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Participer à la pride : mode d’emploi à destination des militant·es
18 avril, par Lucas — Actualité, Communiqués, Société, Lutte contre les discriminations, C'est chaud -
XIVe congrès - Rapport financier
18 avril, par Lucas — Congrès, Vie fédéraleVous trouverez dans ce rapport les éléments concernant les exercices financiers clos des années 2019 2020 et 2021. Il a été fait publication des comptes approuvés par la CEF au journal officiel.
L'ensemble des budgets de la mandature a été bâti et mis en œuvre dans le seul but d'être en cohérence avec les orientations votées lors de notre dernier congrès à Carcan Maubuisson.
La lecture d'un bilan financier ne doit pas être l'égrenage de chiffre, mais bien à travers ces chiffres quels sont les moyens financiers qui ont été mis à disposition par notre fédération pour le développement de son activité à destination de ses organisations.
Ces trois années ont été marquées par un fait majeur, la pandémie qui a de fait, très fortement ralenti notre activité syndicale en 2020, et modifié par la suite nos modes de fonctionnement.
Un nouvel enregistrement comptable en cours de mandature vient compliquer les choses car les recettes transitant par la fédération et reversées aux organisations n'apparaissent plus dans le bilan comptable ni en recette ni en dépense. Cela brouille la comparaison des différents exercices.
Les actions marquantes de 2019, c'est l'activité fédérale qui concentre la majorité des dépenses avec la tenue du congrès fédéral et confédéral, un CNF et une forte activité internationale notamment avec une délégation de la FERC en Palestine et en Italie. Nos collectifs de travail ont aussi bien fonctionné contribuant a alimenté en réflexion la fédération sur ces champs professionnels. Il faut relativiser la forte somme de dépenses sur la formation syndicale car pour moitié, il s'agit de fonds reçu par la confédération et rediriger vers les organisations. Néanmoins, beaucoup de formations fédérales se sont tenues ainsi qu'une journée d'étude sur l'éducation populaire. La ligne budgétaire élection pro est à zéro car les aides de la fédération envers ses organisations syndicales pour leurs élections sont pour 10 000€ sur la ligne solidarité et les dépenses sur le déploiement sont sur la ligne budgétaire activité fédérale. Cette année est aussi la lutte contre la réforme des retraites acte 1 du Président Macron et des dépenses ont été engagées pour l'organisation de nos manifestations. Au titre des recettes, on remarque que les rentrées de cotisations ne représentent qu'un quart de nos recettes et que les fonds du paritarisme en représentent un autre quart. Nous avons imputé à tort 103 000 € de fond du paritarisme du sport sur l'année 2019 au lieu de 2020 ce qui a conduit à avoir un résultat positif de 20689.59 sur l'exercice et le non-recours à des reprises de réserve notamment pour la tenue de notre congrès fédéral.
Le fait marquant de l'année 2020, c'est la pandémie qui a ralenti considérablement notre activité et notamment les dépenses au titre de l'activité fédérale et de formation. Nous pouvons constater que la part des salaires représente 31% de nos dépenses par le recrutement de notre responsable DLAJ, à relativiser par la baisse de notre activité fédérale et par le remboursement de 60% des dépenses par le SNPEFP. C'est aussi l'année du départ de notre Secrétaire Agnès à qui nous avons versé ses indemnités de départ à la retraite bien méritées après 40 ans de bon loyaux services.
La ligne budgétaire action et lutte est en forte augmentation par le reversement de 40 000€ aux organisations pour les camarades au titre des journées de grève en lien avec la lutte contre la réforme des retraites. Nous avons dû, toujours liée à la pandémie engager des moyens en matière d'infrastructure informatique pour équiper d'ordinateurs les camarades et installer un système de visio conférence dans la salle FERC. L'année 2020, c'est aussi un changement d'enregistrement comptable qui ne fait plus apparaître au titre des dépenses les reversements vers les organisations des fonds du paritarisme et cotisations. Nous avons procédé aussi à un apurement de dette au titre des années antérieurs (MACIF, AFUL, crédit TVA, reversement de cotisation culture, chsct...) Les cotisations représentent 46% de nos recettes à minimiser par l'imputation à tort des fonds du paritarisme du sport sur l'année précédente. Les recettes liées au partenariat sont en baisse. Les 20 000€ de subvention reçue par la confédération sont au titre de la solidarité en lien avec la lutte contre la réforme des retraites. Les recettes sur exercices antérieurs sont essentiellement dues à des produits qui n'avaient pas fait l'objet d'enregistrement comptable ou bien à des apurements de dettes sur les années antérieures à 2017.
L'exercice comptable est excédentaire de 22 396.98€.
La pandémie de 2020 a toujours son effet en 2021 sur les dépenses, puisqu'elle a induit des modes de fonctionnement hybride entre le présentiel et Visio conférence. L'activité UFR a été impactée par la covide mais aussi par la disparition de notre camarade Alain Barbier Secrétaire Général de l'UFR.
2021, c'est l'année ou une des décisions majeures de notre congrès est mise en œuvre de donner des moyens aux secteurs de l'animation et du sport et s'est concrétisé par le recrutement en CDD de deux camarades pour animer l'activité. Élodie est arrivée à temps partiel en juin et Guillaume en octobre à temps plein, cela contribue à l'augmentation de la masse salariale, et représente 31% des dépenses totales. Nous avons augmenté les dépenses avec la production d'un lien supplémentaire pour la campagne TPE, et l'augmentation significative du papier et des frais d'expédition. Nos frais de fonctionnement sont stables. Nous pouvons constater une baisse sur le service impression suite à l'achat d'un photocopieur au lieu de contrat en leasing ainsi qu'une réflexion sur nos abonnements à contrario des dépenses pour l'amélioration de notre réseau informatique et fournitures informatiques. La fédération a aussi aidé des organisations pour les TPE, un soutien à la lutte des CROUS devant le ministère, et à l'internationale à l'appel de l'avenir social que l'on retrouve sur la ligne solidarité. Au titre des recettes on remarque une augmentation de nos cotisations ce qui est une bonne nouvelle car c'est un marqueur déterminant de l'activité de notre fédération mais surtout de nos organisations en territoire. Les cotisations représentent 41% de nos recettes et sont supérieures au paritarisme et des partenaires. Les recettes liées à la formation CHSCT sont à prendre avec précaution puisqu'en comptabilité d'engagement on doit mettre toutes les recettes même celles qui ne sont pas encore arrivées et des universités rechignent à payer. C'est pourquoi on peut parfois faire des abandons de créance. Nous avons reçu 35 000€ des fonds du FNI pour nous aider au recrutement en CDD de Guillaume. Les produits sur service extérieurs, sont liés à un procès gagné contre l'état.
L'exercice est excédentaire de 76 143.40€.
Un comparatif des dépenses sur les trois exercices démontre une activité fédérale en baisse liée à la crise covide, une augmentation des dépenses de masse salariale et de fabrication de notre presse fédérale. Une constance des dépenses de frais de fonctionnement et de charges immobilières.
Et un comparatif des recettes, une augmentation de nos cotisations, d'un paritarisme stable qui sont les principales ressources de notre organisation.
J'attire votre attention sur deux points :
- L'obligation en termes de tenue et publications des comptes issues de la loi de 2008 qui si elles ne sont pas respectées peut contribuer à remettre en cause la représentativité de votre organisation et de la CGT.
- Pour 2022, la photographie de l'exercice non encore finalisée démontre une masse salariale en très forte hausse qui pourrait mettre en difficulté financière la fédération. Nous nous sommes engagés à développer le secteur privé. Le recrutement de nos deux coordinateurs de développement porte ses fruits puisque grâce à leur travail, ces deux secteurs sont en progression constante. Il n'est pas possible de réduire les autres postes de dépenses, un seul levier possible, c'est l'accroissement de nos recettes.
Plusieurs pistes sont possibles :
1. Atteindre pour l'ensemble de nos organisations le 1% et la mise en place d'un plan de syndicalisation vers nos organisations en difficulté.
2. Revoir le pourcentage à la hausse la part de cotisation revenant à la fédération.
3. Avoir une réflexion globale sur les fonds du paritarisme reçus à la fédération mais aussi par nos organisations.
4. Une répartition plus équilibrée des recettes liées à la formation spécialisée.
Voici les enjeux de la politique financière de la prochaine mandature.Merci de votre attention.
Chantal Pichot -
XIVe congrès - Rapports d’actualité et d’activité
18 avril, par Lucas — Congrès, Education, Animation et éducation populaire, Enseignement Supérieur et Recherche, Environnement, Vie fédérale, Société, Sport, InternationalRapport d'actualité
Nous avons essayé de préparer cette première séance de manière à laisser du temps au débat collectif sur l'actualité et notre activité, avant d'entrer dans nos discussions d'orientation. Le long et riche mandat qui s'achève aujourd'hui rend l'exercice un peu compliqué et nous comptons sur vos interventions pour combler les inévitables manques et oublis des rapports qui vont suivre… Il est donc impossible de commencer par une revue exhaustive de l'actualité internationale. Nous sommes témoins chaque jour des guerres qui se mènent au nom de l'impérialisme en Ukraine, au Soudan, en Palestine et dans de nombreux autres pays… Toutefois à notre congrès fédéral il est important de noter la remise en cause du droit à étudier des femmes et des filles. En Afghanistan où la politique liberticide du pouvoir taliban engendre un enfermement systématique des femmes et des filles à la maison. En Iran la révolte des jeunes au cri de « femme, vie, liberté » est réprimée dans le sang et se double d'attaques chimiques sur les lieux d'étude des filles qui engendrent la peur et visent là aussi à limiter au maximum l'accès des femmes à l'éducation et aux études. Notre investissement syndical dans des instances internationales spécifiques à nos champs doivent nous permettre de lutter partout, en solidarité pour l'accès de toutes et tous à la connaissance. Au-delà de ces seules instances, il y a régulièrement des demandes et propositions d'échange avec des travailleurs et travailleuses de nos champs et nous manquons souvent de temps et de militant.es pour y répondre… Le déplacement fédéral en Palestine appelle une suite et d'autres initiatives de ce type pourraient être organisées.
