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jeudi 15 juillet 2021

Site web CGT FERC Sup Sorbonne Université

Comptes rendus du dernier CA et dernière CFVU de la mandature Chambaz.

Quelques informations d’abord concernant les campagnes d’avancement des collègues BIATSS.

Tu trouveras ici les résultats de promotion pour les AENES. Nous avions déjà diffusé les résultats pour les ITRF. Les personnels de bibliothèque retrouveront les résultats comme habituellement sur Poppée.

A cause de la loi de transformation de la fonction publique, les représentants du personnel ne sont plus consultés sur les avancements de carrière des personnels. Non seulement les collègues ne peuvent plus bénéficier du soutien des syndicats pour défendre leur dossier, mais en plus ils ne reçoivent plus aucune information sur le traitement de leur situation.

Nous avons donc demandé à la direction de l’université d’informer les collègues, afin qu’elles et ils sachent si leur dossier a été retenu ou pas pour une transmission au ministère. Malgré sa réticence à informer directement les agents, la direction a été sensible à nos arguments. Des informations devraient donc être fournies aux encadrants, leur permettant de savoir quels agents de leur service ont vu leur dossier retenu. Ils pourront ainsi informer leur équipe en toute transparence.

Par ailleurs, tu trouveras sur notre site le compte-rendu du CNESER de la semaine dernière.

Compte-rendu du dernier Conseil d’Administration de la mandature Chambaz

Le président a présenté le bilan de sa mandature. Il se félicite d’avoir réussi à construire une université pleine et entière, avec des "réalisations impressionnantes" ; notant tout de même que "tout n’est évidemment pas encore pleinement abouti dans l’installation et le fonctionnement au quotidien de Sorbonne Université".
Parmi les réalisations impressionnantes, peut-être pense-t-il à l’harmonisation par le bas du temps de travail des Biatss ? Ou à la mise en place d’un régime indemnitaire fondé sur l’individualisation des carrières ? Plus probablement s’agit-il du formidable mille-feuilles administratif que constitue désormais SU avec son nombre vertigineux de vice-doyen·nes, vice-président·es, directeur·trices, directeur·trices-adjoint·es et autres chargé·es de mission... Pendant que les services administratifs et techniques fonctionnent à flux tendu, voire en sous-effectif ; et que les enseignant·e·s conjuguent tant bien que mal enseignement et recherche dans des conditions toujours plus précaires.

Le bilan social 2020 a ensuite été présenté.
Ce bilan est malheureusement largement incomplet : rien sur les carrières, rien sur le télétravail et travail à distance, rien sur la formation continue des personnels, rien sur la santé et sécurité au travail, rien sur l’action sociale et sportive...
Les vacataires ne sont pas intégrés au bilan, alors qu’elles et ils représentent des centaines d’heures d’enseignement.
On constate quand même une diminution du nombre de postes d’enseignant·es chercheur·euses (sans d’ailleurs donner le nombre d’étudiant·es et son évolution depuis le dernier bilan), une diminution du nombre de postes de Biatss ; un accroissement de la proportion de contractuel·les.
Côté rémunération, aucune information sur la PIU (quelle répartition homme-femme ? Quelle répartition entre les facultés ? Quels montants ?). Aucun détail non plus sur les volants technicité et responsabilité des primes Biatss. Enfin, rien de rien sur la PIC, c’est la prime la plus obscure de notre histoire !

Bref, les collègues chargés de rédiger ce bilan social n’ont visiblement pas eu les moyens pour constituer un document complet.

Un point positif tout de même, l’université reconduit le dispositif d’exonération partielle des frais d’inscription pour les étudiants extra-communautaires : en clair, SU n’applique pas le mal nommé programme Bienvenue en France.

La CGT avait demandé d’inscrire à l’ordre du jour une information complémentaire concernant l’intégrité scientifique.
Sorbonne Université a nommé une déléguée à l’intégrité scientifique. Il apparaît que cette mission ne dispose d’aucun moyen pour faire appliquer ses recommandations. Si vous constatez un manquement sur des questions d’intégrité scientifique, vous pouvez donc saisir la déléguée qui instruira le dossier. Ensuite... c’est le président qui décide tout seul comme un grand d’appliquer ou non les recommandations émises ; un bel exemple de démocratie universitaire sur le papier, mais moins dans la réalité.

Enfin, nous avons soumis une motion au vote du conseil, à propos de l’application de la LPR.

