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vendredi 30 mars 2018

Blog du syndicat CGT FERC SUP université & INSA Rouen

Après la réussite du 22 mars : continuons à dire NON au plan étudiant de sélection à l’entrée de l’Université et à faire face aux attaques du gouvernement !

À lire :

  • L’appel
    • au rassemblement revendicatif le 3 avril 2018 à 12 h sur la place de l’Hôtel de Ville à Sotteville-Lès-Rouen
    • à l’Assemblée Générale des personnels et des étudiants le mercredi 4 avril à 13 h dans l’amphi T400 du bâtiment Germaine Tillion à Mont-Saint-Aignan
  • Rendons Parcoursup transparent !
  • On ne vous l’a certainement pas dit, mais la présidence installe la sélection à l’Université et bien plus !

L’appel au rassemblement et à l’AG

La journée de mobilisation du 22 mars qui a réuni les travailleurs du secteur public et ceux du privé a été une réussite avec des taux de grévistes en augmentation et près de 15 000 manifestants dans les différents cortèges de la Seine-Maritime. Cela démontre le dynamisme de la mobilisation et la volonté tant des jeunes que des salariés de lutter contre la politique destructrice de Macron, tout comme l’avait démontré la forte participation des retraités aux manifestations du 15 mars.

Le mardi 3 avril, plusieurs secteurs d’activité seront en grève et dans l’action : cheminots, énergie, ramassage des ordures ménagères, transport aérien… Ce même jour, comme cela a été aussi acté par l’Assemblée Générale des étudiants du 29 mars 2018, la CGT INSA & Université de Rouen appelle les personnels à rejoindre le rassemblement revendicatif qui se tiendra à 12h sur la place de l’Hôtel de Ville à Sotteville-Lès-Rouen pour réaffirmer, avec l’intersyndicale CGT, FO, FSU et Solidaires, le retrait de la réforme du baccalauréat et de sélection à l’entrée de l’Université, ainsi que l’abrogation des lois Rebsamen, El Khomri et des ordonnances Macron, la défense des statuts et des conventions collectives, l’interdiction des licenciements et des suppressions de postes, l’augmentation générale des salaires, des traitements et des pensions, le maintien de notre système de retraite, le refus de la réforme ferroviaire.

Il s’agira aussi de défendre les libertés syndicales et le droit de grève au moment où les pressions s’exercent contre la grève à la SNCF, ainsi que sur les campus universitaires où les interventions policières deviennent habituelles : Nantes, Bordeaux, Paris, Lille, Caen, Dijon, Grenoble et Strasbourg. La semaine dernière, ce sont des individus cagoulés qui ont laissé s’exprimer toute leur haine à l’encontre des étudiants mobilisés de Montpellier avec la « bienveillance » de professeurs, aujourd’hui suspendus de leur fonction. La CGT INSA & Université de Rouen condamne avec la plus grande fermeté les violences et la terreur que les étudiants et les personnels mobilisés ont eu à subir sur différents campus alors qu’ils défendaient légitimement leurs idées et leurs revendications.

La CGT INSA & Université de Rouen soutient les actions décidées par les étudiants à l’Assemblée Générale du 29 mars 2018 en opposition à la sélection à l’entrée à l’Université et à la politique actuelle du gouvernement Macron/Philippe. Elle invite les personnels à y participer le plus largement possible et sera vigilante à ce qu’aucun acte de répression ne soit perpétré. Elle appelle les personnels à rejoindre l’Assemblée Générale qui se tiendra le mercredi 4 avril à 13h dans l’amphi T400 du bâtiment Germaine Tillion. Elle s’interroge aussi sur les pressions qui sont exercées par la présidence sur plusieurs militants syndicaux dont un des co-secrétaires CGT de l’Université. La CGT INSA & Université de Rouen emploiera tous les moyens nécessaires pour que l’exercice de l’activité syndicale soit respectée. Ces pressions ne font que renforcer notre détermination pour accompagner les personnels dans la défense de leurs statuts, dans l’augmentation de leur salaire, dans l’accès à des conditions de travail satisfaisantes, sécurisées et non précaires, pour un service public d’enseignement supérieur et de recherche de qualité ouvert à tous.

Appel aux personnels de l’enseignement supérieur et des lycées : rendons Parcoursup transparent !

Le gouvernement présente volontiers la procédure Parcoursup, qui permet aux néo-bachelier d’accéder à l’Université, comme « une procédure simple, transparente et juste ». Selon le discours de la ministre Frédérique Vidal, cette nouvelle plate-forme permettrait de rendre plus humaines les procédures de traitement des dossiers de candidature des lycéens. Les établissements du supérieur sont effet censés prendre en compte le « projet de formation motivé » des lycéens et les « fiches avenir » renseignées par les professeurs et les chefs d’établissement.

