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QU’EST CE QUE L’INFLATION ET COMMENT LA COMBATTRE ?
16 avril, par Lucas — Actualité, RetraitéE - continuité syndicale, SociétéEn économie libérale, l'inflation est une augmentation persistante des prix, des biens et des services pour des raisons conjoncturelles. Keynes y a apporté une autre définition « une augmentation de la demande par rapport à l'offre ». A chaque période d'inflation, les libéraux luttent contre les revendications de rattrapage des salaires sur les prix argumentant que l'augmentation des salaires est source d'inflation et certains milieux progressistes préconisent de cibler l'indexation totale des salaires sur les prix.
Or beaucoup de théories ne remettent pas en cause l'inflation dévorante du capital dans la lutte contre la chute tendancielle du taux de profit. Le débat qui consiste à caractériser l'inflation comme un conflit de répartition entre salaires et profits doit être dépassé si on veut lutter efficacement contre les phénomènes structurels et conjoncturels d'inflation et sur les outils des autorités monétaires sur la stabilité des prix.
Les revendications pour les augmentations de salaires et de pensions, outre qu'elles sont légitimes et urgentes, sont aussi des rapports de force face au capital. Les boucliers tarifaires sont intenables car ils sont payés par les finances publiques et donc les citoyen-nes. Il faut donc cibler les progressions des taux de marge des industriels.
Lutter efficacement contre l'inflation, c'est s'attaquer aux taux de marge des entreprises et à leurs taux
de profit. La lutte pour les augmentations de salaires, et donc la juste rémunération de la force de travail fait partie de ce combat capital/travail.Pour combattre l'inflation, il faut des mesures structurelles : la question des salaires doit être posée en grand angle avec la formation, la reconnaissance des qualifications, l'organisation du travail, le sens du travail et la réduction du temps de travail. La place de l'entreprise dans la société doit changer et ne doit plus être sous le contrôle du patronat.
Augmenter les salaires et les pensions, c'est redonner un souffle à l'économie qui est minée par la baisse de consommation avec un risque sérieux de récession. Mais l'inflation est aussi liée à l'enflure des marchés financiers. Alors il faut reprendre le pouvoir sur l'argent des banques et sur le pouvoir monétaire de la BCE.
Il faut donner une nouvelle destination à la création de monnaie : répondre aux besoins en emplois, en salaires, en retraites, financer les services publics et la transition écologique.
La CGT a une proposition forte : une politique monétaire sélective qui favorise salaire, emploi, social, services
publics, environnement et qui durcit la spéculation financière.Si on admet que l'inflation actuelle est une des manifestations dans la longue crise du capitalisme qui s'est installée depuis les années 70, alors seule une réponse systémique est capable de la juguler comme la création
d'une monnaie commune alternative à l'hégémonie du dollar et une transformation radicale du FMI.Alain Bariaud
UFR FERC -
RETOUR SUR LA JOURNÉE D’ÉTUDE « LA SÉCURITÉ SOCIALE ET LA PROTECTION SOCIALE DANS LA CADRE DE CENT ANS DE LUTTES ET DE BATAILLES POUR LA RETRAITE »
16 avril, par Lucas — Actualité, Sécurité sociale, RetraitéE - continuité syndicaleDe grandes batailles sont devant nous. Cette Journée d'étude a pour but d'aider à leur préparation. Pour défendre la Sécu, il faut la connaître.
Cet événement a comblé l'assistance avec l'exposé magistral de Daniel Blache et la riche discussion qui a suivi. L'aspect historique développé par Stéphane Sirot a fourni un ensemble de connaissances nécessaires pour défendre cette conquête essentielle.
Le diaporama de Daniel, validé par la Confédération, est d'un intérêt considérable. Il devrait être utilisé largement par les organisations fédérées. Il pointe, en particulier, les revendications du financement par les cotisations et non par l'impôt CSG et l'abrogation des exonérations de cotisations patronales (plus de 800 milliards en euros constants 2022 que n'a pas versés légalement le patronat depuis 1992).
Les échanges ont abordé l'action de la CGT. Depuis 2015, elle revendique la Sécurité sociale intégrale, collecteur unique, prestataire unique, pension de retraite à 75 % du dernier salaire, couverture à 100 % des dépenses du secteur 1.
Pour agir dans ce sens, il avait été envisagé une grande manifestation nationale à Paris avant la COVID.
La question des complémentaires et des mutuelles, en rapport avec la protection sociale complémentaire obligatoire dans la Fonction publique (PSC) a été débattue. De même la prise en charge de la perte d'autonomie pour laquelle Daniel a présenté un état des lieux sous la forme d'un tableau complet. Là encore, ce matériel devrait être largement utilisé.
Stéphane Sirot a déroulé les contre réformes successives, les mobilisations pour s'y opposer, leurs conséquences ; jusqu'aux « 14 journées d'action calquées sur le calendrier institutionnel » pour le retrait de la réforme Macron et leur échec. Il a analysé le changement de démarche syndicale passé de « grève et manifestation pour soutenir la grève » à « manifestation et grève pour aller manifester ».
