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jeudi 9 février 2023

CGT - Université de Lille

Journal de la CGT Université de Lille n°49

Sommaire :

Éditorial

Au niveau national, recul de l’âge légal d’ouverture des droits à la retraite et allongement de la durée de cotisation !
Au niveau de l’Université, suppression d’un poste BIATSS vacant sur deux et projet d’instaurer une prime de remplacement en lieu et place du recrutement d’un agent temporaire !

Deux millions de personnes dans les rues, mobilisées contre la réforme des retraites le jeudi 19 janvier !
Mille cinq cents signataires de la pétition lancée par la CGT, FSU et Solidaires sur l’Université de Lille en septembre 2022 !

C’est peu dire que nos dirigeants sont sourds à la situation des travailleuses et travailleurs, de leurs conditions de travail et des niveaux de rémunération !
Ils vous diront sans doute qu’ils ne peuvent pas faire autrement, que la situation financière l’impose, qu’il faut sauver le système de retraite par répartition et l’Université !

En réalité, de l’argent, il y en a. Il s’agit bien de le dépenser ailleurs, d’en laisser plus à certains, de poursuivre les baisses et exonérations fiscales, de réduire le périmètre de la Fonction publique pour ouvrir encore plus largement la porte au secteur privé que cela soit pour le développement des retraites complémentaires par capitalisation ou le recours à l’enseignement privé.
Ainsi, Emmanuel Macron a annoncé que « la trajectoire budgétaire » consacrée aux dépenses militaires avoisinerait les 410 milliards d’euros pour la période 2024-2030 contre 295 milliards d’euros pour la dernière loi de programmation militaire, soit une hausse des dépenses de 115 milliards sur les 6 années. Le montant des pensions de retraite s’élevait à 332 milliards d’euros en 2020 et les hypothèses alarmistes parlent d’un déficit possible entre 8 et 17 milliards d’ici 2027 qu’il ne serait soi-disant pas possible de financer sans réformer le régime ! La Loi de Programmation de la Recherche (LPR) adoptée fin 2020 n’a fixé comme objectif que d’investir sur 10 ans, 25 milliards pour atteindre un budget annuel consacré aux organismes et établissements de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de 20 milliards d’euros en 2030, soit 5 milliards de plus qu’actuellement.

Les perdants, on les connaît, celles et ceux qui n’auront pas les moyens d’investir pour une retraite complémentaire ou envoyer leurs enfants dans les boîtes à fric : endettés à vie pour le logement, les factures d’énergie et l’éducation des enfants ! Les gagnants, on les connaît aussi, celles et ceux qui détiennent du capital si peu taxé et des actions d’entreprises dont les cours sont liés directement à la nuisance sociale et environnementale de leurs investissements.
Le travailler plus, c’est travailler plus longtemps pour une retraite moindre ! Vous voulez gagner plus ? Remplacer votre collègue absent ! Le surtravail devient le pis-aller de l’économie de masse salariale !
L’ex-Président de la République, Nicolas Sarkozy l’avait mis en équation : suppression d’un poste de fonctionnaire sur deux et utilisation de la moitié de la masse salariale économisée pour revaloriser le régime indemnitaire !
La Direction de l’Université de Lille veut maintenant l’instaurer avec un projet de prime d’intéressement pour le remplacement d’agents en CLM, CLD, Accident de travail, Congés maternité et parentaux, temps partiel thérapeutique (voir détail dans l’article intitulé "Régime Indemnitaire BIATSS : Rendez-nous l’argent !"). Le montant de l’intéressement serait fixé sur la base de la moitié du coût chargé auquel on rajoute 10% de prime calculée sur le niveau de fonction de l’agent remplacé, en fonction du nombre d’agents assurant le remplacement.
Salaire dévalué par l’inflation, surtravail : il s’agit de faire feu de tout bois pour contenir la masse salariale au mépris des risques pour la santé des travailleuses et travailleurs comme de la qualité des services rendus aux usagers.
Non, les difficultés économiques des travailleuses et travailleurs ne doivent pas être exploitées pour les faire trimer davantage et les épuiser !
Arrêtons de parler « d’excellence sociale », commençons par faire œuvre de justice sociale au quotidien !

Grève, connaissez vos droits !
À l’employeur de les faire respecter !