Or, il y a tout lieu de penser que tout cela ne sera ni simple, ni transparent, ni juste, ni humain.

Parce que les manières de remplir les « fiches avenir » ont toutes les chances de varier grandement d’un établissement, voire d’une classe, à l’autre.

Parce qu’au vu de la masse des dossiers de candidatures à traiter par les Universités, ce sont des critères quantitatifs qui seront utilisés pour classer les lycéens.

Parce qu’au lieu d’un algorithme national avec APB, il y aura autant d’algorithmes que d’établissements d’enseignement supérieur voire que de formations !

Parce qu’il sera impossible de savoir quels sont les véritables critères de classement au niveau local et quelles seront les pondérations qui seront appliquées (pour différencier entre un 14 à Louis-Le-Grand et un 14 dans un lycée défavorisé).

La CGT INSA & Université de Rouen vous propose donc de prendre le gouvernement au mot : il nous promet de la transparence, nous allons lui en donner !

Pour ce faire, le collectif RogueESR a mis sur place un Observatoire de la sélection universitaire. Ce site est un espace de témoignage. Il vise à offrir un regard sur les coulisses de Parcoursup et sur la manière dont la sélection des dossiers est mise en œuvre en pratique tant dans les lycées que dans les établissements du supérieur.

À vos claviers !

On ne vous l’a certainement pas dit, mais la présidence installe la sélection à l’entrée à l’Université et bien plus !

La présidence de l’Université de Rouen à la demande de la COMUE Normandie Université a répondu à l’appel à projet d’Écoles Universitaires de Recherche (EUR) et de Nouveaux Cursus Universitaires (NCU) dans le cadre du Programme d’Investissement d’Avenir (PIA) géré par le Commissariat Général à l’Investissement (CGI) sous la tutelle directe du premier ministre. Le modèle économique de ces projets n’assure pas un financement pérenne. L’enveloppe initiale, faute de dotation ministérielle suffisante, sert de carotte pour structurer fortement l’enseignement supérieur et la recherche dans le sens des politiques ultralibérales menées actuellement.

Ainsi les EUR et les NCU contiennent des changements fondamentaux, tout en s’affranchissant de tout cadre national, en complète adéquation avec l’installation de la sélection à l’Université conséquence du plan étudiant. Tout se fait dans des délais très courts sans de véritables concertations avec les composantes, les départements et les laboratoires qui pourtant ont élaboré, pendant plusieurs mois, les maquettes mises en place à la rentrée 2017. Dans le projet de NCU, les savoirs sont remplacés par des compétences. La licence en 3 ans est remise en cause. On veut y professionnaliser les enseignants, car peut-être ne sont-ils pour l’instant que des amateurs ? À l’Université de Nice, celle de notre ministre, on perçoit déjà les effets de tels projets : 13 masters y ont été remplacés par des diplômes PIA locaux à 4 000 € l’inscription !

De tels appels à projet entérinent et nourrissent la concurrence entre établissements et entre formations. Les sommes promises sont très très loin d’être à la hauteur de ce que nécessiterait une véritable politique de la réussite en licence et en master pour tous les étudiants. Les NCU, ce sont 25 millions d’euros par an pendant 10 ans. Or, il y a environ 1 million d’étudiants en licence en France, ce qui fait la somme extraordinaire de 25 € par étudiant par an ! Cette politique ne fait qu’augmenter les inégalités entre étudiants et entre universités (mais aussi à l’intérieur des universités entre les formations d’excellence et les autres). En outre, le financement par projet représente une perte de temps pour les universitaires tant en temps d’écriture des dossiers que dans l’espérance de voir son projet accepté. À terme, on peut craindre que la différenciation des cursus (entre formations d’excellence et les autres) s’accompagne de la différenciation des corps, que ce soit dans celui des enseignants que dans celui des enseignants-chercheurs, avec le recours aux contrats (CDD et CDI), la modulation de service, la remise en cause du statut...

La CGT INSA & Université de Rouen revendique :

  • l’alignement du coût d’un étudiant en premier cycle à l’Université (environ 7 000 €) au même niveau que le coût d’un élève de classe préparatoire (environ 14 000 €) ;
  • le cadrage national du diplôme de Licence en prenant comme référence un nombre d’heures d’enseignement de 1 800 heures ;
  • la préservation du monopôle étatique de la collation des grades universitaires ;
  • l’accès à la filière universitaire de son choix pour tout néo-bachelier.

Pour contacter la CGT INSA & Université de Rouen ou se syndiquer : sees-cgt@univ-rouen.