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samedi 23 décembre 2023

Université de Picardie Jules Verne (Amiens)

Rassemblement loi immigration du 21 décembre amiens, l’Appel

Non à l’institutionnalisation de la xénophobie ! Abrogation de la loi Darmanin !

Le 11 décembre, une motion de rejet de la loi immigration et asile, dite loi Darmanin, a été adoptée par 270 voix, provoquant une crise parlementaire et gouvernementale. Le ministre Darmanin, humilié, a présenté sa démission, aussitôt refusée, au président Macron.

Mais, loin d’abandonner son projet de loi, le gouvernement a décidé de passer outre ce verdict pourtant clair, et de recourir, ce que l’article 46 de la constitution du 4 octobre 1958 permet, à une commission mixte paritaire. A la suite de cette commission mixte paritaire est ressorti un projet de loi extrême-droitier même, qui, le 19 décembre 2023 a été voté très largement au Sénat, puis, tard dans la soirée, après un vote contre la motion de rejet déposée par les députés de La France Insoumise, à l’Assemblée nationale, avec 349 voix sur 535 suffrages exprimés.

Même avec la parade consistant à annoncer ne pas tenir compte des voix du RN, dans la configuration politique présente, cette situation est un formidable marche-pied pour l’extrême-droite. La fenêtre d’Overton est grande ouverte pour faire entrer dans les esprits la notion de « préférence nationale », mot d’ordre du RN depuis des années, bien avant la soi-disant dédiabolisation, et mettre à mal le « droit du sol » en supprimant l’acquisition automatique de la nationalité française à 18 ans pour les enfants nés en France de parents étrangers. Ce droit du sol pourtant fondement de la nationalité française depuis 1515.

Le Pen a d’ailleurs parlé de « victoire idéologique », car toutes les idées de la famille Le Pen sont désormais dans la loi : la remise en cause du droit du sol, faire payer aux étrangers leur expulsion, durcir le regroupement familial, conditionner les aides sociales à la nationalité (« préférence nationale »), instaurer le délit de séjour irrégulier et la déchéance de nationalité…

On est donc devant le passage à une conception ethniciste et xénophobe de la nationalité, ce qui est contraire à toutes les valeurs défendues par la CGT, pour qui la seule division passe entre celles et ceux qui produisent des richesses par leur travail, et celles et ceux qui bénéficient de ces richesses sans travailler, par les mécanismes de l’exploitation de la plus-value.

Avec cette loi, c’est l’institutionnalisation de la xénophobie. Travailler sur le territoire, contribuer à la richesse nationale, ne suffit plus pour bénéficier d’une protection, pour ce qui est des besoins fondamentaux, comme le logement et la santé. Il faut des conditions d’ancienneté sur le territoire. C’est le principe de préférence nationale qui est institué, sans modification de la constitution, en douce, dans le cadre d’une énième instrumentalisation du Parlement. La constitution de 1958 est faite pour cela, de toute façon…

Alors, venir étudier en France, pour les étudiant.e.s issue de la « mauvaise » immigration, venue du continent africain, du moyen-orient, ou du sous-continent asiatique, non-blanche donc, c’était déjà dur. Il faut déjà s’acquitter, pour les étudiants étrangers extra-européens, de la somme de 2770 euros pour une inscription en licence, et de 3770 euros pour une inscription en master. Désormais, il faudra verser une caution correspondant aux frais éventuels d’expulsion, en plus !

Quel est le message adressé à tous ces jeunes ? C’est « allez voir ailleurs ! On ne veut pas de vous, car vous n’avez pas la peau suffisamment claire, car vous n’avez pas la bonne religion, car on a peur de vous ! ». 25 présidents d’Université ont réagi avant le vote de la loi en condamnant clairement cette loi et l’atteinte grave qu’elle porte au droit d’étudier en France.

C’est encore un triste jour pour la République, et un grand jour pour les partis politiques racistes comme le RN ou Reconquête, comme le fut le 12 novembre, et cette opération de manipulation visant à blanchir ces formations issues du fascisme et du nazisme, devenues par miracle les championnes de la lutte contre l’antisémitisme.

Cette course à l’échalotte entre la droite extrême avec à sa tête Ciotti, le racolage d’un Darmanin et l’extrême droite de Le Pen ne profite qu’à cette dernière. L’extrême-droite n’a rien de bon à apporter. Elle a montré par ses votes à l’assemblée nationale, le peu de cas qu’elle faisait des mesures sociales susceptibles d’améliorer le quotidien des travailleuses et des travailleurs, en votant contre le blocage des prix, contre l’augmentation des salaires, contre l’installation de médecins dans les déserts médicaux, pour la hausse des loyers !

Les membres du bureau de la CGT de l’Université de Picardie expriment leur colère et leur dégoût de cette loi inique, xénophobe et raciste, mais ne s’en tiennent pas là !

Il est encore temps de réagir !

Ensemble, exigeons l’abrogation de la loi xénophobe et raciste de Darmanin,

et la régularisation immédiate de tous les sans-papiers !

RASSEMBLEMENT JEUDI 21 DECEMBRE AMIENS 18 HEURES
DEVANT LA MAISON DE LA CULTURE !

(A l’appel de UEP, UNEF, FSU-80, UD-CGT, FAEP, Solidaires 80)

A bas le racisme et la xénophobie ! Papiers pour tous !