Blog du syndicat CGT FERC SUP université & INSA Rouen
Le 25 novembre est la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Au-delà du symbole que peut représenter cet événement, rappelons que des étudiantes et des travailleuses de l’Université et de l’INSA de Rouen ont eu à subir des actes intolérables. Leurs paroles ont pu ne pas être suffisamment entendues.
Une journée d’étude sur le harcèlement sexuel s’est tenue à la Maison de l’Université le 29 avril 2019 avec la participation d’organisations syndicales, d’associations et de victimes. Un lien a été établi avec les conditions de travail et d’étude que nous connaissons. La loi de programmation de la recherche (LPR), si elle devait s’appliquer, renforcerait la subordination et la concurrence, et sans doute ce type de violences.
Lors de cette journée, la complexité de la cellule de veille mise en place par la présidence de l’Université Rouen Normandie a été discutée. Il s’est avéré qu’ensuite cette cellule n’a pu se déployer pour protéger certain.es enseignant.es et étudiant.es victimes de photomontages pornographiques et racistes diffusés sur la toile et les réseaux sociaux.
Communiqué de l’union nationale des syndicats CGT de l’enseignement supérieur CGT FERC Sup
25 novembre : la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes est soutenue par l’Organisation des Nations Unies (ONU).
Depuis #Metoo, la parole des femmes se libère. Et avec elle, on « découvre » que le sexisme, les injustices et les violences à l’égard des femmes sont présents dans tous les secteurs d’activité. L’enseignement supérieur et la recherche (ESR) n’est pas épargné et les faits potentiellement graves sont trop répandus pour être encore ignorés, personne ne doit rester indifférent !
On ne dispose pas d’une vue globale et de données suffisantes sur les violences sexuelles et sexistes dans l’ESR. Seules quelques études qualitatives, de (trop) rares plaintes en justice relayées par la presse ou des enquêtes locales révèlent que les violences sont probablement massives.
Depuis ces derniers mois, les témoignages d’étudiantes des grandes écoles, des écoles d’art et de la culture, de médecine ou encore d’archéologie se multiplient dans la presse pour dénoncer le harcèlement, les humiliations et la discrimination subis pendant leur scolarité, l’internat, le doctorat, les stages et chantiers archéologiques et dans la recherche.
En février 2020, l’enquête adressée aux personnels enseignants, administratifs et techniques et aux étudiant·es des établissements du ministère de la culture et celle de l’observatoire étudiant sur les violences sexuelles et sexistes dans l’ESR ont publié des résultats alarmants :
- une étudiante sur 10 a été victime d’agression sexuelle ;
- une étudiante sur 20 a été victime de viol.
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1 étudiant·e sur 5 ne fait pas la distinction entre agression sexuelle et harcèlement sexuel. |
Principales causes des violences sexuelles :
| Violences sexuelles au cours des études, victimes ou témoins des violences suivantes : |
• 20% effet groupe
• 18% impunité
• 18% manque d’éducation des étudiant·es
• 18% alcool
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• 58% violences verbales
• 48% contact physique non désiré
• 40% propos LGBTQI+phobes
• 9% de viols (une ou plusieurs fois)
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11% seulement déclarent avoir informé leur établissement des faits subis ou constatés :
- 22% disent que ça ne sert à rien
- 9% disent que ça ne sera pas pris au sérieux
- ¼ des étudiants ne savent pas qu’il existe des structures prenant en charge ce type de situations dans leurs établissements
- 18% pensent qu’il n’en n’existe aucune
Propositions des étudiant-es : - 13% demandent une campagne de communication
- 12% demandent des actions de prévention dans les associations et durant les soirées festives
Parmi les répondant·es, nombreuses sont les étudiantes qui n’osent pas en parler au risque d’aggraver la situation, qui ne savent pas vers qui se tourner ou qui pensent ne pas pouvoir réellement être aidées. En effet, ces violences subies s’inscrivent souvent dans des rapports de domination et pouvoir. Trop souvent, la parole des victimes est remise en cause. Trop souvent, les situations sont traitées au cas par cas dans le silence des institutions. Et trop souvent, les victimes sont éloignées de leur lieu d’étude ou de recherche (thèse) au profit des agresseurs sans un accompagnement juridique et psychologique et sans que soit engagée une politique de prévention et de lutte à l’échelle de l’établissement.
L’Union nationale CGT FERC Sup exige la tolérance zéro envers les violences sexistes et sexuelles dans l’ESR.
- L’Union nationale CGT FERC Sup invite également tous les personnels enseignants, administratifs et techniques et les étudiant.es de l’ESR à être en alerte permanente et constante pour condamner et agir contre tout comportement sexiste et toute violence à l’égard des femmes dans leur équipe, leur service, leur classe ou leur laboratoire.
- L’Union nationale CGT FERC Sup exige qu’un état des lieux des violences faites aux femmes dans toutes les catégories professionnelles de l’ESR soit réalisé par le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
Pour agir, il faut voir et identifier ce qui fait violences.
Vous trouverez ci-dessous la qualification des faits et des outils d’informationRessources :
- Combattre les violences sexistes et sexuelles, Livret CGT, édition 2020 ;
- Tribune unitaire contre le sexisme dans l’enseignement, publiée le 28 septembre 2020 ;
- Fiches réflexes sur la conduite à tenir dans les situations de harcèlement sexuel dans la fonction publique, Fonction publique, mars 2018, actualisées en 2020 ;
- Guide de prévention et de traitement des situations de violences et de harcèlement dans la fonction publique DGAFP, édition 2017 ;
- 1er état des lieux du sexisme en France, Rapport n°2018-01-07 du HCE (Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes), publié le 17 janvier 2019.
- http://www.egalite-professionnelle.cgt.fr/ce-que-nous-voulons/violence
Comportement
| Définition |
Exprimer poliment dans le contexte adapté son envie de
connaître une personne ou de la revoir, et respecter ses
décisions, ses désirs et ses goûts, ainsi que son éventuel refus
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SÉDUCTION |
Faire des blagues sur les blondes |
SEXISME |
Faire un commentaire sur le physique ou la tenue d’une
personne qui n’a rien demandé ou qu’on ne connait à peine
|
SEXISME |
Tenir des propos salaces |
HARCÈLEMENT SEXUEL |
Faire un commentaire sur les fesses ou les seins d’une personne
qui n’a rien demandé
|
HARCÈLEMENT SEXUEL |
Insister après un refus ou une absence de réponse |
HARCÈLEMENT SEXUEL |
Afficher des images à caractère pornographique sur son lieu de
travail
|
HARCÈLEMENT SEXUEL |
Envoyer des SMS ou mails sexuels à une personne qui n’a pas
consenti à ce « jeu »
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HARCÈLEMENT SEXUEL |
User de sa position pour obtenir un acte de nature sexuelle |
HARCÈLEMENT SEXUEL |
Menacer une personne pour qu’elle accepte des avances |
HARCÈLEMENT SEXUEL |
Toucher/pincer les fesses/les seins en dehors d’un rapport
mutuellement consenti
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AGRESSION SEXUELLE |
Embrasser une personne par surprise ou contre son gré |
AGRESSION SEXUELLE |
Plaquer une femme contre un mur en dehors de tout rapport consenti et mutuel |
AGRESSION SEXUELLE |
Forcer une personne à effectuer une fellation |
VIOL |
Introduire un objet dans l’anus ou le vagin d’une personne sans son consentement |
VIOL |
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Pour contacter la CGT Université & INSA de Rouen ou se syndiquer : sees-cgt@univ-rouen.fr
Au bout de ce lien, le site de la CGT Université & INSA Rouen.