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samedi 10 février 2024

Palestine : cessez-le feu immédiat et permanent : maintenant !

Article tiré de l’Écho du sup n° 5, rédigé mi-janvier 2024. Malheureusement, le bilan humain continue à empirer dramatiquement. Voir aussi notre page consacrée à la mobilisation pour le cessez-le-feu immédiat et permanent en Palestine.

Bilan de la guerre

Après 3 mois de guerre et de siège depuis l’attaque du Hamas qui a fait 1.140 morts israéliens, essentiellement des civils, voici le bilan –-partiel et à date du 10 janvier 2023-– de la guerre menée par l’État d’Israël contre Gaza. Ce bilan s’alourdira de jour en jour, tant que le cessez-le-feu ne sera pas imposé.

« Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence », Yoav Galan, le 9 octobre 2023, Likoud, Ministre de la Défense d’Israël. La doctrine Dahiya [1] est appliquée dans toute sa brutalité.

Selon UNICEF, qu’on peut difficilement accuser d’être partisan : « Dans la bande de Gaza, 23.357 personnes, dont plus de 5.350 enfants et au moins 3.250 femmes, seraient décédées. Près de 59.410 personnes auraient été blessées dont 8.663 enfants. Des milliers d’autres sont portés disparus. Les femmes et les enfants représentent 70 % des victimes. Le bilan s’alourdit chaque jour de façon stupéfiante. La bande de Gaza est aujourd’hui l’endroit le plus dangereux au monde pour un enfant. » « Dans la bande de Gaza, les maisons et les infrastructures essentielles sont en ruine. »
« La Cisjordanie est également le théâtre de violences. Au moins 85 enfants auraient été tués et des centaines d’autres, obligés de fuir. 2023 aura été l’année la plus meurtrière jamais enregistrée pour les enfants de Cisjordanie. Désormais, ils craignent d’aller à l’école, de jouer, de vivre leur vie d’enfants. » « 55 % des infrastructures d’eau et d’assainissement ont été endommagées. » [2]

Selon l’OMS, « 1,9 million de gens soit près de 85% de la population totale de Gaza, sont des déplacés, dont certaines plusieurs fois, étant donné que des familles sont forcées de fuir à plusieurs reprises. Près de 1,4 million de déplacés sont hébergés dans 155 infrastructures de l’agence des Nations Unies chargée des réfugiés palestiniens, l’UNRWA, qui ont dépassé leur capacité d’accueil. »

Toujours selon l’OMS, « 21 des 36 hôpitaux ne fonctionnent pas. Seule une quinzaine d’hôpitaux fonctionnent partiellement (9 dans le sud, 6 dans le nord). L’OMS a également recensé 590 attaques contre les soins de santé dans le territoire palestinien occupé depuis le 7 octobre. Plus de 300 attaques dans la bande de Gaza ont fait 606 morts. Les attaques ont touché 94 établissements de santé (dont 26 hôpitaux endommagés sur 36) et 79 ambulances (dont 41 ont été endommagées). » [3]

Selon Reporters sans frontières, « au moins au moins 81 journalistes ont été tués dans la bande de Gaza par des frappes israéliennes, dont 18 au minimum dans l’exercice de leur fonction ou en raison de leur qualité de journaliste ». 31 journalistes palestiniens sont en prison. [4]

Les médicaments manquent. Les opérations sont réalisées sans anésthésie. Les maladies chroniques (cancer, diabète…) ne sont plus traitées.
La famine et les épidémies se développent. Des universités et des écoles sont détruites. L’Université de Birzeit en Cisjordanie, qui a lancé un appel à la justice et la liberté en Palestine [5], a été la cible de 2 raids de l’armé israélienne. Une partie du gouvernement israélien appelle à expulser les gazaouis et coloniser la bande de Gaza [6]. Les conséquences immédiates et à moyen terme sont difficilement envisageables.

À tel point que l’Afrique du Sud a déposé un recours à la Cour pénale internationale contre Israël pour génocide. [7]

Personne ne peut rester indifférent.

La CGT a réagi vivement et fort justement au lendemain du 7 octobre. Mais force est de constater qu’entre mi-novembre et début janvier, la CGT n’a pas brillé dans les mobilisations : les appels à manifester pour le samedi ont été à peine relayés, souvent très tardivement. À Paris, il n’y a plus de banderole, presque pas de drapeaux syndicaux, pas de cortèges syndical. Quelles que soient les raisons (interdiction initiale de manifester du gouvernement Macron, inadmissible !) ; pressions variées tendant à assimiler toute critique de la politique israélienne à de l’antisémitisme ; manifestation prétendument contre l’antisémitisme organisée par Braun-Pivet et Larcher, les mêmes qui font voter la loi ultra-réactionnaire dite « immigration » le 19 décembre 2023 ; reculs idéologiques par rapport à la cause palestinienne ; usure suite à la mobilisation des retraites…), on ne peut pas laisser faire, il faut inverser la tendance [8]. Les manifestations monstres aux USA [9], en Grande Bretagne notamment, les prises de positions du mouvement ouvrier au niveau mondial montrent la voie. Partout dans nos établissements, utilisons l’appel intersyndical, discutons avec les collègues, organisons des de positions, des rassemblements, appelons aux samedis, pour exiger (cf. communiqué CGT du 9 janvier 2024) :

  • le cessez-le-feu immédiat et la levée du blocus de Gaza ;
  • l’arrêt des bombardements et des déplacements forcés de la population ;
  • la protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie ;
  • la liberté d’expression et de manifestation, les libertés démocratiques fondamentales ;
  • la libération des otages et des prisonnier·es palestinien·nes détenu·es par milliers sans jugement en Israël ;
  • l’arrêt du commerce avec les colonies illégalement implantées en Palestine occupée ;
  • une paix juste et durable entre palestinien·nes et israélien·nes .

[1« C’est la doctrine Dahiya, élaborée à l’université de Tel-Aviv, suivant laquelle il faut utiliser dans les opérations militaires une force écrasante, répliquer de manière disproportionnée à l’ennemi, viser explicitement les infrastructures civiles, et ne pas hésiter devant les dommages collatéraux, le tout en contradiction explicite avec les lois de la guerre. », Ivar Ekeland, président de l’Association des universitaires pour le respect du droit international en Palestine (AURDIP), tribune dans l’Humanité le 10 décembre 2023.

[6Le ministre de la sécurité nationale Itamar Ben Gvir et le ministre des finances Bezalel Smotrich, voir Le Monde du 5 janvier 2024.

[8On note très positivement l’appel CGT du 9 janvier et la manifestation du 13 janvier, dans laquelle un cortège syndical était organisé, avec la participation et la prise de parole de Sophie Binet.

[9Voir l’appel de syndicats américains, relayé dans l’appel des URIF CGT, FO, FSU, SUD.