Cette solidarité n'est pas à sens unique et ces derniers mois des messages de travailleurs et travailleuses du monde entier nous sont parvenus en soutien à la lutte sur les retraites en France. Le capitalisme mondialisé nous rend interdépendants et donc solidaires, l'unité de notre classe n'a pas de frontières et les mauvais coups du patronat non plus !
Cette lutte qui nous mobilise depuis plusieurs mois est évidemment au centre de notre actualité et de notre débat d'ouverture de congrès. Le 6 juin prochain, nous appelons à la 14ème journée de mobilisation interprofessionnelle et intersyndicale contre la loi Macron/Borne/Dussopt qui veut nous condamner toutes et tous à 2 ans ferme de plus au travail. Chacune de ces journées a rassemblé entre 1 et 3 millions de personnes, jeunes, retraité.es, salarié.es du public et du privé, précaires, intérimaires, auto-entrepreneur.euses, chômeur.euses, nous avons mis notre temps, nos journées de salaire ou de repos au service de la lutte collective. Dans les grandes villes mais aussi dans les villes moyennes ou plus petites, semaines après semaines des manifestations ont été organisées pour crier notre opposition et nos revendications. La CGT a partout été présente pour organiser la lutte avec les syndicats de nos champs nous avons milité dans nos UL et nos UD pour que nos appels nationaux se transforment en manifs, en actions, en blocages, en diffusions de tracts. Ces moments de débats et de luttes collectives sont toujours forts syndicalement et humainement. Ils donnent du sens à notre investissement quotidien dans notre organisation et ses structures professionnelles et interprofessionnelles. Depuis le mois de septembre 2022 nous avons remis nos revendications sur les retraites au centre de nos débats et de nos tracts, elles étaient encore bien présentes après les mois de lutte de 2019-2020 contre la réforme de la retraite à points… Au cours des pseudos concertations gouvernementales nous avons eu l'occasion de les rappeler et de les défendre, pas pour convaincre les ministres évidemment mais pour les mettre dans la tête de toutes et tous.
Dès l'été 2022, des discussions intersyndicales ont eu lieu, elles ont permis de mettre en avant des points d'accord entre les OS sur le refus du recul de l'âge de départ en retraite et de l'augmentation du nombre de trimestres à cotiser. Sur ces points nous avons construit une intersyndicale complète qui a tenue jusqu'à ce jour. Il est intéressant de mesurer ensemble la force de cet accord et sa capacité à mobiliser des millions de personnes. Plus de 90% des actif.ves de ce pays se déclaraient opposés à la réforme en février 2023, plus de la moitié des citoyen.nes de ce pays (entre 50 et 63%, selon les sondages) ont soutenu la lutte. Des intersyndicales locales et professionnelles ont permis d'appeler à des centaines d'actions et de grèves et d'organiser la lutte avec des taux de grévistes forts dans le public et dans de nombreuses boîtes du privé, permettant d'atteindre des taux de grévistes de 30, 40, 50, 60% dans des services et dans de entreprises, parfois très petites.
La CGT n'était donc pas seule dans cette lutte, mais comme souvent elle était centrale par la présence de ses militantes et militants partout dans les localités, sur les lieux de travail, dans les médias. Je profite d'ailleurs de cette introduction pour saluer la présence de notre camarade Catherine Perret dont tout le monde connaît l'investissement sur ce dossier des retraites à l'éduc, à la FERC et à la confédération.
Si la lutte se poursuit aujourd'hui encore, avec la mobilisation du 6 juin et de nombreuses actions, dont les interpellations systématiques des ministres en déplacement, nous allons dans nos débats analyser les difficultés que nous avons rencontrées pour bloquer le vote de cette loi. Effectivement, le gouvernement a décidé de passer en force en utilisant tous les moyens à sa disposition pour raccourcir les débats et éviter les votes mais aussi pour tenter de discréditer le mouvement de lutte.
Nous avons pu mesurer les limites de nos institutions et la force du gouvernement allié au patronat pour imposer ses choix économiques et idéologiques, à défaut de convaincre, ils ont pu imposer leur réforme et nos moyens de pression sont aujourd'hui malheureusement limités. Si l'opposition au recul de l'âge de départ en retraite reste très majoritaire, nous peinons à convaincre les travailleurs et travailleuses que nous pouvons gagner et cela pèse sur les mobilisations. Dès le mois de janvier la CGT a affirmé que pour gagner il fallait appeler à la grève et ensuite la construire partout avec les salarié.es, elle l'a rappelé dans tous ses appels. Dans nos champs, la fédération et ses organisations ont diffusé des appels très clairs, les militant.es ont organisé des AG, des heures d'infos syndicales, des réunions. Le 7 mars, c'est même l'intersyndicale nationale qui a appelé au blocage du pays par une journée de grève générale que nous avons appelé à poursuivre le 8 et le 9. Nous n'allons pas refaire ici les débats du congrès confédéral mais si nous voulons être en capacité de dépasser les difficultés rencontrées pour construire la grève, nous devons le faire sur la base d'une analyse objective de la situation dans nos professions et nos territoires. Nous avons à discuter de ce qui ne nous a pas permis de construire la grève générale capable de peser assez sur l'économie de notre pays pour bloquer la réforme. Je ne suis pas convaincue, pour ma part, que le seul problème réside dans nos appels CGT ou intersyndicaux ou de telle OS…Si le gouvernement Macron/Borne sort affaibli de ces mois de lutte, il n'est pas à terre et les attaques se poursuivent. S'il a dû renoncer à la généralisation immédiate du SNU, il en poursuit la promotion par ses réprésentant.es sur fond de Marseillaise, de salut au drapeau et retour à l'ordre et à la discipline. A Nantes, Versailles, Paris et ailleurs la caravane du SNU a été accueillie sous les huées et les casserolades, cette mobilisation est importante pour les jeunes mais aussi pour les travailleurs et travailleuses de nos champs. Sur cette question, comme sur beaucoup d'autres, notre présence et nos argumentaires participent à la lutte contre l'extrême droite et ses idées. Il est de notre responsabilité d'utiliser tous les moyens à notre portée pour les démasquer, déconstruire leurs discours et rappeler le danger que ses idées et celles et ceux qui les diffusent, représentent pour le monde du travail et pour la démocratie. Cette menace est présente partout dans le monde à travers le nationalisme, la xénophobie, les attaques contre les droits des femmes, la répression ou les agressions des lesbiennes, des homosexuels, des transsexuel.les, bisexuel.les, queer, etc… La FERC, avec la CGT appelle chaque année à participer aux marches des fiertés. En France, comme ailleurs, nous avons à faire front chaque jour sans attendre les prochaines élections. Les manifestations récentes de groupuscules fascistes comme l'action française, ou la violence subie par les étudiant.es d'Assas mobilisés contre la réforme des retraites par un groupe nommé les « Waffen Assas », nous montrent que c'est au quotidien sur nos lieux de vie et de travail que nous avons à faire front toutes et tous ensemble. Notre lutte positive pour nos valeurs de solidarité de classe, de sororité et de fraternité est indispensable pour faire front ensemble contre l'extrême droite.
Cette lutte est portée aussi dans notre investissement pour les droits des migrant.es à vivre, étudier et travailler dignement dans notre pays, malgré quelques hésitations il semble que le gouvernement et le ministre Darmanin restent déterminé à imposer de mesures régressives et liberticides sur ce sujet.
Sur ces luttes comme sur celle des retraites, il y a un enjeu à ouvrir notre organisation mieux et plus aux jeunes militant.es. Depuis plusieurs années notre fédération s'est engagée dans ce débat sur la syndicalisation des jeunes étudiant.es-salarié.es sans attendre qu'ils ou elles puissent se syndiquer sur un lieu de travail. De nos champs professionnels nous sommes effectivement aux première loges pour constater l'extrême précarité d'une partie des jeunes. La crise sanitaire a renforcé l'ensemble des difficultés sociales, scolaires et psychologiques de nombreux jeunes et la seule réponse du gouvernement c'est l'expulsion des étudiant.es des logements universitaires pour la période des JO ! Cette annonce est emblématique du mépris et du refus de prendre les besoins des jeunes et les revendications des personnels qui les accompagnent au CROUS, dans les services sociaux, les universités et les lieux de formation. Les JO véhiculent aussi une vision du sport toute entière tournée vers des Jeux ultra médiatisés et extrêmement coûteux, en lieu et place d'une politique de développement et d'accès élargi à la pratique sportive. La préparation de notre congrès ne nous a pas permis de communiquer sur ce sujet mais ce débat et notre déclaration peuvent être l'occasion de le faire.
