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mardi 4 octobre 2022

Blog de la CGT FERC Sup Paris3

Une université qui ne fonctionne plus

RAPPEL : Assemblée générale ce mardi 4 octobre, à 12H30 salle B012 à Nation

Venez nombreuses et nombreux !


mise à jour le 11 octobre 2022

Une université qui ne fonctionne plus

La désorganisation engendrée par les suppressions de postes, les départs de collègues fuyant l’Université et les difficultés, voire l’impossibilité, des personnels restant à assurer leurs tâches compte tenu des conditions épouvantables dans lesquelles ils travaillent, tout cela met en cause le cœur même du fonctionnement de l’Université. L’absence de paie touchant des personnels récemment titularisés, qui ont donc de faibles marges de manœuvre financières, n’en est que le signe le plus marquant. En recherche, le départ de plusieurs gestionnaires combiné à l’impossibilité pour un service des missions devenu squelettique de répondre aux demandes conduit des collègues à attendre plusieurs mois les remboursements des frais avancés, parfois pour des sommes considérables —l’Université ne paie plus ses personnels, elle les fait payer pour travailler…

Le chaos engendré par le manque d’espace pour les cours à Nation au moment de la rentrée a été aggravé par l’absence d’information de la direction de l’université ; des collègues EC, donnant leur premier cours à la Cité Universitaire lundi 3 octobre à 8h, n’avaient toujours reçu aucune indication précise sur où exactement se trouvaient leurs salles la veille au soir… À Nation, les directions de composante en sont à demander aux collègues d’annuler leurs cours s’il s’avère qu’une salle a été attribuée à deux cours sur le même créneau.

Les fonctions de gestion des risques psycho-sociaux ne sont plus assurées, car confiées à la DRH qui n’a ni le temps ni les moyens de faire face aux appels au secours des personnels ; elle ne serait de toute façon pas légitime pour le faire, étant juge et partie dans la plupart des cas. La cellule d’écoute et de traitement des violences sexistes et sexuelles n’a aucune existence pratique et les signalements restent sans suite.

Quant à la Présidence et à ses derniers soutiens, DGS, DRH, la direction de la DEVU et quelques VP, elle ne se manifeste que par des messages lénifiants minimisant les difficultés de la fin du chantier. Côté emploi du temps, elle propose d’imposer à tous les collègues qui enseignent de donner des plages de disponibilités beaucoup plus grandes que ce qu’il se passait à ce jour et d’imposer des créneaux le matin à 8H, le soir après 18H ou le samedi… Et il est envisagé des emplois du temps au second semestre confectionnés de manière beaucoup plus centralisée, avec les résultats que l’on imagine.


Chantier Nation : une mise sous tutelle qui ne dit pas son nom

Mercredi 28 septembre, la rectrice déléguée à l’enseignement supérieur et la recherche de la région Ile-de-France est venue à l’université. Elle a visité les lieux avec l’Epaurif, le cabinet d’architecte, la direction de l’université et des membres du CHSCT. Cette visite a été suivie d’une réunion. Lors de cette entrevue, la rectrice a proposé une sorte de mise sous tutelle de l’université et de l’Epaurif sur le sujet bâtimentaire : des réunions hebdomadaires avec l’Epaurif , les services de l’université ET le Secrétaire Général du rectorat interacadémique. La présidence explique que c’est une aide du rectorat. La rectrice ajoute que cette mesure est mise en place car l’université n’y arrive pas... Difficile dans ces conditions de ne pas conclure qu’il s’agit bien d’une mise sous tutelle, même si elle n’est pas assumée comme telle !

L’objectif est de faire avancer la levée des réserves, la réparation des problèmes de conception, l’intervention de la préfecture. Pour rappel, l’université explique que l’Epaurif ne respecte pas ses délais, et que tout prend trop de temps, à quoi l’Epaurif répond que l’université n’est pas réactive ou a fourni un cahier des charges parcellaire et inexact. Donc tout va lentement, pour quasiment tous les sujets. On verra si l’intervention du rectorat permet d’avancer plus vite pour lever les réserves et trouver des solutions aux éléments mal conçus.

Pour aller plus vite et pour corriger les erreurs de conception, il va aussi falloir de l‘argent, et cet argent ne doit pas être pris sur le budget de l’université. Le rectorat doit mettre la main à la poche partout où les garanties ne sont pas activables ou le sont, mais avec des délais trop importants.


Dalles du plafond à Nation : la suite

Depuis notre dernier message, l’université a suivi, sous la pression, les préconisations du CHSCT :

  • la bibliothèque a été fermée
  • des équipes renforcées de Vinci ont effectué les contrôles de tous les plafonds avant que les collègues ne reprennent le travail, le week end du 24/25 septembre
  • une formation sera dispensée à toutes les équipes qui toucheront aux dalles.

Cependant, à ce jour, nous n’avons toujours pas le rapport de Vinci, ni le CR de l’enquête CHSCT. Les retours que l’on a eus à ce jour font état de plusieurs autres dalles qui auraient pu tomber. Contrairement à ce qu’a affirmé la présidence, le risque était présent et non maîtrisé avec cette inspection…

L’étude du rapport de Vinci, qui, on l’espère, sera distribué très vite aux membres du CHSCT, permettra de vérifier que les risques sont bien derrière nous.

On rappelle qu’avant l’intervention du CHSCT, au moment de l’enquête jeudi 22 septembre, la direction souhaitait faire les vérifications des plafonds en trois semaines et sans mettre les collègues à l’abri préalablement…

Rappelons aussi que s’il est normal de constater des malfaçons, erreurs de conception ou éléments à adapter à la fin de gros chantiers de ce type, il est en revanche beaucoup plus rare, et heureusement, d’avoir à faire face à des incidents aussi graves, avec risque physique et potentiellement létal pour les personnes utilisatrices. Le chantier a été terminé dans la précipitation, avec un déménagement anticipé alors que l’année universitaire n’était même pas encore terminée, et des travaux encore en cours. Ce contexte a certainement pesé sur tous les acteurs du chantier, architecte, Epaurif et entreprises intervenantes, et il semble logique d’y voir la source de ces graves dysfonctionnements. Les tutelles ont pris une lourde responsabilité en faisant passer les besoins du chantier Paris 2024 avant ceux de la communauté universitaire.