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mercredi 23 septembre 2020

Blog du syndicat CGT FERC SUP université & INSA Rouen

Gestion de crise de l’incendie Lubrizol un an après : toujours en danger !

Jeudi 26 septembre 2019, les habitant·es de Rouen et de son agglomération se réveillaient sous un immense panache de fumée issu de l’incendie de l’usine Lubrizol. Dans la nuit, plus de 9000 tonnes de produits dangereux et deux toitures en amiante-ciment brûlent dans l’incendie de l’usine Lubrizol et des entrepôts de Normandie logistique. C’est une pollution sans précédent : les sols, les berges et la Seine sont touchés, le nuage de fumée avec ses composantes toxiques et cancérigènes, dont des fibres d’amiante, a survolé l’agglomération de Rouen et des centaines de communes jusqu’au nord de la Belgique.

Avertie depuis 2008 par son assureur dans un rapport de visite, la direction de Lubrizol connaissait les failles du dispositif anti-incendie. Ce terrible accident industriel trouve sa cause, comme souvent, dans la volonté des actionnaires de dépenser a minima pour la sécurité des sites industriels. Complice, l’État a caché l’ampleur et le danger pesant sur la population et les travailleur·ses exposé·es en banalisant l’événement et en laissant une « vie normale » se poursuivre. En outre, la politique de déréglementation, de destructions des services publics, d’une justice clémente avec les industriels, a réuni les conditions d’une telle catastrophe. L’État a failli dans sa mission de protection des travailleurs, des riverains et de la population.

Un an après l’incendie, rien n’a vraiment changé. Les risques majeurs sont bien présents mais le gouvernement ne fait rien ! Parmi les nombreux accidents industriels qui se sont produits depuis dans notre région, on peut citer l’explosion d’un bac sur le site de Lubrizol à Rouen en janvier, une explosion sur le site de Saipol à Grand-Couronne en mars, un incendie sur le cite du SMEDAR à Grand-Quevilly en juin, un incident électrique sur le site de Boréalis à Grand-Quevilly en juillet…

La proximité toujours réelle avec des sites SEVESO n’a pas plus amené la présidence de l’Université à tirer les leçons de sa propre gestion de crise. Pourtant plusieurs campus ont été directement impactés par l’incendie de Lubrizol. Des collègues ont été incommodés : migraine, nausée, étourdissement, perte de connaissance… Certes on ne peut qu’approuver le dépôt d’une plainte par la présidence pour réclamer le remboursement des frais en filtre et en nettoyage selon le principe « pollueur-payeur ». Mais qu’en est-il du suivi sanitaire du personnel et des étudiant·es ? De même, l’Université est dans son rôle lorsqu’elle rassemble des scientifiques de diverses disciplines pour réaliser une étude transverse. Mais celle-ci s’accompagne-t-elle de toute la transparence nécessaire ? Dispose-t-elle des moyens suffisants pour la bonne tenue de ses travaux ?

Au sein même de notre établissement, de nombreuses carences ont été constatées le 26 septembre et les jours qui suivirent : alerte tardive, confusion dans les consignes, ouverture de locaux, manque de protection, aération en fonctionnement, pressions sur les travailleur·ses pour qu’ils ne puissent pas exercer leurs droits… Alors même que le nettoyage n’était pas effectué, que de fortes odeurs persistaient, sans connaissance des effets des retombées du nuage sur la population, la présidence imposait la réouverture des sites impactés, le 27 septembre, à l’encontre des décisions de fermeture des établissements scolaires et d’enseignement supérieur privé aux alentours.

En novembre, devant l’absence d’enquête supervisée par le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), les représentant·es du personnel de la CGT Université Rouen ont exercé leur droit d’alerte dans le but d’améliorer la sécurité des agents et de remédier à une situation potentiellement dangereuse en cas de récidive. Aucune suite n’a été donnée par la présidence ! Aucune enquête n’a été programmée !

Rappelons que le Président a obligation de garantir des lieux de travail sûrs et sains aux travailleur·ses.

Le 26 septembre, amplifions la mobilisation et manifestons pour exiger la mise en œuvre de mesures contraignantes.

Rendez-vous à 13 h 30 devant Lubrizol, quai de France à Rouen.

La CGT université & INSA Rouen demande :

  • le maintien du CHSCT avec des pouvoirs renforcés ;
  • la mise en place d’un suivi sanitaire dont un registre des cancers ;
  • le lancement d’une enquête suivie par le CHSCT dont les conclusions serviront à prendre les mesures de protection adéquates pour l’Université lors d’un accident industriel ;
  • toute la transparence sur les travaux du groupe de scientifiques initié par l’Université.

Pour contacter la CGT Université & INSA de Rouen ou se syndiquer : sees-cgt@univ-rouen.fr

Au bout de ce lien, le site de la CGT Université & INSA Rouen.