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dimanche 5 mai 2019

CGT - Université de Lille

Journal de la CGT Université de Lille n°10

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Editorial

Au sein d’une large intersyndicale, la CGT appelle à faire du 9 mai une journée nationale de grève et de manifestations pour défendre les services publics et le statut de la Fonction publique. Après 5 mois de mouvements sociaux ce gouvernement ne tire toujours pas les leçons de sa politique. Il n’estime toujours pas les besoins réels de la population de l’ensemble du pays. Il continue à fouler aux pieds les droits des travailleurs. Il est bien temps de lui faire comprendre notre mécontentement, de s’unir contre ces mesures qui visent à amplifier l’emploi précaire, la baisse du niveau de vie, la dégradation des services publics...

Il en va ainsi de la généralisation du recours à des entreprises externes pour un nombre croissant de services (évoqué poliment par externalisation lors du dernier Comité Technique de l’Université de Lille). De telles mesures auront pour conséquence de coûter plus cher à l’université et d’aggraver les conditions de travail des agents.

Jeudi 9 mai : Public, privé, mobilisons-nous pour le maintien des emplois et des services publics !

En partenariat avec la FSU, retrouvons-nous pour des Assemblées Générales :
- Lundi 6 mai, de 13h à 14h, Campus Moulins, salle E3/01,
- Mardi 7 mai, de 13h à 14h, Campus Cité scientifique, amphi Painlevé, bâtiment M1,
- Jeudi 9 mai, de 10h à 12h, Campus Pont de Bois, Salle Bât A - salle TICE A2.404.
Ces réunions sont organisées dans le cadre de l’heure d’information syndicale déposée auprès de l’administration, donnant droit à absence au poste pour tous les personnels.

Temps de travail : Emmanuel Macron en marche... arrière !

Alors que l’on fête les 100 ans de la journée de 8 heures, Emmanuel Macron a menti dans son allocution du 25 avril 2019, arguant que nous devions travailler davantage car nous étions ceux dont la durée du temps de travail était la plus faible en Europe, et pourtant...

La journée de 8 heures fête ses 100 ans
Le 23 avril 1919, il y 100 ans, une loi instaurait la journée de 8 heures de travail. Il faudra attendre 1921 pour que cette dernière s’applique dans une grande partie des entreprises. Aujourd’hui encore, la CGT se bat pour imposer son respect. Bien avant cette date, la réduction du temps de travail était l’une des revendications principales des travailleurs. Il faudra attendre 1848 pour qu’un décret fixe les limites du temps de travail quotidien à 12 heures, qui fut immédiatement contesté par le patronat de l’époque, qui condamnait l’intervention de d’Etat.
La revendication de réduction du temps de travail, suscitent des mobilisations partout dans les pays développés. Le 1er mai 1886, à Chicago, une grève autour d’un seul slogan "We want eight hours !" contraint les 12 000 entreprises de la ville à baisser le rideau. Ce mouvement sera violemment réprimé- la police ayant fait feu sur la foule - et marquera le mouvement ouvrier. Trois ans plus tard, la IIe Internationale réunie à Paris décidera de faire du 1er  mai «  une journée de lutte dans le monde  ». Malgré la répression qui aura souvent eu cours à l’occasion de cette journée, l’exigence de réduction du temps de travail se structurera dans le mouvement ouvrier : les luttes pour l’obtenir se multiplieront et, en 1909, lors de son congrès fondateur, la CGT en fera sa revendication principale.
Selon Macron, nous sommes ceux qui travaillons le moins en Europe, et pourtant… Le 25 avril 2019, dans sa réponse au grand débat, Emmanuel Macron a soutenu que nous étions ceux qui travaillons le moins eu Europe. Un mensonge si grossier qu’il suffit d’aller sur le site du gouvernement pour observer que cette allégation est fausse. Alors qu’en 2018, la durée moyenne hebdomadaire de travail s’établissait à 36,3 heures en France, cette dernière n’était que de 34,8 heures en Allemagne et 29,3 heures aux Pays-Bas…

La CGT milite pour la semaine de 32 heures
Pour la CGT, concilier vie professionnelle, vie privée et vie sociale est impératif. Cela doit se faire sans baisse de rémunération, ni au détriment de la protection sociale. La loi du 13 juin 1998, dite loi « Aubry I », a fixé la durée légale du travail à 35 heures hebdomadaires au 1er janvier 2000 pour les entreprises de plus de 20 salariés et au 1er janvier 2002 pour les autres. Dans les branches et les entreprises, le patronat n’a eu de cesse de tenter de remettre en cause cette durée du temps de travail. Dans son allocution du 25 avril 2019, Emmanuel Macron soutient l’idée d’une augmentation du temps de travail hebdomadaire pour les salariés.
Pourtant, pour la CGT, le passage aux 32 heures serait une réponse pertinente afin de contrer la hausse du chômage, et améliorer les conditions les conditions de travail et les conditions de vie des travailleurs.