La réponse du gouvernement c'est aussi une réforme de la voix professionnelle entièrement au service du patronat et de son entreprise de casse de nos qualifications. La formation à un métier est systématiquement renvoyée à l'employabilité immédiate d'une main d'œuvre exploitable rapidement et sans droits. Le 30 mai la CGT Educ'action appelle à une journée de grève dans les lycées professionnels contre la réforme annoncée par E. Macron. Dans les lycées pro et agricoles comme dans les CFA, à l'AFPA et dans tous les centres de formation les réformes successives mettent en difficulté et en souffrance les alternant.es, les élèves et les apprenti.es mais aussi les personnels en butte aux injonctions de rentabilité. La dévalorisation très forte des diplômes et des qualifications mise en œuvre depuis de nombreuses années pèse sur l'ensemble du monde du travail. Notre fédération, avec d'autres, doit continuer à porter le débat sur ces questions dans toute la CGT, sur la base de revendications débattues et construites avec les salairé.es de ces champs. Ces réformes, comme celle des retraites, arrivent dans un contexte de crise très forte sur les salaires. L'énorme inflation de cette année (plus de 50% sur certains produits alimentaires de base comme le sucre, le riz, etc…ou sur l'énergie) vient amplifier les effets du gel ou de la trop faible augmentation des salaires. Alors que la population active est de plus en plus formée la part des salaires dans la valeur ajoutée, c'est-à-dire dans les richesses produites dans notre travail n'a fait que reculer. En 2022, 1 560 milliards de dollars sont tombés dans les poches des actionnaires du monde entier, soit une hausse de 8,4% par rapport à 2021, année du précédent record ! Pour le dire autrement de l'argent il y en a mais jamais pour celles et ceux qui travaillent, ont travaillé ou voudraient travailler ! Si dans le secteur de la production des luttes ont pu permettre des augmentations de salaire compensant plus ou moins l'inflation, c'est très rarement le cas dans les services et dans les toutes petites entreprises de nos secteurs. Dans le public le dégel du point d'indice est inférieur à l'inflation et n'a quasiment aucun effet vu l'accumulation de perte de pouvoir d'achat. Les plus bas salaires courent péniblement après le SMIC et nos grilles de salaire s'écrasent par la suppression des plus bas échelons. Pour toutes et tous il est de plus en plus dur de vivre de son salaire, de sa pension, de sa bourse ou de ses allocations. Aller chercher des augmentations de salaire (et pas des primes ou de l'intéressement) est une urgence mais nous avons à discuter avec nos organisations puis avec les salarié.es de la manière dont nous devons construire et développer ces luttes.
Pendant la crise économique et pendant nos luttes sociales la crise climatique et les risques objectifs qu'elle fait peser sur nos activités et sur nos vies ne s'arrête pas. L'été 2022 a été marqué par des incendies très nombreux et dramatiques, dans le Sud-Est, dans les Landes et jusqu'en Bretagne. La sècheresse et les canicules s'amplifient d'année en année. A peine sortis de l'hiver, nous sommes déjà face à une sécheresse historique. Dans certains territoires le manque d'eau commence à peser lourdement sur les activités et des premières mesures de restriction d'eau ont déjà été annoncées. Si nos activités dans notre champs fédéraux ne sont pas les plus impactées par ces changements climatiques, elles le sont quand même d'une manière ou d'une autre dans nos activités comme dans notre mode de vie. Les choix à faire maintenant dans les secteurs de la Recherche, de la formation alimentent la réflexion et le questionnement des salarié.es. De nombreux militant.es de la FERC participent aux luttes comme celle contre les mégabassines et la privatisation de l'eau ou d'autres dans leurs départements.
Face à cette urgence le gouvernement masque son inaction derrière une répression qui tend à traiter toutes et tous les militant.es comme des terroristes. La répression est la réponse assez systématique aux mobilisations, les militant.es de la CGT paient un lourd tribu à cette volonté de bâillonner la contestation en attaquant les représentant.es syndicaux, en criminalisant leurs actions mais aussi en fermant les bourses du travail, en limitant nos droits avec les lois travail et la loi de transformation de la FP. Le ministre Darmanin envoie le signal que tout est permis dans les actes comme dans les propos, les enregistrements de la Brave M diffusés après la répression des manifs spontanées contre le 49.3 sont terribles et inacceptables.
Régressions sociales, répression, atteintes à la démocratie, marquent les débuts de ce 2ème quinquennat d'Emmanuel Macron. Cela suscite de la colère et du rejet mais aussi du désespoir. Nous devons être aux côtés de celles et ceux qui veulent se battre, mais sans oublier de nous adresser largement à l'ensemble du monde du travail pour construire des revendications et proposer des améliorations immédiates et à long terme de la vie de chacun et chacune. Nous devons aussi être attentif·ves à nos modes de fonctionnement démocratique. Notre 53ème congrès confédéral n'a pas été pour les délégué.es, les militant.es, un moment fraternel et sororal. Les pressions exercées sur les délégué.es dans les débats et les votes, l'envahissement de la tribune, la pression physique pour faire entrer des militant.es non mandatés et pour finir le coup de tête donné à un dirigeant d'UD par un membre de la CE confédérale sont à l'opposé de nos discours et de nos textes. Si ces événements sont en grande partie restés circonscrits à notre salle de congrès, ils abîment notre organisation et ses militant.es. Nous sommes des syndicalistes et nous savons que ce que nous disons à nos collègues, ce que nous revendiquons et défendons devant nos employeurs ou chefs de service, nous devons l'appliquer chaque jour dans notre manière de militer, nous convainquons autour de nous sur nos lieux de travail par nos actions et nos textes mais aussi et peut-être surtout, par notre façon d'être et notre intransigeance sur nos valeurs de respect, de solidarité. Nous ne sommes pas des donneur.euses de leçons mais des travailleur.euses qui faisons vivre les collectifs sur nos lieux de travail.
Je finirai par un message à une militante de la CGT Educ'action qui a dénoncé les très graves violences sexuelles qu'elle a subi dans le cadre de ses activités syndicales à la CGT. Nous sommes engagés résolument ensemble, et avec une partie de la société, dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles que nous voulons éradiquer de nos vies, de nos lieux de travail et de nos syndicats. Alors aujourd'hui, et en notre nom à toutes et tous, je veux la remercier pour son courage qui nous a permis de retirer ses mandats et ses moyens militants à l'homme incriminé mais aussi de progresser dans nos pratiques, d'être plus forts, plus efficaces et plus crédibles dans notre combat féministe. Je veux lui dire, nous t'entendons camarade et nous te croyons !
Je laisse maintenant la parole à Charlotte pour la présentation de notre rapport d'activité.
Marie Buisson
Rapport d'activité
Marie a commencé son rapport d'actualité avec la mobilisation actuelle contre la réforme des retraites qui marque les derniers mois du mandat fédéral. A mon tour de vous présenter le rapport d'activité d'un mandat qui avait aussi commencé avec une lutte contre la réforme des retraites, celle-ci à point. Ce cycle destructeur de contre-réformes de notre système de retraites par répartition nous démontre à quel point nous avons raison de qualifier cette lutte de « mère des batailles ». Ce qualificatif ne vaut pas seulement pour notre camp mais aussi pour celui d'en face. Je ne reviendrai pas sur le détail de la mobilisation du mouvement de 2019 que vous trouverez dans le rapport d'activité. Et surtout que vous avez tous et toutes vécu au plus près, la CGT étant à la pointe de cette lutte. C'est un mouvement qui a eu la particularité de finir de façon originale : c'est une pandémie qui nous a permis de stopper net le projet du gouvernement.
L'OMS vient de décréter que le covid 19 n'est plus une urgence sanitaire mondiale mais il n'en reste pas moins que ce virus à pointes a fortement impacté le début du mandat et les nombreux mois qui ont suivi. Je ne veux pas m'étendre plus que nécessaire sur ce sujet mais je pense que nous ne mesurons toujours pas la violence que nous avons vécue tant au niveau individuel que collectif, dans nos vies privées et au travail. Nous avons pris la peine de détailler ces éléments dans le rapport d'activité, j'insisterai seulement sur la capacité collective que nous avons eu à garder le contact avec nos collègues de travail, avec les salarié.es de nos champs, même dans les périodes de confinement. Nous avons aussi réussi à garder le contact entre nous et à maintenir nos instances démocratiques. Il nous a pour fallu pour cela nous mettre aux outil de visio et passer en mode syndicalisme dégradé et à distance. L'ensemble de nos organisations ont vu leur calendrier démocratique impacté, y compris la FERC qui termine aujourd'hui un mandat de 4 ans au lieu de 3.
Cette période a été marqué par la montée des idées d'extrême droite en particulier autour de la vaccination et de la pandémie qui ont permis au complotisme de tout ordre de se répandre sur les réseaux sociaux. Face à ce danger nous nous sommes appuyés sur nos camarades de la recherche pour essayer d'aider le camp de la rationalité et de la science. La campagne des élections présidentielles de 2022 a également été monopolisée par l'extrême droite, il nous a fallu expliquer que Marine Le Pen n'était pas plus acceptable qu'Eric Zemmour, il a fallu rappeler que pour notre camp social l'extrême droite et la pire des choses, ce que nous avons affirmé avec notre confédération : aucune voix ne devait aller à l'extrême droite.
La période a été marquée par une situation internationale de guerres et de tensions. Marie a déjà fait un point sur la situation internationale actuelle. Je reviendrais sur un des conflits qui a le plus marqué notre activité : l'invasion Russe en Ukraine. Même si cette guerre est plus proche géographiquement, elle n'efface pas d'autres conflits, en particulier en Afrique.
Le débat autour de l'accueil des réfugié.es ukrainien.nes est venu impacter un débat nauséabond sur l'accueil global des personnes forcées au déplacement. C'est devenu un enjeu majeur accaparé par l'extrême droite et relayé par le ministre de l'Intérieur (qui d'ailleurs depuis la rédaction de notre rapport d'activité a commis une loi indigne portant son nom face à laquelle la CGT se mobilise). Ce n'est pas une crise migratoire aujourd'hui mais bien une crise de la solidarité et de l'accueil.
Marie a également parlé de la question des salaires et de l'inflation. S'y associe la crise énergétique qui a marqué ces derniers mois où les menaces de coupures d'alimentation électrique, voire de gaz, tentaient de masquer une réalité : la précarité énergétique d'une partie croissante de la population qui ne peut déjà pas se chauffer correctement en hiver. La question de la faiblesse des salaires dans nos champs devient cruciale, d'ailleurs en lien avec la question des retraites, ce n'est pas à vous camarades que j'expliquerais le lien fort entre hausse des salaires et financement pérenne du système de retraites par répartition.
