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mercredi 24 mai 2023

EPE(x) - PIA4

Pluriel 2024 : l’AG des présidents de Lyon 1

Information syndicale du 11 mai 2023.

Chères et chers collègues,

Nous profitons de ce premier mail sur le projet Pluriel 2024 pour vous adresser un compte-rendu de « l’Assemblée Générale » des personnels du 27 avril dernier. C’était un raté de communication remarquable, qui passe complètement à côté de l’enjeu véritable : la restauration d’un dialogue et d’une démocratie à l’UCBL. Merci à Pouriel2024 [1] d’avoir réalisé un montage vidéo pertinent des points saillants de cette « AG » : https://youtu.be/DRSpQRgwkWs.

Le 27 avril dernier, les deux présidents de l’Université Claude Bernard, Frédéric Fleury président de l’Université et Hamda Ben Hadid président du Conseil Académique, ont tenu ce qui peut être considéré comme une réunion d’information descendante, laissant peu de place aux questions et notamment aux véritables questions de fond. Une assemblée générale doit être faite en présentiel (l’amphi Astrée est l’amphi traditionnel pour cela), et non sur webex pour la majorité des membres du personnel qui ne sont pas suffisamment VIP pour être invité·es sur place. N’évoquons pas le cas des étudiant·es qui (à l’exception des représentant·es au CA et au Cac ) n’étaient même pas invité·es à la visioconférence, probablement un reflet de la considération de leur place dans une université. On rappellera qu’à Lyon 2, la présidence a déjà réalisé plusieurs AG devant l’ensemble des personnels sur le même sujet.

Les deux présidents ont commencé leur grand oral par une interminable présentation du rayonnement et de l’excellence de l’UCBL, au point qu’on peut en venir à se demander pourquoi il faudrait tant la regrouper avec d’autres, tant elle se suffit à elle-même. Le classement de Shanghaï est encore invoqué comme argument, bien qu’il soit maintenant rejeté, même en Chine. La question de la visibilité à l’international et de la « marque » de l’UCBL sont encore au cœur du débat, bien plus que la qualité de l’enseignement au quotidien pour les étudiant·es ou que les conditions de travail de l’ensemble des collègues.

Les deux présidents ont ensuite évoqué les différents « scénarios » autour d’un EPE. Le scénario originel d’EPE Lyon 1 et Lyon 2 est rappelé, en expliquant qu’il est à l’arrêt, pour cause de divergence de fond entre les deux présidences autour notamment de la question de la future gouvernance de l’établissement (pour Lyon 1, 50% d’élus au CA, pour Lyon 2, 60 à 70%). Le Président du Conseil Académique nous assomme de calculs sur les coûts très importants du projet du transformation en EPE avec Lyon 2 avant 2025, notamment pour effectuer une politique de « convergence indemnitaire » qui reviendrait à racheter des acquis sociaux (jours de congés) aux collègues de Lyon 2. Ce scénario serait dans une situation de blocage, soit-disant à cause de Lyon 2, mais les deux présidents de Lyon 1 ne font surtout qu’en évoquer les défauts. Souhaitent-ils véritablement voir ce projet aboutir ? Dans un second temps, un scénario de fusion simple proposé par Lyon 2 est évoqué de manière expéditive, sans en présenter véritablement les contours. Ce scénario, qui consisterait à garder le statut d’université défini par le code de l’Éducation, est balayé par les deux présidents qui, pour sortir du blocage, sortent de leur chapeau un 3ème scénario. Il s’agirait de la création d’un EPE entre Lyon 1 et... CPE Lyon, avec une nébuleuse « association renforcée » de Lyon 2 en vue d’une intégration ultérieure, sans aucun cadre juridique pour cela. Sans faire offense à la taille modeste de CPE (300 diplômés par an), qui est par ailleurs déjà partie prenante de Lyon 1, cela revient à faire un EPE tout seul. L’avantage, c’est que cela ne coûterait pas cher. Il y a un hic : le désaccord de Lyon 2 à cette pseudo-EPE low cost.

En résumé, la présidence de Lyon 1 a cumulé les commentaires à charge contre Lyon 2 pour justifier que leur scénario 3 serait le seul possible, sous-entendant en permanence que tous les problèmes actuels ou à venir seraient du fait de Lyon 2. On peut alors se demander quel est l’avis de la ministre sur un tel scénario. Cette question a été posée trois fois avant que la présidence ne daigne répondre : le scénario n’a pas été présenté à la ministre qui n’a pas donné son avis. La ministre sera alors probablement ravie d’apprendre cela via une Assemblée Générale où elle n’était même pas officiellement conviée.

Suite à cette présentation et dans la volonté de préserver le côté « Assemblée Générale » de la réunion, un moment a été consacré aux questions du public, questions triées sur le volet pour la partie « en ligne » (seule l’organisateur voyait les questions posées). À la question d’une éventuelle consultation des personnels sur le scénario, notamment le 3e, la réponse des présidents est que des instances sont là pour décider et que leur rôle n’est que d’informer (toute ressemblance avec un gouvernement d’un grand pays européen serait purement fortuite). Ils oublient peut être qu’au moment de leur élection, ce projet d’EPE n’était même pas sur la table. En effet, lors des élections de 2020, le programme de l’équipe Fleury portait sur le projet IDEX/Université cible et ils annonçaient : « Forts de notre expérience et de votre soutien, nous sommes en capacité de le finaliser, dans le calendrier imparti. ». Tout le monde a pu observer leur réussite.

Cette « Assemblée Générale » qui n’en a que le nom, n’a malheureusement pas pu être un moment de dialogue, d’échange sur la stratégie de la présidence bicéphale sur la politique de site lyonnaise. Cette présidence nous apparaît comme isolée, isolée de la communauté de l’UCBL qui ne pouvait pas poser les questions qui auraient pu apporter de véritables réponses sur le projet, et isolée de l’ensemble du site lyonnais avec un dialogue qui semble bien difficile.

Cette « Assemblée Générale » nous a laissé un goût amer car un scénario d’EPE sans Lyon 2 reviendrait à continuer avec la même présidence et le même système de gouvernance qui aujourd’hui nous entraîne dans un projet sans volonté de nous convaincre avant de nous consulter sur sa pertinence et les bénéfices qu’il pourrait apporter.

Nous ne pouvons que nous questionner sur la portée d’un tel exercice de style, était-ce pour instaurer un rapport de force avec Lyon 2 ? Avec le ministère ? Est-ce que Lyon 1 a voulu ne serait-ce qu’à un moment fusionner avec Lyon 2, ou est ce que tout ceci n’est qu’un prétexte pour transformer une Université en EPE, permettant de quitter ce qu’ils considéreraient comme les carcans du code de l’Éducation ? Ces questions sont aujourd’hui sans réponses, et interrogent sur la véritable direction de la présidence.

Dans les différentes instances où nous sommes représenté·es, les élu·es CGT-Sud continueront de poser les véritables questions à la présidence, et à demander plus de transparence et de démocratie à l’UCBL.

Syndicalement,

Les syndicats CGT et Sud de l’Université Claude Bernard Lyon 1


[1comme déjà nombre d’entre-vous, nous avons découvert les comptes parodiques Youtube et Twitter @Pouriel2024 qui délivrent des extraits vidéos informatifs sur cette « AG ».