Les échos des instances

Comité technique d’établissement (CT) du 25/04/2019
Une synthèse des contributions des six groupes de travail du plan « Retour à l’équilibre » a été présentée aux membres du CT. Ce plan social qui ne dit pas son nom fait état des possibilités de réduction de dépenses et de développement de recettes pour redresser les comptes de l’Université. Au programme, réduire un certain nombre de dépenses de fonctionnement (eau, électricité, frais de bouche, frais de mission, nettoyage, fournitures, impression…). La direction ne semblait même pas au courant que tous les dévidoirs remplacés il y a trois ans sur le campus Cité scientifique viennent d’être remplacés. Sur un air d’innocence, la réponse de notre direction : la faute aux marchés publics… !

Il nous faut aussi « maîtriser les dépenses d’investissement patrimoniales » en allant « chercher des partenaires publics et privés ». Va falloir draguer au marché ! Avec un peu de chance un mariage public-privé qui se passera bien, ou retour à la case divorce et une sacrée pension à verser au privé pendant un sacré temps.
Pour les personnels, pas de panique, vous pourrez augmenter vos salaires au « Quick win » :
- en développant la formation continue et l’alternance dans d’autres composantes, les collègues Biatss et enseignants-chercheurs pourront toucher une prime (perçue déjà dans certaines composantes) ;
- en réalisant la gestion des contrats industriels, les collègues Biatss et enseignants-chercheurs pourront percevoir un intéressement financier ;
- en ne changeant rien sur la gestion actuelle des heures complémentaires. Pas une seule ligne là-dessus, les heures complémentaires ont été passées à la trappe ! Certains agents pourront encore faire leurs 500 heures complémentaires sans rendre de compte côté recherche.

Alors on se rue tous au Quick win ! Plusieurs choix de burgers primes mais y’en aura pas pour tout le monde !
On remercie déjà par avance, tous ceux qui ne pourront ou ne voudront pas manger du burgers primes, de poursuivre avec motivation et épanouissement leur métier au sein du service public…
Voici un bel exemple de l’utilisation de novlangue par notre Direction :

Consultation des rapports de la Cour des comptes :
Les membres titulaires du Comité Technique ont été invités à se rendre à la Direction générale des services, pour consulter sur place les rapports sur les anciens établissements de Lille 1, 2 et 3. Il leur est précisé que ces documents leurs sont destinés personnellement et ne peuvent faire l’objet d’aucune copie, ni transmission.
A la CGT, on se demande s’ils sont si dangereux pour la direction que cela ? On a l’impression que c’est un secret d’État...

Conseil académique du 4 avril 2019
Non seulement la direction de l’Université a refusé de ne pas appliquer l’augmentation des frais d’inscription discriminant les étudiants étrangers, mais le conseil académique du 4 avril – par 26 voix contre 19 – a décidé de réserver les exonérations de frais d’inscription aux étudiants de master. En choisissant un critère de niveau d’étude au détriment des critères sociaux, la majorité a préféré l’élitisme au service public et à la justice sociale !