Notre mandat a été marqué par des luttes majeures dans les champs de la fédération. Comment oublier le ministre Blanquer et sa succession de réformes ayant pour but le tri social et la casse d'une école émancipatrice ? La réforme des lycées a été un coup très dur qui a fortement mobilisé les camarades de l'éducation. La question du service national universel a commencé à se faire jour, nous avons dès le départ dénoncé cette imposture faisant la promotion d'une culture militaire à l'inverse total du projet d'éducation populaire et d'émancipation que nous portons. Force est de constater que ce sujet tient à cœur à Macron qui pense apaiser le pays en avançant un renforcement voire un caractère obligatoire du dispositif. Au moment de l'odieux assassinat de notre collègue Samuel Paty nous avons affirmé notre profond attachement au principe de laïcité qui régit notre pays et notamment le monde de l'éducation.
L'enseignement supérieur et la recherche n'a pas été épargné et a aussi subi une ministre : Vidal qui a fait la promotion de PARCOURSUP envers la réalité des faits et une opposition des élèves/etudiant.es, leurs familles et les personnels. Elle a aussi imposé la loi de programmation pluri annuelle de la recherche devenu aujourd'hui LPR. La FERC a été aux côtés de ses organisations fédérées afin de dénoncer la précarisation accrue dans le secteur de l'ESR avec la mise en place de CDI de projets, dont dépendent les budgets et les postes ; et la création des « chaires de professeur junior ». Nous avons soutenu l'ensemble des luttes menées dans les instances, dans la rue avec l'organisation de mobilisation pendant le confinement, et au niveau juridique. Comment ne pas dénoncer que le gouvernement ne fasse pas le lien entre la crise COVID et la nécessité d'une recharge publique renforcée disposant de budget pérenne ? L'explosion des formations privées validées au CNESER, leur présence sur PARCOURSUP marque une arrivée massive du privé dans l'enseignement supérieur.
La formation professionnelle dans son ensemble, initiale et continue, a subi des attaques successives avec la mise en place de la première réforme du LP (et depuis cela n'arrête pas avec des annonces de Macron à chaque allocution, blague plp contre réforme retraite), de la loi pour « choisir son avenir professionnel », de France compétences, de l'allongement de l'âge de l'apprentissage jusqu'à 30 ans et plus globalement d'une mise en concurrence accrue de l'ensemble des personnels de la formation, exerçant dans les différents OF, les CFA, l'AFPA, le CNAM, les GRETA, les LP. La FERC est bien l'outil qui peut répondre à cette attaque coordonnée contre la formation pro avec sa revendication d'un Service public de la Formation continue, de l'orientation et de la certification.
Le constat est donc celui d'un mandat qui a fait face aux crises mais nous n'avons pas fait que tenir nous sommes aussi déployés et renforcés ! Nous sommes aujourd'hui la 8e Fédération de la CGT, et même la 7° en actif.tives, avons connu une progression de 4 % de FNI entre 2019 et 2021, nous sommes donc une organisation qui se renforce. Nous nous renforçons dans le secteur de l'Education, mais nous nous déployons aussi dans le secteur privé conformément à la décision du dernier mandat, le déploiement se concentre particulièrement dans deux secteurs : le sport et l'éducation populaire. Nous avons fait un effort en termes de moyens donnés à ces deux secteurs et commençons aujourd'hui à en voir les effets avec un travail important dans plusieurs groupes du secteur du sport (escalade et DSP piscine). Au niveau de l'éducation populaire nous avons voyons déjà les effets de l'activité de nos camarades avec la création de plusieurs syndicats départementaux.
La FERC a continué d'affirmer son identité féministe et le collectif à mixité a produit beaucoup dans le dernier mandat, permettant à la CEF et à l'ensembles des OF de s'approprier les enjeux du combat pour l'égalité professionnelle. Je vous invite d'ailleurs à prendre le temps de consulter le livret que vous avez dans vos pochettes. Son activité va nous permettre pendant ce congrès de modifier nos statuts enfin de pouvoir permettre l'activité de notre cellule de veille, car l'égalité doit aussi se construire dans le syndicat et le combat pour l'égalité entre les femmes et les hommes c'est aussi le combat contre les VSS arme ultime du patriarcat. J'en profite pour dire à quel point je partage les mots de Marie au sujet de notre camarade dont le courage nous donne de la force et nous engage fortement.
Lors des élections professionnelles de 2022 la FERC CGT a progressé et nous avons pu renforcer notre représentativité. Nous avons rencontré de grandes difficultés encore une fois pour permettre l'accès d'une majorité de personnels au vote électronique. Nous nous attelons déjà à ce que les prochaines élections professionnelles dans 4 ans ne soient pas la catastrophe que nous avons vécue en particulier dans l'ESR. Je veux souligner ici le travail abattu par l'ensemble des camarades.
Je terminerai mon rapport en rappelant l'attachement de la FERC à l'unité syndicale. Notre dernier congrès avait donné un mandat clair au travail et au renforcement des liens unitaires. Ce travail a été énormément porté au niveau confédéral et a permis de faire avancer les choses en particulier avec la FSU et Solidaires, Marie a été partie prenante de ce travail. Au niveau fédéral, nous n'avons pas pu mener le travail jusqu'au bout vu les difficultés du mandat, mais nous avons tenu à traiter cette question sérieusement et nous aurons l'occasion de pouvoir débattre de ce sujet jeudi lors d'une table ronde. Le mouvement actuel, unitaire depuis le mois de janvier ! la force d'un mai 68 mais qui dure depuis 6 mois ! nous démontre que l'unité de notre camp social est indispensable dans la construction du rapport de force. En s'unissant les OS ont repris la place qui est la leur : une opposition de masse à la casse de notre modèle social !
Charlotte Vanbesien
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XIVe congrès - Résolution 4 : combattre les idées et les pratiques de l’extrême droite
18 avril, par Lucas — Congrès, Lutte contre les discriminations, Vie fédérale, Société, Extrême droiteL'extrême droite dans le monde, la montée de tous les périls
Partout dans le monde, les représentant·es de l'extrême droite distillent la haine envers plusieurs catégories de personnes, tentent de diviser les travailleur·ses, et lorsqu'iels sont au pouvoir cassent les conquis sociaux et répriment à tout va !
Lutter contre l'extrême droite c'est prendre la mesure de son poids et de la diffusion partout dans le monde de son idéologie et de ses pratiques qui ont pu la mener au pouvoir au Brésil, en Inde, en Hongrie, en Pologne ou bien dans le cadre d'alliances comme en Suède et en Italie. Les 4 années de Trumpisme ont laissé une trace tout aussi nauséabonde et durable aux États-Unis.
Le racisme et la xénophobie n'a pas changé, il reste même la matrice première de tous ces mouvements, la nouveauté c'est sans doute qu'il s'est banalisé et qu'il est désormais suffisamment installé dans les sociétés et légitimé par les pouvoirs en place pour que l'essentiel du travail de propagande de l'extrême droite se porte ailleurs, notamment sur les questions sociales, et les inégalités engendrées par le système capitaliste.
C'est ce qui explique en partie ses succès et son audience auprès de populations abandonnées et livrées à une mondialisation libérale. Le capitalisme non seulement s'accommode fort bien d'un pouvoir fasciste ou fascisant, mais peut en faire le choix en période de crise.
Un tapis rouge déroulé à l'extrême droite par les gouvernements successifs
S'il n'est pas nouveau que les pouvoirs en place usent de la thématique raciste (« le bruit et l'odeur » de Jacques Chirac, le « Karcher » de Nicolas Sarkozy), aujourd'hui, de nombreux partis n'hésitent plus à franchir un cap dans la diffusion de ces idées notamment à travers des propos ou lois racistes et/ou stigmatisant une catégorie de la population : « loi sur les signes religieux à l'école », du 15 mars 2004, « Loi séparatisme », « l'islamo-gauchisme » de F. Vidal et de JM. Blanquer, lois immigration de Darmanin, idée de « grand remplacement » reprise par Valérie Pécresse, la gestion des « flux migratoires » et non des réfugié·es qui fuient les guerres impérialistes, les bouleversements climatiques, la pauvreté induite par l'exploitation des ressources due à la voracité des multinationales…
La responsabilité du gouvernement actuel (et des précédents), de certains partis libéraux et certains médias, dans la montée de l'extrême droite et de ses idées est donc indéniable, d'autant plus lorsqu'une politique de plus en plus répressive, liberticide (répression du mouvement syndical lors de la lutte contre la loi Travail, nassages, répression des gilets jaunes, schéma national de maintien de l'ordre, loi OPMI, etc.), de casse du code du travail et de la Fonction publique est à l'œuvre. L'extrême droite a ainsi un chemin pavé devant elle !
Pour autant, l'extrême droite reste la pire ennemie des travailleur·ses, et elle représente un réel danger pour la démocratie et pour toute la population.
En France, la perspective d'une prise de pouvoir par l'extrême droite et le danger du fascisme progressent dangereusement
La contamination par les idées d'extrême droite de nombreux·ses électrices et électeurs atteint un niveau record depuis la chute du nazisme et du pétainisme. L'extrême droite, dont le principal mouvement le Front National, rebaptisé Rassemblement National en 2018, a réussi à passer de 4,5 millions de suffrages aux présidentielles de 1995 à 10,6 millions au second tour des présidentielles de 2017 puis 13,2 millions au second tour des présidentielles de 2022. [1]
L'entrée au Parlement de 89 député·es RN en juin 2022 est une nouvelle alerte majeure. En effet, le RN va empocher près de 10,3 millions d'euros de dotations publiques par an ce qui va certainement lui permettre de rembourser sa dette. Et avec plus de 300 attaché·es parlementaires, la professionnalisation du parti est en marche, tout comme sa normalisation en participant ou en dirigeant des groupes parlementaires, commissions, etc., parfois avec les voix de la droite.
