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lundi 22 octobre 2018

Syndicat CGT FERC Sup Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA)

Déclaration intersyndicale au CHSCT du 12/10/2018

DECLARATION 

CGT - FSU - UNSA - SNPTES - FO - CFDT


L’heure est grave à l’UPPA

Depuis plusieurs années, les personnels subissent l’austérité et son mal être qui va avec. Cela se traduit concrètement par une baisse des moyens de fonctionnement des postes en moins avec pourtant un nombre d’étudiants et un volume de travail croissants. L’enchaînement des réformes étend les missions et modifie les méthodes de travail des personnels, constamment sommés de s’adapter. Ce fonctionnement par « injonctions » parfois contradictoires (exemples des maquettes sans cesse revues et corrigées, des UE libres sans moyens pour les assurer ...), est source de stress et de dysfonctionnements.

Là-dessus se greffe la réorganisation de l’UPPA. Alors que celle-ci avait été présentée à dimension humaine, elle se fait sans moyens supplémentaires (hors projet I-Site) et sans concertation réelle. Faire encore des économies de postes, sans prendre en compte ce que disent les femmes et les hommes qui effectuent un travail qu’ils connaissent bien et sont à même de pointer du doigt les dysfonctionnements réels que ce soit dans les scolarités, les services centraux, ou les services communs. Nous sommes arrivés à une perte de sens du travail inquiétante. Le travail valorisant, professionnel, bien fait, disparait au profit d’un travail fait dans l’urgence, bricolé, faute de moyens humains ou d’outils informatiques performants.

Nous avons tous l’impression qu’il n’y a plus que les finances, les organigrammes colorés, et une certaine « organisation » des tâches, prédéterminée et incontestable, qui ont leur place dans l’établissement. Nous vous rappelons que les personnels ne sont pas responsables de la situation financière difficile de l’université. Nous avons été des centaines à le dire dans une pétition, soutenue dans une motion du CA du 31/01/2013, et c’est toujours vrai.

A tous les niveaux et à tous les postes, les personnels ont leurs compétences, leurs expériences, leurs professionnalismes et par conséquent des choses à dire sur l’organisation du travail. Malheureusement cette opportunité de participer à cette université en devenir n’est qu’un rêve écrit sur le papier : l’échange ne se déroule qu’à sens unique et verticalement.

Tout ceci, bien évidemment au final, ne peut générer malheureusement qu’un ressenti grandissant de déconsidération et de maltraitance, sans compter une désorganisation inquiétante de l’UPPA dans son ensemble.

Aujourd’hui, ce sont les membres du CHSCT qui sont dans l’incapacité de remplir leur mission, faute de moyens. Sans réponse à ce jour, à leur demande du 20 juillet 2018 pour de véritables décharges de service pour les secrétaires du CHSCT et les membres du CHSCT (c’est à dire avec baisse réelle de la charge de travail pour utiliser leur décharge sans travail supplémentaire).

Pourtant des choses ont été mises en place (Cabinet Médico-Psycho-Social, fiche de signalement…) grâce à notre investissement auprès des personnels et à notre ténacité, mais jamais aussi vite que nous le souhaiterions certes. Mais nous aussi constatons une perte de dialogue, nous parlons d’échanges, vous parlez d’information, nous parlons d’épuisement moral et professionnel, vous parlez de monter en puissance, mais pour qui et comment ? Car pour l’instant, la direction fait le choix de l’investissement financier contre l’investissement et la valorisation de ses ressources humaines.

Nous, CHSCT avons tiré la sonnette d’alarme, Nous, organisations syndicales, avons participé à toutes les réunions auxquelles nous étions conviées, mais rien n’y fait, la direction avance sans réellement prendre en compte nos propositions. Plus le temps de réfléchir, de se parler, d’analyser, d’approfondir, toutes ces bonnes intentions, où sont-elles concrètement aujourd’hui ?

Nous demandons solennellement à la direction de l’UPPA d’écouter les personnels et leurs représentants, et de prendre toutes ses responsabilités dans le cadre de ses obligations afin de protéger la santé physique et mentale des travailleurs (Article L4121-1 du Code du travail).

Nous alertons à nouveau la direction qu’à continuer dans la voie actuelle, nous nous dirigeons vers des situations encore plus graves qui engendreraient encore des souffrances, qui désorganiseraient davantage le travail, avec toutes les conséquences probables sur les missions de service public.

A l’heure où la direction s’engage dans la voie d’UPPA 2030, il est grand temps que les femmes et les hommes qui œuvrent au quotidien pour le bon fonctionnement de l’université et dans l’intérêt des étudiants, reviennent au centre des projets.

Pau, le 12 octobre 2018