"Pour un Service public national d'Enseignement supérieur et de Recherche laïque, démocratique et émancipateur"
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Le projet d’iDEx lancé par la Ministre Pécresse s’inscrit totalement dans la logique de sa loi LRU de 2007 visant à l’éclatement du Service public d’enseignement supérieur et de recherche et à l’ouverture, la plus large possible, des établissements au privé (financements, personnalités extérieurs des CA, Opération campus et PPP, externalisation de services, audits privés, cabinets conseils pour la rédaction des projets d’établissements et des réponses aux appels d’offres – iDEx notamment – etc.).
Les syndicats CGT de l’enseignement supérieur et de la recherche de la région Midi-Pyrénées restent très attachés à un Service public d’enseignement supérieur et de recherche de qualité offert au plus grand nombre, quelle que soit l’origine sociale et géographique des citoyens, assuré par du personnel relevant du statut de la Fonction publique d’État, avec des garanties nationales, et travaillant dans les meilleures conditions.
Le projet d’iDEx UNITI poursuit donc l’ouvrage de déconstruction entamé par la Ministre et met l’université sur les rails d’une économie de marché de la connaissance. Ce qui sera synonyme, pour les personnels, de réduction de postes, d’augmentation de la charge de travail, de dégradation des conditions de travail et de souffrance accrue au travail.
Comme pour France Telecom, La Poste, Pôle emploi, le secteur hospitalier mais aussi ailleurs dans le privé pour Continental, Molex, Freescale, Arcelor et hélas bien d’autres, la politique actuelle, fondée sur le seul rendement financier, détruit les services publics, l’industrie et l’emploi.
Tous les ingrédients sont là pour amplifier le mouvement initié par la loi LRU :
D’abord l’appareil exécutif qui doit appliquer le plan et l’imposer, une direction hyper centralisée autour d’un « Directeur Général Exécutif seul maître à bord » épaulé par un conseil de surveillance (dont 7 des 12 membres sont des personnalités extérieures cooptées) et comprenant uniquement 3 représentants des personnels et étudiants (pour un site universitaire regroupant plus de 100.000 personnes – étudiants et personnels) et un conseil universitaire qui se réunit une seule fois par an.
Ensuite l’arsenal juridique et le dispositif mis en œuvre : un statut de Grand établissement permettant de déroger au statut général des universités (mode de gouvernance, droit d’inscription, sélection et mode de gestion notamment), un pacte commun entre les filiales et la direction du groupe qui fixe les lignes et les sanctions.
Puis l’image d’un grand site unifié qui doit masquer le plus longtemps possible le but réel : la mise en place d’un périmètre d’excellence qui va permettre d’exclure et de réduire la surface des établissements universitaires de Toulouse au prétexte d’une visibilité internationale renforcée présentée comme incontournable dans une économie de marché de la connaissance très concurrentielle.
La CGT refuse ce projet qui privilégie à outrance l’hyperconcentration des formations et des thématiques de recherche, l’« éliminations des doublons », le « regroupement thématique » qui conduira à l’abandon d’une offre pluridisciplinaire de qualité sur l’ensemble du territoire. La CGT dénonce aussi cette politique d’élitisme suicidaire qui contraint la communauté à diriger tout ses moyens financiers et humains sur les seules filières étiquetées d’« excellence » écartant 95% des étudiants et plus de 70% des personnels. La concentration des moyens (financiers et personnels) sur les quelques rares filières d’ « excellence » crée inévitablement une université à deux vitesses dont la conséquence immédiate ne peut être que la sélection des étudiants. Et la discrimination sociale. L’établissement que veut mettre en place le projet UNITI est hors de proportions (95.000 étudiants et 12 000 personnels) et n’aura plus aucune dimension humaine. La loi d’orientation de 1968 a permis un foisonnement et une richesse de l’enseignement et de la recherche qui vont être écrasés par cette politique normative et restrictive qui nous est imposée. Une telle politique est totalement contraire à la défense du Service public d’enseignement supérieur et de recherche que nous défendons.
La CGT refuse de croire qu’il n’y a pas les moyens d’assurer en France une politique d’enseignement supérieur et de recherche d’envergure avec des financements récurrents à la hauteur des besoins sociaux de notre pays alors même qu’on n’hésite pas par ailleurs à donner tant de milliards aux banques privées pour qu’elles puissent poursuivre leur politique de pillage et d’enrichissement au détriment des peuples.
Les syndicats CGT de l’enseignement supérieur et de la recherche de Midi-Pyrénées appellent toute la communauté universitaire à s’opposer au pacte de non retour imposé par l’iDEx UNITI et à stopper toute manœuvre de passage en force dans des conseils hélas très affaiblis par la loi LRU.
La CGT demande à ce que dès maintenant les porteurs de ce projet viennent l’exposer à la tribune dans des Assemblées générales devant l’ensemble des personnels et des étudiants pour que toute la communauté universitaire toulousaine sache très précisément où nous conduit le projet d’iDEx UNITI.
Nous devons rétablir la démocratie dans nos établissements et dans le PRES de l’Université de Toulouse !