La construction d'une nouvelle force, y compris électorale, d'extrême droite sous la bannière de Reconquête peut malheureusement élargir le spectre du fascisme, d'autant plus avec la stratégie à l'œuvre de l'Union des droites et le possible basculement de tout ou partie des Républicains.
Avec l'arrivée de Marine le Pen à la tête du FN, la volonté d'accession au pouvoir s'est traduite par la mise en œuvre d'une stratégie de « dédiabolisation ». En alliant thématiques pseudo-sociales, image de respectabilité et thématiques classiquement racistes, le RN a réussi à imposer une partie de son discours dans la société, et dans une partie large de la classe politique.
Les grands médias, traditionnellement aux mains de la classe dominante, participent de cette banalisation, mais c'est la stratégie de Bolloré qui paraît la plus inquiétante en portant quasi explicitement un projet d'extrême droite.
Le constat factuel de la montée électorale de l'extrême droite, de la présence de plus en plus importante de groupes satellites violents, de l'imprégnation grandissante des idées d'extrême droite dans la population… Tout ceci nous donne une responsabilité historique majeure dans une situation que l'on a rarement connue aussi périlleuse.
L'extrême droite est capitaliste !
Il est essentiel de comprendre et de porter sur les lieux de travail et de vie que l'extrême droite est l'ennemie des travailleur·ses. Pour le RN, la hausse des salaires passe par l'exonération de cotisations patronales. Ce qui revient à détruire le salaire socialisé et la Sécurité sociale. Les augmentations de salaire et de traitement dans la Fonction publique passent par des suppressions de postes. Le RN porte le recul de l'âge de départ à la retraite, réserve la retraite à 60 ans avec 40 annuités aux Français·ses entré·es dans la vie active avant l'âge de 20 ans. Zemmour porte la fin des aides sociales et de l'aide médicale d'État pour les étranger·es hors-UE. Il ne veut pas augmenter le salaire brut mais augmenter les primes pour « travailler plus pour gagner plus ». Il veut baisser les impôts de production pour les entreprises et ne rétablira pas l'ISF. Il veut augmenter l'âge de la retraite à 64 ans.
L'extrême droite divise et met en opposition le monde du travail : elle fait ainsi le jeu du patronat. Elle porte un projet de régression sociale, et notamment d'austérité avec une casse du Service public et une diminution drastique du nombre de fonctionnaires. L'extrême droite s'est toujours placée du côté du patronat lors des mouvements de grève, n'hésitant pas régulièrement à jouer les gros bras !
Les premiers votes du RN à l'Assemblée nationale démontrent son imposture sociale. Il a voté contre l'augmentation du SMIC, l'indexation des salaires sur l'inflation, l'encadrement des salaires, le blocage des prix de première nécessité, la gratuité des premiers mètres cube d'eau, la gratuité des cantines et fournitures scolaires pour les plus modestes, la revalorisation des petites retraites, la garantie d'autonomie à 1063 €, le gel des prix des loyers, l'augmentation des hébergements d'urgence, le rétablissement de l'ISF, la taxe sur les superprofits, la taxe sur les revenus supérieurs à 3 millions d'euros, l'augmentation de la TVA sur les produits de luxe, le milliard d'euros à la lutte contre les violences faites aux femmes.
Il a voté pour la fin des droits au chômage après abandon de poste, la fin des allocations chômage pour les employé·es refusant un CDI à la fin de leur CDD, la réduction des droits au chômage des étranger·es hors UE, l'interdiction de la présence d'étranger·es au sein des instances représentatives du personnel, la limitation du droit de vote des travailleur·ses précaires aux élections professionnelles, la hausse de la défiscalisation des heures supplémentaires, la suppression de la redevance audiovisuelle, l'exclusion de l'achat de mangas du pass culture, l'interdiction de l'écriture inclusive.
Racisme, sexisme, LGBTQIAphobies
L'idéologie fasciste que porte l'extrême droite repose sur un discours nationaliste mettant en avant « la solidarité nationale interclassiste » en lieu et place de la lutte des classes. Ce discours s'articule avec des positions racistes, islamophobes, antisémites, misogynes et LGBTQIAphobes qui ont pour effet de renforcer l'oppression violente des femmes et des minorités.
L'extrême-droite montre notamment une LGBTQIphobie permanente. Un exemple : Éric Zemmour déclara le 9 février 2022 : « Les LGBT sont un lobby et des gens qui essayent d'influencer la politique nationale au détriment de la majorité, qui veulent imposer leur vision du monde au détriment de la vision du monde de la majorité. » Zemmour parle de « lobby LGBT » comme il pourrait parler des « juif·ves » dans un mélange entre antisémitisme, homophobie et complotisme. Le RN, lui, n'a jamais caché son opposition au « Mariage pour toutes et tous ». Ce discours est à resituer dans la vision patriarcale de la société rêvée par l'extrême droite.
Quels que soient les partis d'extrême-droite, ils entendent décider à la place des femmes de ce qui est bon pour elles, et surtout, de ce qui est bon que les femmes soient pour les hommes. Leurs revendications entérinent l'ordre patriarcal, voire le radicalisent. Alors que Reconquête fait des femmes, du féminisme et des personnes LGBTQIA+ l'ennemi principal, promeut le masculinisme et valorise les agressions sexuelles à l'égard des femmes car relevant de qualités viriles, le RN, de son côté, poursuit sa ligne du féminisme de façade. Prétendant dénoncer les violences faites aux femmes et les féminicides, le RN s'empresse de faire l'amalgame avec les questions d'immigration et d'islamisme, suspectant tout·e étranger·e d'en être la cause. Parallèlement à cela, ces dernières années ont vu se développer des groupes féminins d'extrême droite, proches de milieux traditionalistes ou de groupuscules violents, à l'image des Némésis, eux aussi surfant sur l'amalgame entre la sécurité des femmes et l'immigration.
Les idéologies d'extrême droite sont un véritable danger pour les droits fondamentaux des femmes. Elles sont contre le droit des femmes à disposer librement de leur corps, puisqu'elles sont contre l'IVG, contre l'émancipation économique des femmes et pour leur domestication, elles prônent une structure familiale hétéronormée, elles sont intolérantes et xénophobes : elles visent à imposer une conception néocoloniale des droits des femmes.
Ces volontés discriminatoires ne sont pas étonnantes puisque l'extrême-droite, encore aujourd'hui et malgré ses tentatives de le masquer, reste un courant politique profondément raciste et islamophobe. Sur le fond, la politique de « préférence nationale » préconisée par le RN est simplement une politique raciste. Le RN, avec aujourd'hui Reconquête, constituent la composante la plus brutalement raciste du paysage politique français. Leurs discours continuent de viser prioritairement les mulsulman·es et les migrant·es. En réalité, le RN a réussi à rendre acceptable les discours xénophobes et à faire d'un supposé clivage « français contre étranger·es » un thème central de la vie politique.
Un danger majeur pour la démocratie
Le projet du RN (comme de l'ensemble de l'extrême droite) le démontre : droit de présomption de légitime défense pour la police, augmentation sans précédent des effectifs, moyens et budgets de la police et de l'armée, augmentation du nombre de places dans les prisons, rétablissement des peines planchers et instauration de la perpétuité réelle, concentration des pouvoirs par la baisse du nombre de député·es et sénateur·trices, musèlement de toute forme de contre-pouvoirs, dont les syndicats, interdiction des manifestations, répression tous azimuts. Voilà quelques exemples marquants du programme du RN en la matière. Si Macron pave largement la route à ces dangers, l'accession du RN au pouvoir marquerait une accélération sans précédent de la violence d'État et une réduction drastique de la démocratie, dans un premier temps et dans un objectif d'anéantissement total in fine. Et ce, sans parler des groupuscules violents qui se verront déléguer officieusement la violence de rue sans être inquiétés par le pouvoir en place, alors même que ceux-ci sont déjà à l'œuvre depuis plusieurs années avec un nombre croissant d'agressions contre des personnes, des attaques contre des manifestations, locaux syndicaux, de projets d'attentats, etc. L'exemple de Lyon est particulièrement frappant à ce sujet, et dans nombre de villes françaises les groupuscules violents n'hésitent plus à se montrer et à tenter d'imposer leur loi.
Eco-fascisme
Tout courant politique est aujourd'hui contraint d'aborder les thèmes écologiques. Historiquement, l'extrême-droite est productiviste et a porté un discours contestant largement les données scientifiques sur une base climato-sceptique. Le discours de l'extrême-droite aborde désormais les questions écologiques avec une vision courte se limitant à notre territoire national et ne fait aucune proposition contre le productivisme et le capitalisme effréné qui détruit notre planète. Les partis d'extrême droite opposent les peuples du nord et du sud, sabotent la nécessaire solidarité mondiale qui doit se mettre en place. Ainsi, la notion de souveraineté alimentaire et la notion de circuit-court se résument au développement d'un certain localisme et une vision pétainiste du rapport à la terre « qui ne ment pas » face à des immigré·es par définition « déraciné·es ». Les propositions en termes d'écologie sont électoralistes et vont toujours de pair avec leurs discours racistes, capitalistes et rétrogrades. Ceci est l'une des visions de l'écofascisme. Sa deuxième vision consiste en une dérive autoritaire pour répondre aux défis écologiques de notre temps, dérive dont les prémices se retrouvent dans la fermeture des frontières et dans des régimes technocratiques qui entendent imposer des réponses par le haut à la crise écologique.
