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lundi 18 janvier 2021

Communiqués de la CGT FERC Sup Paris 8 (année 2020-2021).

Paris 8 • La CGT FERC Sup et les élections aux conseils centraux

Chères et chers collègues,

Les 9, 10 et 11 février prochains, vous allez être appelé·es à voter pour renouveler les conseils centraux de notre université. Cette élection va se dérouler dans un moment difficile.

D’une part, les mesures de limitation des circulations et accès à l’université du fait de la pandémie depuis près d’un an ont rendu difficiles les débats et réunions que la situation actuelle de l’enseignement supérieur et recherche, mais aussi celle de notre propre établissement, réclameraient.

D’autre part, le gouvernement a profité de cette situation pour faire passer en force sa loi de programmation que la grande majorité des personnels de l’ESR ainsi que les étudiant·es repoussaient, n’hésitant pas à poser les premiers jalons d’une police de la pensée qui risque demain de limiter notre liberté académique.

Parce que, à la CGT, nous pensons qu’il est indispensable de continuer à nous battre pour une université démocratique, ouverte à toutes et tous, mais aussi pour défendre nos intérêts de salarié·es, nous nous sommes employé·es à rendre possible une liste intersyndicale de lutte avec nos camarades du SNESup et de SUD. Nous nous sommes accordés sur dix-huit points qu’au cours de ces quatre années nos élu·es défendront aussi bien au conseil d’administration qu’au conseil académique.

Cette liste, Résistons ! Intersyndicale de lutte de Paris 8, ne présente pas de candidat·e à la présidence. Ce n’est pas notre perspective. Pour nous, la question n’est pas de trouver la « bonne personne » à qui confier l’avenir de notre université. Nous savons par expérience que les président·es en exercice deviennent immanquablement les représentant·es du ministère au sein de notre établissement.

Les discrètes motions de protestation qui nous sont de temps à autre adressées n’y changent rien. Passée la période des élections où les prétendant·es se donnent comme des rebelles, héritier·es de la grande tradition Vincennoise, c’est vite la gestion qui prend le dessus. Des emplois sont supprimés, des décrets contraires à nos principes sont appliqués, des lignes budgétaires sont sacrifiées.

Notre rôle sera de nous opposer à cette politique, c’est-à-dire :

  • De défendre nos emplois et conditions de travail, face à la transformation managériale et face à la précarisation de nos métiers ;
  • De contrer toutes les mesures et manœuvres destinées à faire des économies sur le dos du personnel ;
  • De promouvoir les crédits de recherche pérennes et, ce faisant, de nous opposer à toutes ces impostures auxquelles le ministère accorde le nom d’excellence ;
  • De réduire tout ce qui dans notre métier s’impose comme délire administratif (tel que viser quatre fois les états de service) ;
  • De défendre les personnels contre tout abus d’autorité.

Notre rôle sera non seulement de diffuser l’information, mais aussi d’aller la chercher et d’établir des bilans critiques des mesures prises par la direction de notre université.

Depuis l’instauration de la LRU en 2009, les différents conseils d’administration qui ont été élus ont fonctionné sur un mode majoritaire, encore renforcé par le fait que la liste arrivée en tête décide seule des personnalités extérieures supposées siéger dans les conseils.

Pour peu que la liste d’opposition se délite faute de s’appuyer sur un collectif cohérent (ce qui a été le cas lors de la dernière mandature avec Refonder dont les élu·es se sont abstenu·es de diffuser le moindre compte-rendu de leur activité dans les conseils), la communauté universitaire ne dispose comme seule source d’information que des messages de « l’équipe de direction », lesquels ont la fâcheuse tendance d’exprimer un grand satisfecit quant aux actions menées.

Une telle disposition des pouvoirs est contraire à une véritable collégialité, quand elle ne favorise pas toutes sortes de clientélismes. Il ne s’agit pas pour nous de prétendre que les crises de grande ampleur qu’a traversées notre université au cours de ces quatre années seraient imputables à la présidence élue en 2016.

En revanche, les choix opérés face à ces situations n’ont donné lieu à aucun réel débat contradictoire, pas même à d’authentiques concertations, comme si les décisions prises étaient toujours les seules possibles, toujours énoncées dans cette temporalité insupportable d’une urgence permanente.

C’est contre cette façon de gérer l’université que nous nous élevons. Non seulement parce qu’elle est injuste et qu’elle produit de réelles souffrances au travail, mais parce ce qu’elle est trop souvent déconnectée du réel.

À la résignation, nous opposons une ferme détermination à ne rien lâcher des principes auxquels nous croyons.

Parce que nous savons que la majorité d’entre vous partagent ces mêmes principes, nous vous appelons à voter pour cette liste intersyndicale de lutte, Résistons !

Les années à venir vont être déterminantes pour l’avenir de notre établissement, de nos emplois, de nos conditions de travail. Ne laissons pas croire qu’un·e président·e parle en notre nom. C’est à nous qu’il incombera de défendre notre avenir.

Lundi 18 janvier 2021

CGT FERC Sup Paris 8