A l’issue de la réunion d’échange avec la ministre Frédérique Vidal le 1er avril 2021 sur la situation sanitaire, les organisations CGT FERC Sup, SNTRS-CGT, CGT-INRA et CGT-CROUS regrettent qu’après un an de mesures désordonnées et désorganisées, ce troisième confinement semble être mené dans les mêmes conditions d’urgence extrême que les précédents, alors qu’il aurait pu être pensé depuis deux mois au moins. S’agissant des universités, elles restent ouvertes, en mode dégradé, les règles restant les mêmes : jauge à 20 % pour l’établissement, 50 % pour les salles de cours. Les personnels dont les métiers nécessitent une présence physique pourront continuer à travailler en présentiel, en particulier dans la recherche.
C’est pourquoi nous avons fait les remarques et posé les questions suivantes à la ministre :
- Peut-elle s’engager à ce que tous les travailleurs de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) puissent s’occuper de leurs enfants pendant les quatre semaines (au moins) à venir (y compris pour les enseignants) en leur accordant des Autorisations Spéciales d’Absence (ASA) ?
- Pourquoi ne pas mettre à profit ces quatre semaines pour proposer la vaccination aux travailleurs de l’ESR ?
- Il est essentiel de réunir à nouveau le CHSCT MESR, en état de mort cérébrale depuis le mois de janvier 2021 ;
- Il est urgent de préparer enfin la rentrée universitaire 2021, en s’assurant de l’état du patrimoine immobilier de l’ESR, en particulier des salles de cours et de leur aération (fenêtres, VMC, capteurs CO2) et des bâtiments des CROUS afin de permettre la restauration des étudiants et des personnels dans de bonnes conditions ;
- de préciser les règles de télétravail en période de confinement, afin de sortir de l’arbitraire de la part de la hiérarchie subi par certains collègues, et d’améliorer les conditions de télétravail ;
- de reconnaître l‘engagement sans faille de tous les personnels, en particulier des agents des CROUS, bien mal payés en retour de leur engagement.
Nous avons eu l’aumône de quelques réponses de la part de Mme la Ministre :
- elle a demandé la réunion d’un CHSCT du ministère de l’ESR (qu’elle ne préside jamais) ;
- les agents qui doivent s’occuper de leurs enfants pourront bénéficier d’une ASA, dont les conditions précises n’étaient pas encore définies le 1er avril ; cela ne vaut pas pour les enseignant·es-chercheur·ses, qui devront rattraper leurs cours, le service fait se jugeant sur l’année ;
- sur le télétravail, elle renvoie les agents aux « kits » préparés par la DGAFP ;
- Sur la vaccination des personnels de l’ESR, pas de nécessité pour la majorité des personnels de l’ESR, ce serait « une forme de ré-assurance... » car « Il n’y a que quelques dizaines de décès de personnes de moins de 50 ans sans co-morbidité... » (sic !) ; quant aux personnels fragiles, ils peuvent déjà aller se faire vacciner « en ville » ;
- Les masques FFP2 sont « inutiles » dans l’ESR (sic !) ;
- aucune réponse sur l’aération des salles de cours, la restauration, les CROUS et leurs agents, les recrutements et investissements supplémentaires nécessaires, l’augmentation des salaires, l’augmentation de primes annuelles et la 3ème session de fonctionnarisation ;
- aucune réponse sur la préparation de la rentrée universitaire 2021 ;
Nos organisations CGT regrettent l’indigence de la présentation et des réponses fournies. Elles regrettent que les échanges sur la crise sanitaire se fassent en bilatérale avec des organisations syndicales choisies par le ministère et non dans le cadre des CHSCT, instances représentatives des personnels. Encore une fois, ce sont les travailleurs et les étudiants qui vont payer les conséquences de l’inaction du ministère.
Enfin, les réponses de la ministre sur l’inutilité d’une vaccination prioritaire des personnels ou sur les masques FFP2 relèvent soit d’une méconnaissance totale des risques encourus, soit d’une provocation gratuite...