Les attaques de l'extrême droite dans nos champs professionnels
Les questions de l'insuffisance des moyens, de la dégradation des conditions de travail, des inégalités scolaires et sociales des élèves n'existent pas dans le programme de l'extrême droite. L'extrême droite a une vision réactionnaire et antirépublicaine de l'école en accentuant la ségrégation sociale en favorisant l'enseignement privé - y compris confessionnel - ou les établissements publics entrant dans le jeu de la concurrence et en diffusant une idéologie réactionnaire via le service public d'Éducation. Cela se traduit concrètement, par exemple pour le RN, par le développement d'« internats d'excellence » en instaurant une « priorité nationale ». Bref, généraliser un dispositif inefficace en y ajoutant un aspect explicitement raciste.
Le déclinisme se retrouve dans un discours autoritaire, des mesures rétrogrades (les blouses à l'école), mettant en avant l'école de la IIIe République dont on sait qu'elle était en réalité profondément inégalitaire. Dans cette logique, la suppression du « collège unique » vise à orienter dès la 6e les élèves des classes populaires vers l'apprentissage. D'ailleurs, Zemmour parle d'une « école sélective et méritocratique ».
Le déclinisme se retrouve aussi dans des attaques contre le supposé « pédagogisme », Zemmour préférant « les méthodes traditionnelles d'acquisition des savoirs », le « par cœur », la leçon magistrale, l'autorité du maître. Il tente d'organiser sur le local des collectifs de parents réactionnaires chargé·es de dénoncer les pratiques pédagogiques des enseignant·es qu'il qualifie de « woke ». Il s'agit là d'une attaque en règle contre notre vision émancipatrice de l'école.
Évidemment, on ne trouve rien dans les propos de cette extrême droite qui entendrait freiner la mise à mal de l'ESR par les politiques et mesures néo-libérales portées par le gouvernement Macron comme les précédents depuis 20 ans. Bien au contraire, iels entendent l'amplifier ! Par ailleurs, le climat nauséabond entretenu par l'extrême droite remettant régulièrement en cause les libertés académiques des chercheur·ses et enseignant·es chercheur·ses, mettent en danger des pans entiers de recherche et donnent confiance aux groupuscules néofascistes les plus violents qui n'hésitent pas à agresser des militant·es étudiant·es dans la rue ou sur les campus, à l'image de l'attaque subie par des étudiant·es en lutte à Montpellier, en 2018, par une milice cagoulée et armée en service commandé par le Doyen de la fac de droit de l'époque.
Ce climat nauséabond donne également confiance aux groupes réactionnaires qui visent à entraver ou à annuler des manifestations scientifiques et à réécrire l'histoire au nom de la ”liberté d'expression” prétendument menacée par l'avènement du ”politiquement correct” et du ”wokisme”.
Dans le domaine de la culture, le mépris affiché par les militant·es d'extrême droite à l'égard de l'art contemporain, son attachement au roman historique et son rejet de la diversité des regards et de la mise en question des préjugés, notamment à l'égard des œuvres produites par des femmes ou mettant en scène des femmes sont incompatibles avec leur émancipation. C'est qu'une éducation ou une culture qui émancipe est contraire au projet fasciste de l'extrême droite : cela se traduit par exemple par la volonté de détruire toute l'éducation populaire.
Concernant la formation professionnelle, on retrouve dans l'extrême droite une vision fantasmée de l'apprentissage comme seul vecteur de formation et dans l'objectif unique de répondre aux besoins des entreprises, et faisant entrer les jeunes de plus en plus tôt dans le monde du travail.
Enfin, le sport, loin de notre vision populaire, émancipatrice et d'éducation populaire, est l'occasion pour l'extrême droite de développer ses thèmes nationalistes et discriminants.
Le fléau du complotisme
Ces 2 dernières années ont été, elles, marquées par la pandémie de Covid, crise sanitaire et sociale encore inédite, entrainant peur, stress, sidération et colère. Dans son sillage, la mouvance complotiste s'est sérieusement répandue et renforcée avec son lot de fake news, aidée par la gestion calamiteuse de la crise sanitaire par le gouvernement Macron, les revirements, les non-dits, ainsi que par son instrumentalisation de la peur pour imposer des mesures autoritaires. Ainsi, la colère d'une partie des travailleur·ses a été détournée des véritables problèmes. En lieu et place des revendications pour l'hôpital public, ce sont des revendications contre les vaccins qui ont pris le dessus. En lieu et place des revendications sur les libertés collectives, ce sont les revendications sur les libertés individuelles qui sont prédominantes. En lieu et place des revendications sur le financement pérenne de la recherche publique ou la nationalisation des entreprises pharmaceutiques, la levée des brevets sur les médicaments/vaccins, les mouvances complotistes ont surfé sur la colère contre Macron en jetant le discrédit sur l'ensemble de la communauté scientifique et médicale. Et derrière tout cela, l'extrême droite en embuscade ! Mouvance antivax, historiquement rattachée aux mouvements catholiques intégristes et pro-vie, Qanon, les « platistes », l'anthroposophie. Toutes et tous mettent en avant, plus ou moins clairement le thème du grand complot antisémite des élites juives et des banquier·es contre la population. En effet, l'antisémitisme est au cœur du complotisme.
L'extrême droite développe dans cette même logique la théorie complotiste du grand remplacement qui ne repose sur aucun fait objectif mais bien sur des émotions et une xénophobie et un racisme assumé·es.
Aussi légitime que soit la colère contre la politique de Macron et des précédents gouvernements, les syndicalistes doivent garder la tête froide et raisonner et agir, sur le terrain, en s'appuyant sur les valeurs de la CGT.
L'action syndicale contre l'extrême droite
Hier comme aujourd'hui les syndicalistes se doivent d'être dans l'action contre la propagation de l'extrême droite et de ses idées, d'autant plus que cette dernière a toujours eu comme objectif d'éradiquer le syndicalisme.
La FERC sera de tous les combats contre l'extrême droite dont elle dénonce les impostures sociales, féministes et écologistes et le projet de discrimination généralisée. Elle porte un projet de société émancipateur qui s'appuie sur un internationalisme ouvert et adelphique, l'égalité des droits entre les peuples et entre tou·tes les travailleur·ses, la reconnaissance universelle des droits des personnes LGBTQIA+, l'égalité réelle entre les femmes et les hommes.
Feuille de route
La FERC s'engage pour le prochain mandat à renforcer son action contre les idées et les pratiques de l'extrême droite.
Formation syndicale
48. La FERC s'engage à :
- pérenniser le stage fédéral « Combattre syndicalement l'extrême droite, ses idées, ses pratiques » à Courcelle et à le mettre en œuvre en région en l'adaptant à nos champs de syndicalisation ;
- à monter des journées d'études pour démontrer l'imposture sociale de l'extrême droite, si possible intersyndicales ;
- à monter des formations spécifiques à destination des élu·es en CAP pour défendre les collègues victimes de discriminations ;
- À démultiplier les formations « pédagogies et syndicalisme ».
- à orienter les adhérent·es vers des formations Animation Lutte et Sécurité ciblant la défense des locaux, des actions syndicales et des cortèges face aux violences de l'extrême droite.
Outiller les camarades de la FERC
La FERC continuera à produire régulièrement du matériel CGT contre l'extrême droite, ses idées, ses pratiques. Tracts, affiches, articles, 4 pages, etc.
La FERC, en concertation et en collaboration avec les syndicats des différents champs professionnels pourra éditer des fiches argumentaires et du contenu numérique audiovisuel dans des formats adaptés pour combattre l'extrême droite (par exemple extrême droite et éducation, extrême droite et formation professionnelle, etc.).
Lien avec la Confédération
La FERC s'engage à renforcer son implication au sein du collectif confédéral contre les idées d'extrême droite et à en populariser les actions et formations. Elle appuiera tous les échanges et travaux possibles avec les autres organisations de la CGT.
Participation à VISA (Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes)
Comme d'autres, le combat contre l'extrême droite ne peut se mener par la CGT seule.
La FERC renforcera le travail intersyndical sur cette thématique, y compris en pérennisant son adhésion à VISA et en menant une campagne active pour aider au développement de collectifs VISA locaux avec les autres organisations syndicales adhérentes. La FERC continuera de promouvoir les publications de VISA auprès de ses organisations fédérées. La FERC invite ses organisations fédérées à adhérer à VISA.
Par ailleurs, la question de l'unité contre le fascisme est primordiale et la FERC continuera de proposer ou de participer à des initiatives unitaires, y compris avec les organisations politiques et les associations qui portent un projet de progrès social.
Renforcer notre rôle d'éducateur·trice contre le projet de l'extrême droite
Dans l'ensemble des champs de la FERC, les militant·es sont au contact de jeunes, élèves, étudiant·es, stagiaires. La FERC se donne comme objectif d'aider à construire des collectifs militants qui fassent vivre le projet fédéral d'école et de transformation de la société.
Cela passe par la formation, notamment des stages liant syndicalisme et pédagogies, notamment les pédagogies féministes visant à l'émancipation de toutes et tous par la conscientisation et la déconstruction des enjeux de pouvoir qui sont à l'opposé des formats autoritaires des idéologies d'extrême-droite.
Positionnement vis-à-vis des élu·es d'extrême droite
Bien que les néo-libéraux·ales au pouvoir mènent une politique antisociale, climaticide et liberticide et que Macron se place dans la lignée des néo-libéraux·ales autoritaires qui, par leur politique, ouvrent la voie au fascisme, notre positionnement face aux élu·es d'extrême droite ne peut être le même que face aux tenant·es du pouvoir.
Dans les années 30, la montée du fascisme et du nazisme a procédé d'une manipulation des crises économiques et démocratiques, en y apportant soi-disant des « réponses » et en désignant des boucs-émissaires. Les élu·es d'extrême droite portent un projet de société radicalement opposé à celui de la FERC qui se base sur la division et l'exclusion dont nous ne pouvons rien attendre. À l'instar de la Confédération, la FERC invite ses militant·es à refuser tous liens avec les député·es de l'extrême droite et à refuser de répondre à leurs questions et sollicitations.
