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mercredi 24 juin 2020

Blog du syndicat CGT FERC SUP université & INSA Rouen

Communiqué : LPPR, Maison des langues, compte personnel de formation

Jeudi 18 juin se sont tenus la présentation du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) devant le conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) ainsi que le comité technique de l’université de Rouen (CT) où y étaient discutés les statuts pour la Maison des langues et la mise en oeuvre du compte personnel de formation (CPF) pour notre établissement.

Comme pour le reste des activités, la crise sanitaire a mis à rude épreuve les étudiants et les personnels. Alors que les besoins d’emplois sont criants dans les universités et dans les laboratoires, que l’aspiration à la stabilité et à la sécurisation des emplois est exprimée avec force par les personnels, le projet de loi multiplie les formes d’emplois insécurisées, en introduisant notamment le CDI de projet dit de mission scientifique et s’attaque au statut en proposant le Tenure Track, un accès dérogatoire aux postes statutaires. Quant aux salaires, mis à part le relèvement insuffisant du début de carrière du chercheur et de l’enseignant-chercheur, le ministère affiche un refus dogmatique d’une revalorisation indiciaire et développe les primes variables et l’intéressement pour piloter les orientations.

Contestable sur le fond, la LPPR l’est aussi sur la forme. Ce qu’il s’est passé au CNESER est inacceptable, intolérable pour la démocratie et pour la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche ! Il s’agissait pour la ministre de faire examiner la loi à n’importe quel prix. Les pressions, la précipitation et l’impréparation du ministère ont troublé les débats. Tout au long de la séance, la ministre a joué la pression, validant un amendement avant même sa mise au vote ou interrompant un vote qui n’allait clairement pas dans son sens. Alors qu’il était évident qu’elle aurait dû se dérouler sur au moins deux jours, le ministère dans la panique, impose que la séance se poursuive jusqu’au bout de la nuit, jusqu’à l’épuisement. N’est-ce pas la meilleure façon de mettre dehors des représentants des personnels qui auraient pu influer sur le résultat du vote ? Les élu.es CGT, provinciaux pour la plupart, ont refusé ces conditions d’exercice de leur mandat : le règlement intérieur du CNESER prévoit que les séances s’arrêtent à 19h. Celle-ci s’est terminée le lendemain à 6h45 après avoir duré 21h00.

La CGT université & INSA Rouen appelle les personnels et les étudiants à se mobiliser en perspective du 25 juin pour la reconvocation du CT ministériel, déjà boycotté une première fois par les organisations syndicales pour exiger le retrait de la LPPR.

CT de l’université de Rouen

Lors du CT du 18 juin, le président de l’université de Rouen a émis des critiques envers le projet de la LPPR tout en rappelant que la politique d’établissement est contrainte par une dotation budgétaire de l’état loin d’être à la hauteur des besoins, ce dont nous avons bien conscience. Il est alors surprenant que soient proposés des statuts de la Maison des langues et des conditions d’application du CPF intégrant la concurrence, la précarité et le moins-disant social selon un même modèle. La CGT université & INSA Rouen s’est opposée à ces projets.

Au mois de février, une motion a rassemblé une très large majorité de collègues PrAg-PrCe de langues. Ils y rappelaient leur souhait d’ « être rattachés à une composante » pour « y dispenser un enseignement en adéquation avec les spécificités des départements où ils exercent, refusant toute forme de mutualisation inter-composantes des postes ou des services, des enseignements ou des évaluations ». Bien qu’il soit répété que l’apprentissage effectué se destinera à des non-spécialistes, les statuts de la Maison des langues laisse la possibilité à ce que les services des enseignant.es soient partagé.es avec d’autres composantes et départements. Avant même le vote en CT, plusieurs postes ouverts au concours sont profilés dans ce sens contre l’avis même des départements concernés connus pour leur sous-encadrement. La structure actuelle de Maison des langues rencontre elle-aussi des difficultés dans son fonctionnement avec l’emploi de nombreux contrats précaires. Au lieu de répondre aux réels besoins des uns et des autres, c’est la pénurie qui est mutualisée. Car rien n’est dit sur les moyens qui seront alloués par l’université et la part provenant de la facturation de prestations. Faudra-t-il que la Maison des langues se positionnent sur le marché de la formation professionnelle pour pouvoir subsister ?

Depuis son origine, la CGT a toujours revendiqué l’accès à une formation émancipatrice pour les travailleuses et les travailleurs. Cependant le CPF, qui succède au DIF, ne permet plus de cumuler des droits comptabilisés en heures de formation, mais maintenant de cumuler des droits comptabilisés en frais de formation. C’est donc une véritable marchandisation de la formation professionnelle qui s’opère. Les plafonds mis en place sont beaucoup trop bas par rapport au coût de la plupart des formations ce qui aura pour conséquence de limiter drastiquement les possibilités de se former. Le CT du jeudi 18 juin a voté un plafond de 2250€ par an. À titre d’exemple, celui du ministère de l’agriculture est de 3500€ par an. La CGT université & INSA Rouen s’interroge aussi sur le caractère restrictif des conditions de remboursement des frais de transport, d’hébergement et de restauration.

Pour contacter la CGT Université & INSA de Rouen ou se syndiquer : sees-cgt@univ-rouen.fr

Au bout de ce lien, le site de la CGT Université & INSA Rouen.