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lundi 25 mai 2020

Réformes, vie pédagogique,...

Droit au "BUT" : on marche sur la tête, et sans les mains…

Communiqué CGT FERC SUP de l’Université de Nantes

Droit au BUT* : on marche sur la tête, et sans les mains…

Il faut absolument en informer Mme Vidal et sa technostructure, car apparemment, ils doivent vivre sur une autre planète : une crise sanitaire sévère et jamais vue sévit en France…

Nos collègues des DUT et des licences Pro sont en travail à distance, avec des moyens numériques de fortune ? Ils peinent à enseigner en visioconférence et à trouver des solutions numériques pour maintenir le lien avec des étudiants atomisés dans la nature ? Ils passent des heures et des heures à chercher des remédiations à tous les problèmes posés par la crise du COVID ? Il est question qu’une partie des cours soient toujours en travail à distance à la rentrée de septembre ? Ce qui va être un casse-tête organisationnel…

Qu’à cela ne tienne ! Pour Mme Vidal et son monde, quand le réel pose problème, on change le réel, et on accélère. Droit dans ses bottes, droit dans le mur !

Nous ne reviendrons pas ici sur l’histoire de la réforme du BUT, sur ses principes de professionnalisation plus que critiquables, sur la « juxtaposition » de l’enseignement avec le monde de l’entreprise, discutable, sur la baisse des horaires d’enseignement. Nous en resterons dans ce communiqué, sur la méthode : nous sommes le nez dans une crise jamais vue. Et pourtant, malgré la demande logique et de bon sens, de report d’une année de la réforme du BUT (portée notamment de manière intersyndicale au CNESER), et bien non ! Pas de report ! « En Marche…forcée », nous répond le ministère.

On somme donc les enseignants d’accélérer le pas de l’oie  : Il faut revoir toute la maquette de première année en cette fin d’année universitaire inédite et singulière. Peu importe que les assemblées des chefs de départements ne puissent pas se réunir en présentiel… Peu importe que les équipes pédagogiques des IUT n’aient pas accès aux IUT, ne puissent pas échanger de vive voix. Peu importe que des collègues soient toujours en ASA…voire malades du coronavirus.

L’important, c’est que la Réforme soit « En Marche », que la ministre laisse sa petite trace, sa petite signature étriquée… Au fond, réfléchir, porter la valeur des services publiques, celle d’une nation républicaine, consulter les enseignants, leur laisser le temps de s’approprier une réforme qu’ils sont censés porter… C’est has been !

Ce nouvel épisode de la technostructure, c’est bien l’expression des temps présents qui n’ont pas le goût du jour d’Après, mais celui, détestable et âcre, du jour d’Avant.

Comme si cela ne suffisait pas, et dans le droit fil de cette Réforme du BUT, le 3 avril 2020, a été pris un arrêté « relatif à la certification en langue anglaise pour les candidats inscrits aux diplômes nationaux de licence, de licence professionnelle et au diplôme universitaire de technologie » pour application dès la rentrée, en septembre 2020. Dorénavant, si vous voulez obtenir la licence ou le DUT, il vous faudra passer une certification en langue anglaise reconnue à l’international. L’université pourra avoir recours à des entreprises privées pour la certification des compétences et des connaissances en langues des étudiants. Il suffira…d’un appel d’offre. Un des critères est le chiffre d’affaires de l’organisme certificateur.

Voilà un joli marché juteux pour le Privé !

Le Nouveau Monde ressemble à l’ancien…en pire.

NB : BUT* : Bachelor Universitaire de Technologie