc aucun sabotage, aucune détérioration et aucune cible en rapport avec les examens terminaux. À la CGT, nous ne sommes pas favorables à la destruction de notre propre outil de travail, ni aux dégradations de nos locaux.

Le « sabotage » dont nous souhaitons parler en priorité, c’est celui de la sécurité sociale, des retraites, des salaires et du service public, de la démocratie sociale, de la démocratie parlementaire par Macron.

Et à l’UGA, le « sabotage » de l’université et les « symboles de la science » qui sont attaqués, ce sont pour nous les suppressions de postes, les baisses d’heures de maquettes de formation, budgets en baisse, personnels précarisés et méprisés. Cette politique de la présidence est d’ailleurs aussi susceptible d’accentuer les effets délétères de la réforme des retraites, et a d’ores et déjà bien plus d’effets concrets sur les conditions de travail et d’étude à l’université que des coupures de courant !

Concernant le respect des droits syndicaux

Dans ses multiples communications, le président affirme le « respect de la liberté syndicale » ou des « droits syndicaux ».

Pour rappel, depuis le début de la mobilisation, nous avons constaté plusieurs entraves à l’exercice du droit syndical (décret n°82-447) : des interdictions d’accès à certains bâtiments à des représentants syndicaux souhaitant y distribuer des tracts (interdictions qui ont fait l’objet d’alertes SST) ; des contrôles d’identité et de cartes professionnelles ou étudiantes aux entrées de nos lieux de travail ont été opérés par des vigiles privés.

Le courrier intersyndical envoyé à ce sujet le 6 mars au directeur général des services n’a à ce jour pas reçu de réponse formelle, pas plus que notre mail du 21 avril dernier demandant pour quelle(s) raison(s) ce même directeur général des services prend des photos de personnels et syndicalistes sur leur lieu de travail sans leur consentement.