Nous reproduisons ici les articles du dossier central de l’Echo du Sup N°4, dans leur intégralité.
Collectif de rédaction : Frédérique Bey, Cedric Bottero, Alexis Cukier, Hendrik Davi, Alexandre Korber, Françoise Morel-Deville, Jean-Marc Nicolas
Introduction
« L’effondrement climatique a commencé », a réagi le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à l’annonce de l’observatoire européen Copernicus, indiquant que l’été 2023 avait été le plus chaud jamais mesuré dans le monde depuis les derniers 120 000 ans, c’est-à-dire aux débuts de l’humanité. De leurs côtés, des chercheurs et chercheuses français, zadistes et militants du climat multiplient les tribunes et les actions pour alerter contre un possible emballement climatique et appellent à un projet Manhattan de la transition écologique neutre en carbone.
En réponse, Patrick Pouyanné, patron de Total Énergies, oppose la « vie réelle » aux données du consensus scientifique présentées par Jean Jouzel, lors de son discours devant une assemblée glaciale au Medef ; l’exécutif criminalise les organisations environnementales et esquisse une « écologie à la française » axée sur la « compétitivité » et la « souveraineté » !
Ne nous y trompons pas, la France, comme les pays riches ayant les mains liées avec les grands patrons d’industries et les ploutocrates, ne prendra pas les mesures nécessaires de manière préventive, mais continuera à exploiter la population et à détruire les ressources naturelles, afin de prolonger son modèle technico-industriel.
Alors, comment se faire entendre et quelle(s) méthode(s) adopter ? D’abord, rendre conscience qu’il y a des choix de société urgents à faire pour un autre avenir. Ensuite, accompagner nos syndicats pour résister et négocier le virage. Notre mobilisation sur la transition doit proposer des perspectives sociales et existentielles en contrepoint de l’idéologie capitaliste et des représentations négatives des collapsologues qui n’offrent que des souffrances psychiques à la jeunesse. Bifurquer vers une autre société au nom de l’habitabilité de la planète, c’est-à-dire d’une répartition des ressources et des biens communs, à la mesure des besoins humains et non humains.
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