La participation du bureau fédéral à l'organisation de cette journée d'étude initiée par notre UFR a été déterminante. La participation aurait pu être plus nombreuse, mais la présence de quelques responsables nationaux en activité est un encouragement.
Nous avions tiré la même leçon de la journée d'étude précédente de septembre 2021. Une discussion sérieuse doit se mener dans la Fédération car de grandes batailles sont devant nous pour sauver la Sécu.
Le 6 décembre, j'ai utilisé la formule la Sécu est un corps étranger dans l'État bourgeois qui ne cesse de vouloir la détruire. Il suffit de voir que son budget de 640 milliards €, supérieur au budget de l'État, échappe à la mainmise directe du capital.
P. Bouyries ; Bureau UFR
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22 avril 2024 : journée de la Terre
16 avril, par Lucas — Actualité, Environnement, InternationalEn 2018, le GIEC soulignait que limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C constituait un défi inédit.
Cinq ans plus tard, ce défi a pris encore plus d'ampleur du fait de l'augmentation continue des émissions de gaz à effet de serre. La cadence et l'envergure des mesures prises jusqu'ici ne sont pas suffisantes. Ce réchauffement se traduit par une augmentation de la fréquence et de l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes.
Une intensification des vagues de chaleur, des précipitations abondantes et d'autres phénomènes augmentent encore les risques pour la santé humaine et les écosystèmes. Partout, des personnes meurent par suite de chaleurs extrêmes. Selon les projections actuelles, l'insécurité alimentaire et l'insécurité de l'approvisionnement en eau s'accroîtront à mesure que la planète se réchauffera. Lorsque ces risques se conjuguent avec d'autres circonstances, telles que des pandémies ou des conflits, ils deviennent encore plus difficiles à gérer.
40 millions d'enfants privés d'éducation chaque année à cause de la crise climatique.
Trop d'eau, ou pas assez : dans les deux cas, ce sont les enfants qui finissent noyés... sous le travail. Le temps que les enfants auraient dû passer en classe, ils l'utilisent pour travailler.
En Afrique de l'Ouest, le Nigeria représente le pays le plus peuplé, avec plus de 219 millions d'habitants recensés. Avant les inondations d'août 2022, le pays comptait déjà environ 18,5 millions d'enfants non scolarisés, et près d'un millier d'enfants ont cessé d'aller à l'école. Le travail des enfants précède la faim, le mariage précoce et le recrutement dans des groupes armés.
Pendant ce temps, en Afrique de l'Est, la situation climatique inverse produit finalement le même résultat.
Alors que près de 2 millions d'enfants étaient déjà déscolarisés dans les régions arides et semi-arides du Kenya selon l'ONU, un million et demi supplémentaire pourrait venir s'ajouter à cause d'une sécheresse catastrophique.
Près de la moitié de la population mondiale vit dans des régions extrêmement vulnérables au changement climatique. Au cours de la dernière décennie, les décès dus à des inondations, des sécheresses et des tempêtes ont été 15 fois plus nombreux dans les régions très vulnérables.Nous devons renforcer de toute urgence les mesures d'adaptation au changement climatique pour qu'elles puissent enfin répondre aux besoins.
Pour cela, il faut considérablement augmenter les énergies renouvelables dans le mix énergétique en développant des filières industrielles capables de créer des emplois qualifiés sur le territoire et constituer un pôle public intégrant l'ensemble de ma filière énergétique.
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BELLE RÉUSSITE POUR LA JOURNÉE D’ÉTUDE « PALESTINE / ISRAËL : LES CLÉS DU CONFLIT »
16 avril, par Lucas — Actualité, InternationalEn savoir plus sur le conflit israélo-palestinien et pas uniquement depuis le 7 octobre afin de comprendre les différents points de vue politiques, religieux et idéologiques et avoir des éléments factuels afin de mieux en parler dans le cadre de la mobilisation pour le cessez-le-feu.
Voilà comment Atika, professeure des écoles en Seine-Saint-Denis et Marie-Alix professeure d'espagnol dans l'Ain résument les raisons de leurs inscriptions respectives à la journée d'étude fédérale organisée le vendredi 2 février par la FERC.Face à l'actualité, il nous semblait en effet indispensable de former et de donner un maximum d'informations factuelles à nos militant·es sur la
situation en Palestine et en Israël.
A cette occasion, le collectif « International et Solidarités » de la FERC avait sollicité deux spécialistes du sujet : Thomas Vescovi, historien et spécialiste de la société israélienne et François Dubuisson, professeur en droit international à l'université de Bruxelles.Lors de la matinée, Thomas Vescovi est revenu sur les éléments historiques du conflit mais aussi sur les politiques coloniales et d'apartheid menées par les gouvernements successifs israéliens.
Lors de l'après-midi, François Dubuisson a d'abord défini plusieurs termes du droit international qui sont régulièrement utilisés pour caractériser la situation sur place : terrorisme, crime de guerre, crime contre l'humanité, génocide, apartheid, etc. Puis dans un second temps, il a présenté les démarches entreprises, notamment par l'Afrique du Sud ainsi que l'ONU pour stopper la violence contre Gaza.