Les militant·es et syndiqué·es de la FERC sont aussi amené·es à côtoyer les élu·es de l'extrême droite dans les instances de leurs établissements (conseiller·e municipal·e, départemental·e, régional·e). Iels ne peuvent répondre de manière individuelle. La position à adopter doit être débattue et construite collectivement au sein du syndicat pour ne pas laisser les syndiqué·es isolé·es, en s'appuyant sur les formations dispensées par la FERC ou la Confédération.
De la même manière il y a urgence à outiller les militant·es pour qu'iels puissent agir lorsque des groupuscules d'extrême droite ou des élu·es s'invitent dans les manifestations syndicales.
Auprès de l'administration notamment les ministères, les rectorats et les mairies, la FERC portera ces positions. Elle réagira contre tous manquements à la lutte contre les discriminations dont elle aura connaissance, notamment lorsque des chef·fes d'établissements remettent en cause (soit volontairement soit sous la pression des réactionnaires) l'éducation à la sexualité et à la vie affective, la lutte contre le sexisme, le racisme, les LGBTIQIAphobies, etc. comme cela s'est passé ces dernières années à différents endroits.
La FERC portera auprès des ministères de mettre en avant les journées internationales pour les droits des femmes (8 mars), contre l'islamophobie (15 mars), contre le racisme (21 mars), contre l'homophobie (17 mai). Elle demandera le retour de la semaine contre le racisme où le MENJS, les organisations syndicales et la presse de jeunesse menaient des initiatives communes.
Cas de militant·es exprimant des idées d'extrême droite
La CGT n'est malheureusement pas imperméable à l'imprégnation des idées de l'extrême droite. Au 1er tour de l'élection présidentielle 2022, 26 % de personnes interrogées se sentant proches de la CGT ont voté pour un ou une candidat·e d'extrême droite (Marine Le Pen, Zemmour ou Nicolas Dupont-Aignan). Ce même sondage indiquait 17 % en 2017 et 10 % en 2012.
La FERC fait la différence entre des syndiqué·es qui peuvent avoir des propos ambigus y compris des propos discriminatoires et des syndiqué·es qui afficheraient volontairement leur proximité avec des partis d'extrême droite, qui y militeraient ou qui appelleraient à voter pour leurs candidat·es.
Pour les premier·es, il s'agit tout d'abord de rappeler les valeurs de la CGT puis d'effectuer un travail d'éducation populaire, de conviction, de déconstruction des préjugés systémiques qui passent par la formation syndicale pour les faire évoluer avant tout autre action.
Pour les second·es, leur posture est contraire aux statuts confédéraux et aux valeurs de la CGT. La FERC apporte des modifications statutaires : leur retirer tous les mandats fédéraux qu'iels pourraient avoir dans ses instances propres ou dans des collectifs de travail auxquels elle participe.
Elle prendra contact avec le syndicat auquel le ou la syndiqué·e appartient pour envisager son exclusion de la CGT.
La FERC propose de construire une procédure type pour que l'ensemble de ses organisations fédérées puissent avoir un cadre commun, incluant des propositions de modifications statutaires que l'ensemble des syndicats pourrait adopter.
Durant ce mandat, la FERC engagera une réflexion sur le maintien des luttes et sur la manière d'assurer la continuité de notre organisation si le RN arrivait au pouvoir et fera des propositions en vue du congrès fédéral de 2026, soit un an avant les présidentielles de 2027.
Un travail de veille sera mis en place pour recenser les attaques subies de l'extrême droite dans nos champs professionnels, ainsi que sur les agissements de député·es d'extrême droite.
La FERC s'engage à recenser et condamner les attaques d'organisation fascistes et d'extrême-droite sur les différentes écoles, collèges, lycées, campus, universités et dans l'ensemble des lieux d'étude et de travail, visant des élèves, étudiant.es, enseignant.es, et agent.es engagé.es dans une lutte syndicale et antifasciste.
Ce travail peut s'effectuer dans un cadre intersyndical, notamment en renforçant VISA.
La FERC mettra tout en œuvre pour empêcher l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir.
[1] Dans une note du Cevipof on constate aussi que Le Pen a gagné 9 points aux élections présidentielles chez les agent·es public·ques entre 2017 et 2022, et notamment un score de 27 % chez les cadres A et un score de 25 % chez les enseignant·es.
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XIVe congrès - Résolution 3 : déploiement fédéral - La FERC dans le syndicalisme de demain
18 avril, par Lucas — Congrès, Vie fédéraleI. Pourquoi le déploiement au cœur de notre stratégie syndicale est-il incontournable ?
Notre préoccupation pour le renforcement de notre outil syndical trouve son fondement dans notre conception du syndicalisme et la nécessité de construire un rapport de force pour imposer au gouvernement et au patronat une dynamique de progrès social. Les droits sociaux sont le fruit de la lutte des travailleurs et travailleuses. À toutes les échelles : du service, de l'établissement, de l'entreprise en passant par les ministères ou les branches pour empêcher des reculs sociaux ou gagner de nouveau droits, nous avons besoin d'entraîner largement dans la lutte, de massifier, d'œuvrer à rassembler la grande majorité de nos collègues et du salariat en général.
Pour rompre avec l'idée de la grève perçue comme seule arme des personnels et salariés à statut, il nous faut reconstruire des outils permettant de rendre l'ensemble des travailleuses et travailleurs, en particulier les plus précaires, acteurs et actrices de l'action syndicale et de la grève. Loin d'être une utopie, cet objectif a été réalisé dès ses origines par le syndicalisme confédéré, né à une époque ou le salaire à la tâche et l'absence de contrat était la norme.
Notre fédération couvre des champs très différents. Beaucoup de nos secteurs sont concernés par une précarisation accrue des personnels, accentuée par la logique de mise en concurrence et de marchandisation de nos secteurs (notamment par les appels d'offres, les appels à projet et la financiarisation de l'Éducation). Dans le secteur public, la précarité se développe également à travers le recours à des contrats de droit public mais également de droit privé. Les statuts des personnels sont attaqués. Au final, ce sont les conditions de travail, les missions, la reconnaissance des qualifications de tou·tes les travailleurs et travailleuses qui sont dégradées.
Notre fédération doit s'armer pour défendre au mieux et au plus juste les personnels fragilisés. Il nous faut adapter notre mode de structuration afin de favoriser la continuité syndicale et l'implication durable des syndiqué·es, en particulier les plus précaires, dans la vie syndicale. Malgré tout, des emplois restent pérennes, surtout dans les directions, les services administratifs. Pour la catégorie des cadres et quelques personnels administratifs·ves assimilés, il faudra lors de ce prochain mandat, œuvrer pour se rapprocher de ces catégories en travaillant en lien avec les différents outils de la confédération.
La construction du syndicat est la première étape dans la mise en place d'un rapport de force. Pour que les travailleurs et travailleuses soient dans la lutte, il faut qu'ils/elles soient organisé·es syndicalement, c'est-à-dire être inscrit·es dans un cadre syndical collectif dans lequel ils/elles peuvent pleinement s'impliquer, décider et agir. Il y a un lien direct et fort entre présence syndicale et mouvements sociaux, luttes victorieuses. Il n'y a donc pas de raccourci possible pour résister aux programmes néolibéraux et gagner de nouveaux droits : il faut reprendre l'initiative. Le mouvement syndical a besoin de se déployer dans les lieux où il n'est pas présent et doit viser à organiser l'ensemble des salarié·es sur leurs revendications.
Notre syndicalisme n'est pas un syndicalisme délégataire. Sa force réside dans l'activité déployée par ses adhérent·es, ses militant·es, leur capacité sur les lieux de travail à rassembler, contester, proposer, lutter et négocier. Notre syndicalisme rassemble quand il est utile au quotidien, construit ses revendications au plus près des aspirations des travailleurs et travailleuses, fonctionne de manière inclusive et démocratique, est porteur d'espoir et de transformation sociale.
Parce qu'il construit concrètement la solidarité des travailleurs, démontre la nécessité du rapport de force pour faire respecter ses droits et en gagner, notre syndicalisme crée toujours davantage les conditions de mobilisation plus large avec l'ensemble du monde du travail pour la conquête de nouveaux droits. De plus, là où notre syndicalisme se déploie, il est un outil concret pour faire reculer les idées d'extrême-droite.
Pour reprendre un constat qui date à la CGT : Pour gagner, être fort chez soi ne suffit pas, il faut être fort partout. On le voit bien : les reculs sociaux touchent également les bastions syndicaux. Il n'y a donc pas de raccourci possible : pour gagner, nous devons renforcer nos bases syndicales et aller où nous ne sommes pas présent·es, démontrer l'utilité du syndicalisme et aider à construire des syndicats forts.
La fédération s'engage à être un niveau de mutualisation pertinent de nos objectifs de renforcement. Pour la FERC, se renforcer là où on est présent, construire de nouveaux syndicats où l'on est absent, renforcer notre structuration est une priorité stratégique.
II. Le déploiement syndical : une préoccupation de l'ensemble de la fédération
Le XIIIe congrès fédéral a posé, avec sa résolution 3, le développement syndical comme un enjeu central de notre stratégie syndicale. Les éléments d'orientation développés dans cette résolution sont encore d'actualité. Notre démarche est tournée résolument vers les salarié·es. Elle s'appuie sur nos syndicats et vise à répondre à leurs besoins.
Durant la précédente mandature, notre politique de déploiement au niveau fédéral s'est particulièrement matérialisée dans les champs de l'éducation populaire et du sport. En même temps, les organisations fédérées ne sont pas restées sans réaction. Elles ont continué à se développer faisant ainsi de notre fédération, une fédération CGT qui gagne continuellement des adhérents. Il s'agit pour nous de passer à l'étape supérieure et d'aboutir à l'objectif que nous nous étions donné : « Ancrer la problématique du développement syndical dans la fédération ».
