Syndicat CGT FERC Sup Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA)
Motion de l'AG UPPA le 01/02/2018
Laissons ouvert l'accès à l'université
!
Cinquante ans après mai 68 et dix après la loi LRU, le projet de loi
relatif à l'orientation et à la réussite des étudiants va modifier en
profondeur les règles d'accès des bachelier.e.s à l'enseignement
supérieur et sa conséquence prévisible est une restriction de l'accès
aux études supérieures pour tous les bachelier.e.s. La remise en cause
de l'article L 612-3 du Code de l'Education actant le principe du «
libre choix » de l'établissement et de l'absence de « toute sélection »
dans la « répartition entre les établissements » en sera le fondement
juridique.
Au contraire, nous soutenons que la liberté et la gratuité d'accès à
l'université et à la connaissance constituent des principes humains
émancipateurs au fondement de notre démocratie et du progrès social.
Nous déclarons notre attachement à ces spécificités du modèle
universitaire « à la française » éloigné de la marchandisation et de la
sélection sociale à « l'anglo-saxonne », où le projet de loi veut nous
conduire.
Dans ce contexte, la mise en place de la plate-forme Parcoursup, avant
même l'adoption du projet de loi, est l'outil illégitime qui va
permettre le « libre choix » par les universités de leurs futur.e.s
étudiant.e..s en les sélectionnant, et pour certaines sur la base d'
«attendus » loufoques.
C'est pourquoi :
· Nous demandons le retrait de ce projet de loi.
D'ores et déjà :
· Nous dénonçons la fixation de capacités d'accueil dans toutes les
Licences 1 de l'UPPA à la rentrée prochaine et demandons leur abandon.
· Nous nous opposerons par tous moyens à la définition d' « attendus
locaux » visant à une surenchère de critères de sélection pour trier
les bachelier.e.s.
· Nous lançons un appel à l'ensemble des enseignant.e.s,
enseignant.e.s- chercheur.e.s et personnels administratifs à ne pas
participer à l'examen et au tri des candidatures.
En outre, nous estimons que les garanties ne nous sont pas données pour
pouvoir effectivement accueillir dans de bonnes conditions l'ensemble
des titulaires du baccalauréat qui le souhaiteraient alors même que les
24 gels de postes d'enseignants-chercheurs et enseignants ont réduit
notre potentiel d'enseignement. En particulier, les mesures spécifiques
permettant un suivi personnalisé des étudiants nécessitent des moyens
financiers, humains et matériels importants qui ne sont pas
actuellement budgétés.
Parce que les étudiant.e.s ne doivent pas être les cobayes d'une
expérimentation placée sous l'injonction de l'urgence, il est
absolument nécessaire :
· De dégeler les 24 postes d'enseignant.e.s chercheur.e.s et d'ouvrir
des postes à hauteur des besoins d'accompagnement des nouveaux
étudiant.e.s et des étudiant.e.s actuel.le.s
· De ne pas ouvrir dans l'urgence de nouvelles licences alors même que
la décision doit être précédée d'un temps de concertation et
délibération pour évaluer les moyens nouveaux qui doivent être mis à
disposition
Motion adoptée à l'unanimité le 1er Février 2018, Pau UPPA
(L'AG à l'appel d'une large Coordination éducative a réuni entre 100 et
150 personnes entre 13h et 15h, amphi 1, ex-UFR Lettres. Unanimité,
aucune abstention ni de refus de prendre part au vote)