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mardi 28 avril 2020

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Déclaration de la CGT au Conseil d’administration de l’Université Savoie Mont Blanc du 28 avril 2020

Déclaration de la CGT au Conseil d’administration de l’Université Savoie Mont Blanc du 28 avril 2020

Le Conseil scientifique COVID-19 dans son avis en date du 20 avril 2020 précise que le confinement pratiqué depuis le 17 mars a permis de réduire la transmission du virus de 84%. Lever ce confinement sans offrir toutes les garanties pour les personnels, en particulier celles et ceux de l’USMB, sera criminel. La crise que nous traversons est effectivement un combat, mais c’est et c’est seulement le combat de toutes celles et ceux qui sont exposé·e·s , démuni·e·s de protection pour leur santé et dont les droits sont déniés au cœur même de la crise.

Aujourd’hui, l’ensemble de nos activités devraient être occupées à soutenir ce combat. Accepter de reprendre un fonctionnement en mode certes dégradé mais se voulant normal, c’est à dire dépourvu de caractère exceptionnel, de nos instances, qu’elles soient nationales ou locales, comme notre Conseil d’administration, nous amènerait à considérer que nous pouvons relancer nos activités. Or une relance conduirait immanquablement à une reprise de contamination, à des cas graves de la maladie et à la mort pour les plus fragiles.

Les inégalités sont accrues par le confinement. La fracture numérique n’épargne pas le monde des étudiant·e·s. Appuyer nos évaluations sur un contrôle des connaissances à distance est injuste. Comme le demandent les étudiant·e·s, la règle devrait être l’arrêt des évaluations obligatoires pour ce second semestre et la validation intégrale de ce semestre. Cela permettra à tou·te·s les collègues de pouvoir envisager sereinement les modalités de maintien du contact pédagogique le plus efficace possible avec les étudiant·e·s, quand cela est possible. Il faut consacrer l’énergie aux tâches d’enseignement et de formation qui seront primordiales au moment de la rentrée et ne pas gaspiller les ressources en inventant des évaluations chronophages, injustes et stressantes en cette période difficile.

Pour la CGT, nous l’avons dit plus haut, seul le travail réellement indispensable doit être effectué durant cette période très contrainte. Or, les Plans de continuité d’activité (PCA), qui n’étaient prêts nulle part, ont été écrits dans l’urgence par nos directions le week-end précédent le confinement. Ils n’ont été soumis que très marginalement et tardivement aux instances dont c’est pourtant le rôle, les Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et les Comités techniques (CT), qui ont été à peine informés des mesures prises dans leurs établissements. Il en va de même en ce moment pour les Plans de reprise d’activités (PRA). Cette volonté de gérer militairement la crise doit être mise en parallèle avec toutes les mesures qui sapent au quotidien la démocratie de la République française : drones surveillants nos sorties, traçage de nos déplacements sur nos téléphones sans vote au Parlement, dérapages et violences policières quotidiennes dans les interventions. Ces comportements qui installent chaque jour un peu plus un totalitarisme doivent cesser.

La plupart des personnels BIATSS dont les missions le permettent ont été mis en télétravail. Comme leurs collègues enseignant·es-chercheur·ses, ils ont multiplié les initiatives pour trouver des solutions et mener au mieux leurs missions de service public, parfois en faisant parallèlement la classe à la maison, souvent avec leur propre matériel, souvent dans des conditions techniques et familiales incertaines et pénibles. Aujourd’hui, le ministère les remercie en leur volant 5 jours de congés. Ceux qui ne peuvent pas travailler à distance, parce que leur métier manuel ne leur permet pas, parce qu’ils gardent leurs enfants, parce qu’ils n’ont pas de connexion ou de matériel, ont été placés en Autorisation spéciale d’absence (ASA) par leur employeur. Aujourd’hui, nos ministres considèrent qu’il s’agissait en fait de congés. Tous les parents mobilisés ces dernières semaines apprécieront qu’on leur vole dix jours de repos. La CGT demande le retrait de l’ordonnance 430 du 15 avril 2020.

Le Conseil d’administration doit prononcer :
• L’arrêt immédiat des activités non indispensables et la protection de tou·te·s les collègues en assurant et garantissant la sécurité et la santé des personnels réquisitionnés en présentiel dans l’établissement.
• Le paiement de l’intégralité des salaires et des primes, quel que soit le type de contrat (fonctionnaires, contractuels, intérim, vacations, etc).
• La mise en place du dépistage systématique et volontaire pour les personnels réquisitionnés afin de soigner sans délai et prioritairement toutes le personnes infectées et protéger toutes celles qui ne pas contaminées.