Pour cela, le congrès décide la mise en place d'un collectif fédéral déploiement et projet de syndicalisation. Ce collectif a pour but de partager les expériences, alimenter la réflexion, mutualiser et faire vivre la solidarité fédérale au service du développement de la CGT. Nous avons dans la fédération trop fait rythmer développement syndical et champs du privé, or il s'agit d'une nécessité qui s'impose à tous. Le collectif « déploiement et syndicalisation » sera donc le collectif de toute la fédération « privé et public ».
Le départ à la retraite ne doit pas se traduire par un départ de la CGT. Il est primordial de veiller à la continuité syndicale pour au moins deux raisons : nourrir les revendications spécifiques des retraité·es de nos champs, bénéficier de l'expérience et des compétences des camarades au moment de leur départ en retraite afin de former les militant·es qui leur succèdent.
Si la continuité syndicale doit être construite de différentes manières, elle a une finalité première : faire en sorte qu'un·e travailleur·se qui change de statut dans sa vie professionnelle se voie proposer de rester syndiqué·e à la CGT. Plusieurs cas de figure sont à envisager. Un·e salarié·e peut changer d'entreprise ou d'établissement ce qui implique un changement de syndicat. Le syndicat où il/elle est syndiqué·e doit être en capacité d'assurer un suivi et de fournir les coordonnées du nouveau syndicat CGT auquel le/la salarié·e est susceptible d'adhérer. Si certaines des organisations fédérées de la FERC n'ont aucun problème à assurer ce suivi, d'autres peuvent être en difficulté. L'impossibilité actuelle pour le logiciel confédéral, CoGiTiel, de transférer les adhérent·es d'un syndicat, d'une UL/UD ou d'une base à l'autre, ne facilite pas le suivi des adhérent·es.
Le rôle de la fédération est de faciliter les prises de contact entre ses syndicats mais aussi vers ceux des autres fédérations.
III. Mettre en place des plans de syndicalisation
Une des difficultés à la mise en place d'une dynamique de déploiement et de syndicalisation est l'ampleur de la tâche. Entre tout faire et ne rien faire, il y a une voie pour concrétiser notre démarche : prioriser notre action et définir nos objectifs (s'implanter syndicalement dans tel structure, augmenter le nombre de syndiqués dans tel établissement, etc.)
Ce ciblage peut être effectué à tous les niveaux de notre fédération : sur quel secteur fédéral doit porter particulièrement les efforts de la fédération ? Dans un champ, sur quelle structure allons-nous choisir de mener une action d'implantation syndicale ? Ce travail de ciblage permet une analyse partagée et une prise de décision démocratique de notre politique de syndicalisation. Ce travail est indispensable pour organiser une action sur le long terme et mesurer les avancées, car la démarche de déploiement demande du temps long et de la constance. L'expérience de la mise en place d'un plan de syndicalisation dans le sport nous conforte dans la pertinence de la démarche. Le travail préparatoire de ciblage a permis de concentrer notre action sur quelques cibles, les retours d'expérience concrètes de modifier notre projet. Il en est de même, dans un autre contexte, de la priorisation de construction de syndicats départementaux de l'éducation populaire.
Notre structuration interprofessionnelle, particulièrement pour sa proximité avec les syndicats et travailleurs et travailleuses, est un précieux atout pour déployer notre fédération. Organiser un travail croisé entre la fédération et les UD/UL est un gage d'efficacité. C'est donc une dimension incontournable dans l'élaboration de nos plans de déploiement. Notre participation dans l'interpro peut également permettre d'intégrer nos champs dans la constitution des politiques de déploiement des UD. En s'appuyant sur ses référent·es, la fédération s'engage à multiplier les rencontres avec les UD pour faire connaître nos champs de syndicalisation, nos syndicats et nos perspectives de déploiement.
Pour la fédération, la priorité a été mise sur les champs de l'éducation populaire et du sport. Cette priorité doit être maintenue et le collectif « déploiement et syndicalisation » aura en charge d'élargir cette priorisation à d'autres secteurs. Il aidera les organisations fédérées à définir et mener leur propre plan de syndicalisation. Un bilan de nos actions doit nous permettre d'interroger nos pratiques pour nous appuyer sur ce qui fonctionne et nous améliorer.
Il faudra notamment pour cela, que les pilotes de ce collectif aient les moyens de se déplacer partout où il sera nécessaire d'organiser la syndicalisation des personnel du secteur public, des salarié.e du privé, des privé·es d'emploi et précaires sur tout le territoire.
Pour ce faire, la confédération a travaillé une méthodologie pour la mise en place de plans de syndicalisation et d'une formation « renforcer la CGT, des principes, des actes ». Le collectif se saisira de cette méthodologie et de cette formation et se chargera de sa diffusion dans la fédération et l'adaptera si besoin à notre réalité fédérale en créant nos propres outils.
La fédération devra être particulièrement vigilante à la stabilisation des nouveaux collectifs syndicaux, à leur suivi, spécifiquement là où la répression patronale est forte. Pour ce faire, la formation syndicale CGT est un outil incontournable à faire connaître.
IV. Renforcer notre structuration syndicale et notre activité syndicale.
A/ structuration et vie syndicale
Travailler notre déploiement, c'est également travailler sur notre structuration et vie syndicale. Nous avons encore trop de syndiqué·es qui appartiennent à la catégorie « des isolé·es ». La situation est paradoxale quand justement l'acte de se syndiquer est celui de rejoindre un collectif pour ne plus être isolé·e face à son employeur !
Un travail méthodique sur le/la syndiqué·e isolé·e, a permis d'alimenter la dynamique de création de syndicats départementaux dans l'éducation populaire. Deux axes de progression peuvent être identifiés : mieux faire connaître nos champs de syndicalisation dans l'interpro, mieux organiser le travail en direction des isolé·es, mais aussi des privé·es d'emploi, pour les orienter vers un syndicat de la fédération. Le collectif « déploiement et syndicalisation » sera mandaté pour proposer des outils et des procédures à la fédération pour répondre à la problématique des isolé·es et en réduire le nombre.L'enjeu est donc de créer des collectifs syndicaux viables et durables en accompagnant, les organisations fédérées, les syndicats et les syndiqué·es dans la construction d'une vie syndicale dynamique, par la formation et l'accompagnement autour des tâches techniques, politiques et pratiques.
Il s'agit également pour de nous interroger constamment sur l'adaptation entre les périmètres des syndicats existants et la volonté d'organiser les déserts syndicaux, et d'envisager les évolutions structurelles permettant de rendre notre syndicalisme plus efficace accessible et présent dans la majorité des lieux de travail. En lien avec les réflexion confédérales, la FERC mettra en place un groupe de travail sur la structuration qui préparera un point d'étape durant un CNF.
Améliorer notre structuration peut passer par une meilleure coordination de la FERC en territoire. Des camarades se chargent déjà de représenter ou de coordonner parfois sur certains dossiers l'activité fédérale. Dans certains endroits, des collectifs FERC ont vu le jour. Cette activité n'est ni systématisée, ni homogène. La fédération se donne comme objectif de mettre en place, notamment grâce aux membres de la CEF, des référent·es fédéraux/les dans chaque département et soutenir les collectifs fédéraux naissants. Ces référent·es pourront être des appuis dans le déploiement de l'activité fédérale, un lien avec les unions départementales, une ressource pour les organisations et un appui dans la création de syndicats.
Renforcer les formations syndicales fédérales avec la contribution de toutes les composantes en renforçant celles du privé. A l'instar de l'activité de formation du collectif travail-santé déjà engagée cela peut constituer un levier important pour développer la construction de collectifs fédéraux.
B/ Communication
Parallèlement, il nous faut faire connaître plus largement nos analyses, nos revendications et promouvoir l'intérêt de s'organiser syndicalement en approfondissant notre stratégie de communication.
La communication est un outil faisant partie intégrante de la démarche syndicale.Sur ce point, la FERC s'engage à réfléchir à sa stratégie de communication en remettant en place un collectif « communication » :
- Mutualisant les moyens de communication des différentes organisations fédérées ainsi que la réflexion sur nos stratégies de communication.
- Pouvant alimenter différents réseaux sociaux et aider les organisations à développer leur propre mode de communication, en mettant en réseau les camarades pour une « riposte syndicale numérique » (mise en réseau des camarades, formation aux logiciels libres, mutualisation des supports de communication).
- Développant dans le programme de formation syndicale une formation sur la communication et les moyens à utiliser pour la diffuser.
- La généralisation du télétravail restreint la communication et l'activité syndicale avec le collectif des travailleur·ses. Pour y répondre, nous devons conquérir de nouveaux droits à la communication systématique par l'envoi de mails via les boites professionnelles, l'organisation de réunions syndicales sur le temps de travail grâce aux outils mis à disposition par l'employeur.
C/ Dans le domaine de l'Educ Pop, vers un processus constituant.
Le congrès fédéral réaffirme comme objectif la création de syndicats départementaux dans l'éducation populaire. Ces syndicats départementaux auront vocation à regrouper l'ensemble des salariés tout en préservant dans leur structuration les sections d'entreprises dans leur rôle de représentation auprès des personnels. Cette démarche répond à un besoin d'organisation d'un secteur particulièrement précarisé, éclaté, faiblement syndiqué. Elle rejoint l'objectif plus général de syndicalisation des secteurs féminisés et fragilisés par leurs cadres d'emploi.
La FERC CGT se fixe pour objectif l'organisation par les syndicats du secteur d'un congrès de fondation d'une Union syndicale CGT Educ pop avant fin 2023, afin de renforcer la structuration nationale de ce secteur.
Au regard des enjeux liés de l'éducation populaire et du sport, La FERC créera un espace de dialogue transversal par la mise en place de journées d'étude auxquelles seront invitées les fédérations qui partagent les mêmes problématiques métiers.