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vendredi 21 mai 2021

Blog de la CGT FERC Sup Paris3

Pour une véritable politique sociale au sein de la Sorbonne Nouvelle

Renouvellement de nos collègues, moratoire sur les restructurations la communauté universitaire doit être au centre de l’université

Nous arrivons à mi-mandat d’une présidence qui avait dénoncé avec vigueur le manque de concertation de la communauté universitaire lors de la précédente mandature. Les instances devaient être des lieux de délibération, pas des chambres d’enregistrement ; la politique sociale devait être ambitieuse, tournée vers la diminution de la précarité et une revalorisation des rémunérations.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Non renouvellement des contractuels

Pour la première fois, l’université va mettre au chômage des collègues, et ce, en pleine période de crise sanitaire et sociale. Pourtant, concernant le renouvellement de nos collègues, le principe en vigueur à Paris 3 depuis des années est simple : les ministères qui se sont succédé, ne créent pas suffisamment de postes de titulaires pour assurer les missions pérennes des universités. Donc, pour répondre aux besoins, les seul·e·s titulaires ne suffisant pas, on a recours à des personnels précaires sans lesquels l’université ne fonctionnerait pas. Jusque-là , ces collègues étaient renouvelé·e·s systématiquement chaque année puis cdisé·e·s . Récemment, sans que cela soit discuté avec les organisations syndicales ou dans les instances, la direction a changé de politique et a commencé à ne pas renouveler nos collègues. Cela n’a aucun sens, d’autant plus que le chômage de ces collègues sera de toute façon payé par l’université, sur sa masse salariale.

Nous demandons la mise en place d’une véritable politique de CDIsation à 4 ans (et sans rite de passage) comme annoncé il y a quelques mois ainsi que le renouvellement de l’ensemble de nos collègues.

Suppressions de postes, restructurations

La politique menée ce jour qui a pour but de réduire les effectifs BIATSS pour faire des économies sur la masse salariale, affaiblit notre Université et reporte des charges de travail sur les enseignants/chercheurs… Les personnels ne sont pas une variable d’ajustement.
Nous assistons à une restructuration d’ampleur de l’ensemble de l’organisation du travail. Tous les services sont touchés. Partout des collègues sont dans la ligne de mire d’un non renouvellement avec le chômage à la clef.
Tout se fait dans le secret, il est demandé aux chefs de services ou aux collègues concerné·e·s de se taire. Les collègues apprennent tout au dernier moment, sans concertation, parfois même par les organisations syndicales quand les organigrammes arrivent en instances.

Rien n’est anticipé et discuté en amont, car de toute évidence la Présidence n’a pas de projet si ce n’est une logique financière de respect des grands équilibres comptables. Les restructurations à l’aveugle et à marche forcée décidées par l’actuelle présidence, se font sans concertation, sans prendre la peine de consulter les actrices et acteurs de la communauté et les instances représentatives.

Les enseignante.s-chercheur.e.s et personnels administratifs doivent être au cœur du projet universitaire : ce sont eux qui sont cette université, la font fonctionner, avancer, vivre… Le Conseil d’Administration n’est pas consulté en amont sur ces orientations politiques, pas plus que la communauté. On lui demande seulement d’entériner les changements en bout de chaîne.

Restructurations en cours :

  • La réforme de la chaîne financière : des collègues des UFRs ou des services sont déplacés à la DAF. Aux titulaires qui ne seront pas déplacés on leur signifie qu’il leur faudra changer de poste ; aux contractuel·le·s, on leur annonce que leurs contrats pourraient ne pas être renouvelés. Services concernés : DEVU, DAI, DIRVED, UFR, DPIL, DNUM, DAF, SFC.
  • La mise en place du logiciel OSE changera en profondeur l’organisation et le fonctionnement des services par la gestion informatique des contrats des vacataires enseignants et des services (prévisionnels et faits) de tous les collègues qui enseignent à l’université . Services concernés : UFR (possible disparition des pôles rh des ufr), les départements, DRH, ENEAD, DAF, AC…
  • La réforme de la scolarité. Sur ce point, on n’a pas d’informations écrites mais il serait prévu de regrouper les pôles de gestionnaires d’études dans la cellule Apogée, de regrouper les scolarités à la DEVU, les pôles RH disparaîtraient avec OSE, les pôles finances avec la restructuration de la chaîne financière… Que restera-t-il des UFR ? Quelle organisation avec les départements ? Quels liens avec la DEVU ?
  • La suppression pure est simple de la reprographie. Le collègue cdd ne sera pas renouvelé. Les postes vacants ne seront pas pourvus. Et le service sera sous-traité sans que rien n’ait été discuté avec les collègues enseignant.es et les représentants syndicaux. Ce n’est pas passé dans les instances !
  • La cellule administrative de la DNUM serait réduite à peau de chagrin.
  • La séparation de la DPIL en deux directions. Une pour la cheffe de projet Nation et l’autre pour le directeur de la DPIL
  • la destruction du service SPS. La suppression de poste annoncée réduira le service à un seul préventeur. Non seulement les obligations légales liées aux exigences sécurité santé au travail ou aux violences sexistes et sexuelles ne pourront être toutes respectées mais cela aura des conséquences sur les collègues : la prévention de la souffrance au travail sera forcément dégradée.
  • Des informations circulent aussi sur la disparition de l’ENEAD. Difficile de savoir ce qu’il se trame mais il est question de déplacer l’enseignement à distance vers un autre service et de déplacer les collègues audio-visuels vers la future Direction de la logistique et de l’événementiel. Là encore, aucune information officielle. Juste des bruits convergents.
  • etc.

En conclusion

La revalorisation des primes des personnels prochainement mise en place et qui est depuis des années une des revendications, notamment, de la CGT FERC SUP – Sorbonne Nouvelle, si elle est une avancée ne saurait, à elle seule, être un gage d’avancée sociale.

La politique menée actuellement fragilise la communauté universitaire (déjà suffisamment éprouvée par le travail en mode dégradé qu’elle connaît depuis plus d’un an et la perspective du déménagement à Nation) et donc l’Université.

Nous demandons :

  • un moratoire sur l’ensemble des restructurations et un débat public sur la stratégie conduite par la Présidence,
  • l’arrêt des suppressions de postes,
  • le renouvellement immédiat des contrats de nos collègues cdd et leurs cdisations,
  • un plan de titularisation massif,
  • la mise en place d’une véritable politique sociale envers l’ensemble de nos collègues (enseignant.e.s-chercheur.e.s, chargé.e.s de cours, personnels administratifs et techniques…),
  • la fin des Atérisations de postes d’enseignants-chercheurs
  • des moyens pour une rentrée en présentiel et en toute sécurité en septembre (vaccinations, dédoublements des groupes, moyens informatiques et pédagogiques….)