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lundi 8 février 2010

ENQUÊTE SUR LA PRÉCARITÉ dans l’enseignement supérieur et la recherche publics

Déclaration commune des syndicats SNTRS, FERC-Sup et INRA CGT lors de la présentation publique du rapport de l’enquête intersyndicale sur la précarité le lundi 8 février 2010

Comme le montre très bien le rapport présenté ce jour, la précarité explose aujourd’hui dans l’enseignement supérieur et de la recherche.

Dans notre secteur, l’augmentation récente des CDD est liée d’abord à La création de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et aux dispositifs instaurés par loi dite « pacte pour la recherche ». Chaque contrat financé par l’ANR comprend le plus souvent deux ou 3 CDD (post doc, technicien ou administratif). Et compte tenu des critères de sélection des contrats par l’ANR, les laboratoires ne peuvent pas espérer obtenir de financements sans demander de CDD. C’est un mécanisme pervers qui amène des salariés, notamment des chercheurs et des enseignants-chercheurs, à être à l’origine de la création de CDD, donc de générer de la précarité.

C’est ensuite la loi Liberté et Responsabilité des Universités (LRU) qui transforme les présidents d’universités en manager gérant une masse salariale importante. Pour atteindre leurs objectifs en matière d’enseignement et de recherche avec les moyens qu’ils peuvent se procurer, ils choisissent souvent de recourir à des CDD ou à la sous-traitance.

La précarité existe depuis longtemps dans notre secteur. C’est un mécanisme d’assujettissement des salariés qui favorise le pilotage de leurs travaux ainsi que les restructurations de laboratoires. Ce mécanisme est utilisé depuis des décennies dans notre secteur. Il y a eu des luttes à toutes les époques contre la précarité et certaines ont débouché sur des succès. On peut citer le plan d’intégration de centaines de personnels de la recherche qui a été arraché dans milieu des années 70 au gouvernement Giscard d’Estaing. Plus récemment, ou dans nos établissements : au CNDP des licenciements de PTO (postes soi-disant assimilés fonctionnaires) ont été évité, ou dans nos universités des postes de CDD ont été transformés en CDI…

Aujourd’hui, la précarité n’explose pas seulement dans la recherche et l’enseignement supérieur mais dans toute la Fonction Publique. En fait, tous les secteurs d’activité sont minés par la précarité. Le nombre de personnes touchées est énorme. Un chiffre illustre bien la situation. Il y aura en 2010, un million de chômeurs en fin de droits. La CGT ne peut admettre cette précarité. Elle l’a combattra partout et toujours.

Dans la recherche et l’enseignement supérieur, les syndicats CGT exigent des créations massives d’emplois pour un plan de titularisation de toutes les catégories de précaires. Les moyens financiers existent. Déjà, les crédits de l’ANR utilisés pour payer des milliers de CDD pourraient servir à la création de postes statutaires. Cette revendication de création de postes statutaires n’a rien de démagogique puisque les besoins de recherche et de formation ne sont pas près de diminuer.

La lutte contre la précarité ne peut se limiter à l’exigence de postes dans la Fonction Publique. C’est aussi la responsabilité des entreprises de donner des débouchés aux jeunes issus de la formation dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche.

Les syndicats CGT se doivent de faire respecter les droits souvent bafoués des salariés précaires. C’est notamment le cas pour l’accès à la formation, à la reconnaissance de la qualification. Nous devons dans tous les cas avoir une démarche extrêmement ferme.

En plus, l’enquête, dont les résultats nous ont été présentés aujourd’hui, met en évidence le manque de reconnaissance de notre milieu professionnel pour les précaires. Nos syndicats CGT auront à cœur de travailler à changer cette situation.

Pour finir cette intervention, nous dirons que les syndicats ne doivent pas s’en tenir au constat de la gravité de la précarité dans notre milieu. Ils se doivent de prendre des initiatives d’action régionales et nationales en direction du gouvernement. Peut-être faut-il déjà avancer une date pour un premier temps fort de mobilisation des précaires et des titulaires contre la précarité.

- Télécharger la Déclaration commune des syndicats SNTRS, FERC Sup et INRA CGT du 8 février 2010.

Le rapport final

- Télécharger le Rapport final présenté lors de la conférence de presse organisée par l’intersyndicale le 8 février 2010.

Une délégation intersyndicale à présenté ce rapport au ministère le 16 février 2010.

La déclaration intersyndicale

- Télécharger la déclaration de l’intersyndicale du 8 févier 2010

Le rapport 2009 de l’Observatoire de l’Emploi Scientifique

Deux jours après les "4 heures contre la précarité" et la publication du rapport final de l’enquête précarité, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche diffusait sur son site internet le rapport 2009 de l’Observatoire de l’Emploi Scientifique "État des lieux de l’emploi scientifique en France".

S’appuyant sur ce rapport 2009, le ministère conteste le chiffre de 45 000 précaires et avance le chiffre de 37 000 (23500 dans les universités).
Ce qui ne remet pas en cause les résultats de l’enquête réalisée à l’initiative de l’intersyndicale puisque cette dernière a révélé un nombre significatif (11,6%) de situations "cachées" telles que le travail sous couvert de "prête-noms" ou d’une facturation de services.

- Télécharger le Rapport 2009 de l’Observatoire de l’Emploi Scientifique