Pourquoi la CGT a voté contre le projet d’accréditation ?
Désormais, le ministère n’habilite plus un établissement à délivrer tel ou tel diplôme, mais l’accrédite pour l’ensemble des diplômes d’État souhaités. La CGT s’est prononcée contre le projet de l’Université de Lille parce qu’il est mauvais pour les personnels et les étudiants, et néfaste pour la société dans son ensemble. Mauvais pour les personnels (BIATSS et enseignants) : le projet indique dans une longue introduction que le « cœur de la stratégie » est de fonder un établissement public expérimental issu de la nouvelle fusion entre l’Université et les grandes Écoles. Alors que la désorganisation issue de la fusion des trois ex-universités n’est pas résorbée, une nouvelle fusion est annoncée, accompagnée de nouveaux désordres. Plus encore, le statut expérimental du nouvel établissement signifie un statut et un fonctionnement dérogatoires aux règles communes de l’enseignement supérieur. Par exemple le futur conseil d’administration pourra ne comporter que 40 % d’élus et donc être constitué d’une majorité d’extérieurs nommés... Coup de grâce à ce qui reste de démocratie universitaire.
Mauvais pour les étudiants :
- le projet souhaite définir chaque formation en bloc de compétences et de connaissances. Or, l’acquisition de compétences est l’aboutissement de la confrontation des connaissances et de l’expérience professionnelle. Le rôle de l’Université est notamment d’apporter la base de connaissances et non de fournir des ressources humaines prêtes à l’emploi.
- Le projet accentue la modularisation des formations : en cohérence avec la réforme du lycée général (choix des spécialités à l’entrée en seconde), on accentue la possibilité pour chaque étudiant de construire son propre parcours. Cela pourrait paraître une bonne chose, sauf que cela suppose que non seulement les étudiants (et même avant eux les lycéens) aient non seulement une idée claire de leur projet professionnel, mais aussi des connaissances (et compétences) à acquérir pour parvenir à ce projet... voilà qui est très loin de la réalité des étudiants, dont la plupart construit son projet progressivement.
Néfaste pour la société : aujourd’hui les conventions collectives reposent au moins en partie sur les diplômes. Or, si dans le projet d’accréditation, les diplômes sont toujours présents, c’est un pas de plus dans l’individualisation des parcours reposant sur un « portefeuille de compétences ». Il s’agit donc un élément supplémentaire dans la casse des conventions collectives.

CHSCT du 2 mai 2019
Avis adopté à l’unanimité par le CHSCT sur l’organigramme de la Faculté des humanités :

"Le CHSCT constate que la démarche de recrutement des chefs de service et chargés de mission a été lancée le 26 avril, préalablement à la soumission de cet « organigramme » au CHSCT et après qu’il ait reçu un avis unanimement défavorable au comité technique du 1er avril. Le CHSCT estime qu’en son état actuel, le document censé figurer l’organisation du SCD n’est pas un organigramme : tous les unités et services, qui constituent les collectifs de travail de proximité auxquels seront attachés ou affectés les personnels dans les différents sites, ne sont pas représentées. En outre, le schéma illustre essentiellement les différentes fonctions des membres de la direction et de la hiérarchie supérieure mais ne dit rien des modes de coordination entre les différents services, missions et leur traduction locale en unités. Ils sont pourtant indispensables à la réalisation des activités de travail, d’une part, à l’arbitrage nécessaire pour la répartition des ressources humaines et la détermination de réalisation de projets d’autre part.

Le CHSCT note pourtant que c’est, entre autres, une insuffisante concertation entre les chefs de service qui est à l’origine de difficultés rencontrées par les personnels à Lilliad où une visite est en cours et doit s’étendre aux autres sites du SCD. Enfin, faute de règles formelles et connues en matière de subsidiarité, le CHSCT s’étonne de l’intitulé et du contenu de la mission « ressources humaines » ainsi que de la « conduite du changement »".

Pour la CGT il est indispensable d’évaluer les risques en cas de fusion de composantes et si la direction n’est pas en mesure de le faire, elle doit lancer une expertise.

Avis sur l’organigramme du SCD : un organigramme pour recaser l’armée mexicaine.

Le bilan de la phase expérimentale du télétravail présentée au CHSCT est favorable à son déploiement. La campagne télétravail 2019 va s’ouvrir dès le mois de juin, à tous les agents, toutes catégories. La CGT a rappelé le cadre légal de 3 jours maximum et regrette que l’on soit limité à 2 jours maximum pour le moment.

La DGS adjointe a rappelé que les dossiers d’accident de travail doivent être transmis au chef de service pour signature sauf quand il y a eu une altercation ou un incident avec le chef de service. L’agent rend alors le dossier sans signature au service des ressources humaines.

Il a été acté que les déménagements passeraient désormais au CHSCT de manière à pouvoir informer et impliquer les personnels concernés.

A découvrir, A voir...

39ème édition du Festival de l’Acharnière
Cette nouvelle édition du festival audiovisuel régional se déroulera du jeudi 6 au dimanche 9 juin au cinéma Le Métropole à Lille. Ce rendez-vous annuel invite à redécouvrir le Nord–Pas-de-Calais, à travers la production cinématographique et audiovisuelle régionale.
Vous pouvez trouver la programmation et toutes les informations en suivant le lien : http://festival.lacharniere.free.fr