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mercredi 26 février 2020

Blog de la CGT FERC Sup Paris3

Communication CGT FERC Sup Paris 3 - février 2020

Retraites, LPPR, précarité : à partir du 5 mars, l’université s’arrête !

Depuis début décembre, la CGT est partie prenante du mouvement qui se développe sur l’université. Nous participons à l’organisation des AG, au comité de mobilisation local, à la coordination nationale des facs et labos en lutte au niveau Ile-de-France et national.

Le projet de réforme des retraites doit être retiré. Les universités, fragilisées depuis des années, ne peuvent accepter le projet de loi LPPR envisagé et la précarité doit y être combattue.

Toute l’information sur ce mouvement, les RV, les projets de loi sur le site : https://universiteouverte.org/, à compléter par notre site : https://cgt.fercsup.net/.

Nos revendications à la Sorbonne Nouvelle

Depuis plusieurs années nous revendiquons pour notre université :

1) Une augmentation des primes des BIATSS

Paris 3 est toujours à la traîne côté primes. Nos collègues ne bénéficient, pour la quasi-totalité d’entre eux, que du minimum ministériel. Sans parler des CDD/CDI, qui ne touchent encore rien, contrairement à ce qui se passe le plus souvent ailleurs.
La présidence nous oppose le manque de moyens et ses relations délicates à préserver avec le rectorat sur les problèmes de budget.
Or, les moyens sont bel et bien là comme nous l’avons démontré à de multiples reprises dans nos études budgétaires (voir en particulier l’argent mis de côté à nos dépens pour financer le projet Nation). Ce niveau désolant des primes lèse fortement les collègues et les pousse à quitter notre université, aggravant d’autant la désorganisation du travail pour celles et ceux qui restent.

2) L’augmentation des CDD/CDI de façon récurrente

L’université est aujourd’hui dans l’illégalité depuis plusieurs années quand elle refuse d’augmenter les salaires de TOUS les CDD/CDI au bout de trois ans. Certains ne l’ont pas été depuis plus de cinq ans !
Nous exigeons de l’université une réévaluation immédiate de tou.te.s les collègues concerné.e.s et la mise en place de grilles, comme cela se fait dans d’autres universités. Ces situations ne doivent plus perdurer.

3) La cdisation des collègues en CDD

La présidence s’est engagée récemment contre la précarité dans un message envoyé à la communauté universitaire. Nous lui demandons donc d’appliquer sa prise de position à la situation des collègues en CDD par une CDIsation systématique à la signature du troisième contrat. C’est possible et ça ne coûte rien ! Pourquoi attendre ?

A ce jour, malgré nos demandes répétées, la présidence a refusé d’ouvrir des négociations sur ces points. Nous réclamons une fois de plus l’ouverture de ces négociations et la prise en compte de ces revendications.

Rémunération des heures complémentaires : en dessous du SMIC depuis 2019...

Au premier janvier 2020, le SMIC a augmenté de 1,2%, contrairement à nos salaires, qui, eux, restent bloqués (point d’indice gelé).

La situation est ubuesque pour les chargé.e.s de cours.

A ce jour, l’heure de TD est rémunérée 40,91 euros brut (voir l’Arrêté du 6 novembre 1989 fixant les taux de rémunération des heures complémentaires). L’heure de cours (d’après les textes définissant le temps de travail des fonctionnaires et en particulier des enseignant.e.s chercheur.se.s) représente 4,18 heures de temps de travail (1607 pour le temps de travail d’un fonctionnaire à diviser par 192h, service d’enseignement dû, à diviser par deux car l’enseignement représente la moitié du temps de travail).

A ce jour, le travail des collègues qui effectuent des heures complémentaires est donc rémunéré à 9,78 euros brut alors que le SMIC horaire est de 10,12 euros.

Le tout en général est payé avec des retards inacceptables après, bien souvent, de nombreuses complications administratives.

Les enseignants.e.s titulaires sont également confrontés à une rémunération indigne de ces heures complémentaires, toujours tardives également et requérant l’établissement de dossiers très contraignants.

Nous exigeons une ré-évaluation conséquente de ce taux de rémunération.

