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jeudi 3 mars 2022

EHESS

Des chaires de professeur junior à l’EHESS ?

Chères et chers collègues,

L’ordre du jour du Comité technique du 17 février 2022 prévoit plusieurs avis et points d’information qui touchent aux ressources humaines :

Point 2) Avis sur les lignes directrices de gestions indemnitaires des enseignants-chercheurs.
Où on apprend que sur la partie individuelle de la prime, pour des tâches strictement équivalentes, les MCF reçoivent 5000€, et les DE 7000€.

Nous demandons à ce qu’une prime de 6000€ soit versée quelque soit le statut du ou de la récipiendaire.
Nous demandons aussi que son versement soit strictement paritaire dans chacun des corps.

Point 3) Un "point d’information" sur les décrets d’application de la Loi de programmation de la recherche 2021-2030

1° Le dispositif dit de "repyramidage" négocié par les syndicats réformistes pour faire passer la pilule LPR, permettant à quelques MCF (2000 entre 2021 et 2025) d’obtenir une promotion interne en PU en vue d’atteindre un équilbre 60%-40% (sans contrepartie de recrutement de MCF). Le Ministère n’a pas inclus l’EHESS dans le dispositif pour 2021 ou 2022. (Pour plus d’information, voir https://academia.hypotheses.org/33594).

2° les chaires de professeurs junior.
Nous sont fournies à la fois la circulaire du 5 janvier 2022, et la paraphrase du texte.
On apprend ainsi que le dispositif :

  • recrute en CDD de 3 à 6 ans (max), à une hauteur salariale (https://academia.hypotheses.org/34665) correspondant à un PU de 3e échelon ou un MCF de 6e échelon.
  • selon la lecture qu’en fait l’institution, l’objectif serait : recruter moins tardivement après la thèse, sur des disciplines ou sous-disciplines rares (La loi précise selon “besoin spécifique” et de “domaines de recherche pour lesquels [un établissement] justifie de cette nécessité”), réduire le nombre d’années de post-doctorat (oubliant que la CPJ est un contrat post-doctoral). Pour plus d’informations, voir : https://academia.hypotheses.org/34113.

La présidence ne précise pas pour autant :

  • 1° que le dispositif est dérogatoire au recrutement sur statut public de maîtres et maîtres de conférences et aux professeur-es d’universités ;
  • 2° que le nombre de postes prévus représentant jusqu’à 2500 postes annuels (15% ou 25% quand le nombre de CPJ est <5), le Ministère a lancé activement une campagne dès août 2021, puis une 2e en janvier 2022, mais ne peut apporter aucune garantie sur la création des postes titulaires dans 6 ans
  • 3° et bien sûr, sans entendre l’opposition unanime des organisations syndicales représentatives au dispositif qui met en cause le statut national des EC.
  • 4° Plusieurs universités (Montpellier Paul Valéry, Sorbonne Université), Conseils académiques (UPEC), facultés (Sciences Paris-Orsay) ont refusé d’utiliser ce dispositif, appréhendant la remise en cause du statut et son évaluation nationale, et craignant les dysfonctonnements suscités pas les inégalités accrues au sein du corps enseignant.
  • que leur recrutement -pour l’EHESS - serait également dérogatoire à nos procédures - sans qu’aucune discussion n’ait commencé à ce sujet. Et alors même que nous recrutons autour de 10 DE par an et 2 MCF.
  • que les chaires de professeurs junior font partie des dispositifs de la LPPR qui participent activement à la précarisation des jeunes chercheuses et chercheurs et du monde de la recherche. Les voir entrer à l’EHESS signerait aussi la fin des espoirs que cette institution puisse chercher à préserver des statuts pérennes pour nos jeunes collègues.

{{Nous engageons le Comité technique à voter une motion déclarant le refus de voir l'EHESS faire remonter un ou plusieurs profils de chaires de professeur junior.}}

La CGT EHESS
Le Syndicat des doctorant-e-s de l’EHESS