Voici le texte de cette motion :
La Loi de programmation de la recherche (LPR) a introduit la possibilité de mettre en place des chaires de professeurs junior (« tenure tracks »). Des chercheurs ou enseignants-chercheurs en CDD seraient recrutés pour 3 à 6 ans, avec des règles différentes de celles des personnels fonctionnaires, avec une possibilité de « titularisation » directe en tant que Professeur d’Université (PU) ou Directeur de Recherche (DR). Ces chaires de professeur junior constituent une remise en cause profonde du statut de fonctionnaire d’État des personnels et menacent les corps des MCF et des CR.
Cette loi introduit également la possibilité de mettre en place des « CDI de mission scientifique ». Ces « CDI de mission scientifiques » s’arrêtent avec la « réalisation des missions » et peuvent « être rompus lorsque le projet ou l’opération […] ne peut se réaliser ». Le départ (décès, mutation, départ en retraite…) du porteur d’un projet ou l’arrêt du financement du projet deviennent des motifs de fin de contrat. C’est une nouvelle forme de précarité et une attaque supplémentaire contre l’obligation légitime de pourvoir les fonctions pérennes par des fonctionnaires.
Enfin, la LPR permet de déroger de façon « expérimentale » à l’obligation de qualification par les sections du CNU pour concourir à certains postes de maître de conférence (MCF).
Le Conseil d’administration de SU rappelle son attachement au statut de la fonction publique et aux modalités de recrutement des fonctionnaires, enseignant·es-chercheur·es et BIATSS.
Il déclare qu’il ne mettra en place aucun de ces éléments : ni chaires de professeur junior, ni CDI de mission scientifique, ni dérogations à la qualification MCF.

Notre bon président ayant déclaré que SU ne ferait pas appel au dispositif des tenure tracks cette année, et ayant régulièrement fustigé la politique (par ailleurs désastreuse) de la ministre Vidal, il nous a semblé pertinent de concrétiser ces éléments de langage par une motion, signifiant clairement que SU n’appliquera pas les éléments parmi les plus problématiques de la LPR.

Mais certains membres du conseil d’administration ont estimé que ce type de décision ne relevait pas de cette mandature (peut-être attendent-ils une nouvelle loi de programmation, dans 4 ans, pour s’exprimer sur la LPR ?!). Sur proposition de M. Chambaz, le conseil a donc voté sur... la possibilité de voter ou pas la motion ! Résultat : plutôt que de s’exprimer clairement sur la LPR, Réunis et d’autres organisations ont souhaité ne pas voter cette motion. Courage, fuyons...

Compte-rendu de la CFVU du 1er juillet

Suite à la réforme des Inspé, il s’agissait lors de cette dernière séance de CFVU sous la présidence de Jean Chambaz de voter les maquettes de formation pour les MEEF, ce qui a occupé les débats dès l’ouverture de la séance. Le directeur de l’Inspé de Paris était présent pour nous faire avaler la nécessité de valider les maquettes de formation présentées. Les débats ont été nourris, surtout de la part des membres de la CFVU hostiles à la réforme des Inspé et nous avons rappelé sous un feu roulant de prises de paroles tout notre désaccord à se prêter au jeu assez contradictoire, d’appliquer « coûte que coûte » une réforme néfaste pour la formation des futur·es enseignant·es.

Devant l’intransigeance du Pdt Chambaz qui a refusé la demande des étudiant·es pour un vote à bulletins secrets, nous avons réussi à séparer le vote sur la « motion » Inspé présentée par la présidence et le vote sur les maquettes.

La motion amendée dans le sens de réaffirmer fortement notre opposition à la réforme des Inspé et surtout de ne présenter les maquettes que pour la seule année 2021 en demandant expressément au gouvernement de réviser sa réforme pour la rentrée 2022 a recueilli 31 voix POUR avec 1 abstention sur 32 votant·es. En revanche les maquettes de formation MEEF n’ont été validées qu’à une très courte majorité : 12 voix POUR face à 16 abstentions (les étudiant·es tous syndicats confondus) et 4 voix contre.

Alors qu’il aurait pu s’estimer satisfait du résultat de ce vote, mais fidèle à son tempérament de toute-puissance, le président Chambaz n’a pu s’empêcher de lancer quelques remarques cinglantes aux membres de la CFVU qui ne sont pas en accord avec ses orientations, au moment d’un tout petit discours de fin de séance, il s’est dit être heureux de quitter la présidence de SU pour « s’occuper de lui », « que les débats avaient été « intéressants quelquefois, mais pas toujours et souvent stériles à cause de vous mesdames » a-t-il lancé aux représentantes de SPESR et CGT. Ensuite se levant d’un coup, il a voulu sortir par une porte fermée à clé : ce qui, au théâtre, s’appelle « rater sa sortie ». Décidément, la présidence chambazienne aura été discourtoise d’un bout à l’autre du mandat, sans aucune convivialité (aucun pot pour les membres de la CFVU comme il était d’usage à l’ex-Paris4 à la première de l’année civile et à la dernière de l’année scolaire), un dénigrement systématique sur des caractéristiques personnelles des membres de la CFVU qui s’opposent à ses diktats, ce qui s’apparente à du harcèlement pur et simple.

Bref : vive la fin de l’ère Chambaz, elle ne génèrera pas de bons souvenirs : on l’oubliera très vite !

Nous te souhaitons de très bonnes vacances.