Si on se base sur le coût moyen de l’heure de travail d’un.e maître.sse de conférences en milieu de carrière - échelon 7 - majoré de 25% (conditions habituelles dans le privé pour les heures supplémentaires), l’heure de TD devrait être rémunérée autour de 140 euros brut.
Les universités doivent payer dignement celles et ceux qu’elles emploient

Précarité des doctorant.e.s et jeunes chercheur.se.s sans poste

Toutes et tous ces collègues travaillent pour produire de la recherche et/ou enseigner à l’université. Toutes et tous le font avec des statuts précaires et sans être du tout sûr.e.s de trouver à terme leur place, comme personnels titulaires, dans notre service public.
Nous revendiquons :

  • la mensualisation des collègues qui assurent des heures de vacations à l’université ;
  • l’augmentation du nombre de contrats doctoraux ainsi que la revalorisation du montant de leur rémunération ;
  • la contractualisation des agents temporaires vacataires ;
  • l’intégration dans les instances de l’université de ces travailleur.se.s invisibles ;
  • l’exonération des frais d’inscription pour tou.te.s les doctorant.e.s, financé.e.s ou non ;
  • la création massive de postes de titulaires ;
  • le retour aux financements récurrents, les financements par contrat de recherche imposant l’embauche de précaires en lieu et place de titulaires ;

Non aux regroupements forcés, oui à la démocratie universitaire

La loi Fioraso impose depuis 2013 à toutes les universités des regroupements territoriaux. Nous avons combattu dès 2012 la mise en place de cette loi, nationalement, et aussi à Paris 3 : bataille contre l’idex, contre la mise en place de la COMUE puis contre la fusion. En septembre 2017, nous avons gagné contre la fusion. Mais nous sommes restés dans la COMUE USPC. Aujourd’hui cependant, depuis la fusion de Paris 5 et Paris 7 dans l’université de Paris, la COMUE est morte : quand une fusion se réalise dans une COMUE, la loi impose que ce regroupement se transforme en une association, en l’occurrence ici ASPC.

En octobre dernier, nous avons dénoncé l’absence de débat de fond sur le contrat de site et les associations que ce contrat envisageait, et demandé que la question fasse l’objet de réelles discussion au sein de Paris 3.

Le débat n’a pas eu lieu ; contrairement a ce qui a été affirmé par la Présidence, les votes d’octobre ont été présentés comme n’engageant pas l’avenir, et aucun débat ou vote n’a acté la sortie d’ASPC en novembre.

Ce mois-ci, l’université a organisé une consultation, dans l’urgence, en plein mouvement social, et en offrant une seule possibilité : intégrer Sorbonne Alliance. Le débat n’a donc pas pu avoir lieu non plus.

Le CA du 28 février doit décider de l’entrée ou non dans Sorbonne Alliance qui regroupe Paris 1 Panthéon-Sorbonne, l’École supérieure de Commerce de Paris (ESCP Europe), l’Institut national d’Études démographiques (Ined) et la Fondation Maison des sciences de l’Homme (FMSH).

Comme tous les regroupements proposés et comme tous les contrats de sites, celui proposé à notre communauté est écrit dans une novlangue détestable, instrument de formatage et de soumission à des impératifs bien éloignés des exigences d’un véritable service public de l’enseignement supérieur et de la recherche démocratique et émancipateur. Sorbonne Alliance affirme vouloir avoir « l’ambition de devenir l’une des plus importantes entités de formation et de recherche en sciences humaines et sociales à l’échelle nationale et européenne » ou « construire des communautés scientifiques tournées vers l’innovation et le développement de synergies entre institutions de cultures diverses ».

Pour notre part, nous affirmons notre volonté de continuer à défendre la coopération entre les universités et les organismes de recherche et nous déplorons les regroupements qui n’ont comme objectif que la concurrence ou l’innovation bien souvent vidée de tout sens.

Déménagement à Nation

La CGT prend acte du fait que le déménagement est repoussé. Nous nous opposerons vigoureusement à tout déménagement en cours d’année, donc avant juin 2020, et nous demandons que ce délai soit mis à profit pour trouver des locaux supplémentaires afin d’offrir aux personnels des conditions de travail décentes dans leurs nouveaux locaux.