Au total, ce sont environ soixante camarades, en présentiel et en visio-conférence, qui ont participé à cette journée aussi dense que formatrice.Ce que l'on a pu en retenir ?
Pour Marie-Alix, « la formation a confirmé que la guerre actuelle, toute multifactorielle qu'elle soit, n'a que peu de rapport avec la religion, d'une part ; et qu'elle s'ancre dans un contexte d'anciennes agressions et infractions au droit international de la part des gouvernements israéliens successifs ainsi que dans leur politique de colonisation. »
Atika, de son côté, retient que « malgré les alertes des ONG, de l'ONU, des associations internationales rien ne semble pouvoir arrêter la politique israélienne et qu'il y a un sentiment d'impuissance ».Pour parer à ce sentiment d'impuissance qui ressort forcément après une formation sur les origines et réalités du conflit, la FERC poursuit son engagement dans la mobilisation actuelle pour une paix juste et durable entre Palestinien·nes et Israélien·nes ainsi que dans la campagne Boycott, Désinvestissement, Sanctions.
Du côté du collectif « International & Solidarité », nous nous penchons déjà sur l'organisation d'une prochaine journée d'étude et c'est peut-être Atika qui nous a offert une première piste de réflexion en concluant son propos par « il faudrait nous renseigner sur les moyens d'actions possibles à notre échelle dans le syndicat ».
Affaire à suivre… -
Union CGT educ pop : c’est parti !
16 avril, par Lucas — ActualitéLe 31 janvier, 1er et 2 février 2024, une vingtaine de délégué·es représentant 8 des 10 syndicats départementaux CGT educ pop constitués (2 étant excusés), les sections syndicales de grandes associations du secteur (LPO, CEMEA, UFCV, FOYERS RURAUX...), ont participé au congrès de création de l'Union Nationale CGT educ pop à Lyon.
Fruit d'un processus entamé depuis plus de 3 ans, initié au XIIIème congrès de la FERC et confirmé au XIV ème congrès, la création de l'Union CGT educ pop vise à renforcer la structuration syndicale dans la branche ECLAT, une branche a grande majorité féminine caractérisée par un fort turnover, une miriade de très petites associations, une très forte précarité, des salaires très faibles et un recours au temps partiel imposé très fort.
Temps de sociabilité fraternel et sororal, le congrès a aussi été un moment de débats fructueux qui ont débouché sur l'adoption des statuts de l'Union, qui reconnaissent l'existence de Pôle nationaux pour coordonner les syndiqué·es d'une même fédération d'éducation populaire ou entreprise d'ampleur national et de Collectif d'Activité pour coordonner l'action revendicative spécifiques (animation, direction, juridique, formation, médiation).
L'adoption des repères revendicatifs a été l'occasion de débats riches, à partir des méthodes d'éducation populaire, sur des sujets saillants pour le secteur de l'éducation populaire :
• Les temps partiels imposés, les coupures et la reconnaissance du temps de préparation.
• Les taux d'encadrement insuffisant, la nécessité d'un financement pérenne du secteur en rupture avec les logiques d'appel à projet et l'abrogation des délais de carence.
• La revendication de la suppression des CEE, la fin des CDII et CDD d'usage et services civiques utilisés pour couvrir les postes salariés, le refus de l'abaissement de l'age du BAFA, une augmentation générale des salaires et un retour à une grille salariale reconnaissant les qualifications.
• La revendication du retour à une véritable politique « enfance jeunesse » en rupture avec la marchandisation, et l'abandon du SNU et sa logique de militarisation, qui détourne des milliards d'euros qui devraient bénéficier au secteur.
• Le rejet des autres attaques sur la liberté associative et les droits des professionnels du secteur tels que le Contrat d'Engagement Républicain.
• la lutte contre les discriminations et les Violences sexistes et sexuelles dans la branche, la défense du droit syndical et les questions environnementales, et notamment la place des associations de défense de l'environnement dans la branche.
Une feuille de route fixant les priorités immédiates, notamment en terme de développement, été adoptée, ainsi qu'une motion d'actualité dénonçant les attaques de l'extrême droite sur les structures d'éducation populaire qui se multiplient sur le territoire.
C'est dans l'enthousiasme que le congrès a élu une commission exécutive paritaire de 22 membres, une CFC et un bureau également paritaire.
La branche ECLAT c'est 14 040 organismes en quasi totalité associatifs (96%). 95% des organismes appartiennent au champ de l'Économie Sociale et Solidaire. La branche compte près de 125 000 salarié·es en emploi principal :- age moyen : 35 ans
- 65% des salarié·es sont des femmes
- 40% des salarié·es sont en CDD et 8% en CDI intermittent
- 40% des salarié·es sont à temps partiels. À cela s'ajoutent 160 000 emplois (emplois annexes) pour la plupart très précaires et dérogatoires au code du travail (contrat d'engagement éducatif) pour répondre à des besoins spécifiques résultant de l'activité ponctuelle et saisonnière.