Ne faisant pas partie d’une administration soumise au service minimum (écoles primaires, transports en commun, etc.), le personnel gréviste de l’Université et des EPST n’a pas à se déclarer comme tel avant la journée de grève mais également pendant et après…
Ainsi, la circulaire interne de l’Université signée par son Président (en lien ici) et adressée à l’ensemble des directions de services et de composantes précise : « Les personnels de l’Université n’ont donc pas à se déclarer grévistes, que ce soit le jour même de la grève ou le(s) jour(s) précédent(s). »
Nous rajoutons « ni même après la grève » sauf si l’administration a pu constater leur absence au poste de travail.
C’est en effet à l’autorité compétente d’établir l’absence de l’agent-e le jour de la grève. Cela peut se faire de bien des manières différentes :
→ le relevé des agent-e-s présent-e-s le jour de la grève par le chef ou la cheffe de service,

→ l’absence de badgeage sur Kélio,

→ l’identification par les services administratifs de la composante de l’absence d’enseignant.e dans l’amphi mais la présence d’au moins un.e étudiant.e ! En effet, la circulaire précise qu’en l’absence de tout étudiant, l’enseignant est réputé avoir réalisé son service,

→ obtenir des informations auprès de ZOOM pour s’assurer que l’enseignant.e n’a pas basculé en visioconférence son cours bien qu’hors confinement COVID, un tel basculement s’effectue hors cadre réglementaire, il faut bien le dire,

→ en tout état de cause, toute méthode ne requérant pas l’auto-dénonciation par le personnel en grève !

Comme vous l’aurez compris, les personnels ne sont pas tous égaux vis à vis du pointage des grévistes !
Imaginons que sans votre aide « docile », l’administration fait la preuve de votre absence un jour de grève. Cette dernière doit se retourner vers vous afin de s’assurer qu’il n’y a pas une raison autre que d’être gréviste qui explique votre absence : congés, absence des étudiants, etc.
Alors, vous pouvez être recensé gréviste réglementairement et de fait, vous serez soumis au prélèvement forfaitaire d’un trentième de votre rémunération mensuelle (primes incluses).
Si vous êtes enseignant.es ou enseignant.es-chercheur.ses, il faut maintenant vous alerter car visiblement les composantes méconnaissent vos droits. En effet, pour éviter la double peine, à savoir le prélèvement sur salaire et du fait de votre service maintenant amputé des heures non réalisées pendant la grève, tomber en sous-service ou voir vos heures complémentaires réalisées amputées, l’administration est tenue de procéder au re-calcul de votre service dû en lui dégrevant les heures non réalisées le jour de grève.
Exemple : la composante a constaté que vous n’avez pas réalisé 4 heures TD par suite de votre grève. Votre service dû était de 192 heures. Suite à votre recensement, les 4 heures de TD est à retirer. Votre service dû doit être alors revu à 188 heures. Vous n’avez donc pas à rattraper les 4 heures TD. Si vous le faites, elles devront être payées en heures complémentaires.
Voici la confirmation de notre analyse par la DGDRH suite à l’intervention de la CGT Université de Lille : « En revanche, cet enseignement non réalisé doit effectivement être décompté du service annuel de l’enseignant concerné au risque, comme vous l’indiquez, d’aboutir à une ’double peine’. »
Pour rappel, ne signez pas ou a minima émettez des réserves sur un service d’enseignement fait infondé. Devant le Tribunal administratif, vous pourriez obtenir gain de cause jusqu’à trois années antérieures.
Si vous avez été recensé.e enseignant.e gréviste et que votre composante n’a pas procédé au re-calcul de votre service dû à la fin de l’année universitaire, remontez-nous l’information ! Nous soutiendrons l’ensemble des réclamations auprès de la DRH et de la Présidence.

Une caisse de grève existe sur l’Université et peut contribuer forfaitairement à compenser la retenue sur salaire de tout personnel gréviste à sa demande et sur production de la preuve (fiche de paye concernée).
Si vous soutenez l’action contre la réforme des retraites, si vous faites partie des grévistes que l’administration n’arrive pas à recenser, que vos conditions salariales ne sont pas trop dégradées et vous permettent d’être solidaire, n’hésitez pas à abonder la caisse de grève plutôt que d’offrir votre journée de salaire à l’Université qui ne l’utilisera même pas pour réaliser les missions que vous n’aurez pas assurées !
Car in fine, ce qui compte, c’est bien la recherche de la satisfaction de tout ou partie des revendications qui ont conduit à l’appel à une journée de grève et non d’avoir souffert économiquement !

Caisse de grève :
Pour en bénéficier, envoyer un mail à caissedegreveudl2023@mailo.com en précisant vos noms et prénoms, le nombre de jours de grève prélevés sur votre fiche de paie (à joindre pour les collègues titulaires ou contractuel⋅les, ou une attestation sur l’honneur pour les vacataires) et votre adresse postale pour que nous puissions vous envoyer un chèque.

Régime Indemnitaire BIATSS : Rendez-nous l’argent !

Il faut redistribuer l’argent perçu par l’établissement pour revaloriser les primes du plus grand nombre et le plus rapidement ! Arrêtons de l’utiliser à autre chose !
Pour rappel, dans le cadre de la LPR (Loi de Programmation pour la Recherche), les universités ont reçu à partir de 2021, des subsides supplémentaires qui devaient servir à la revalorisation de l’IFSE (indemnité de fonction, sujétion et d’expertise).
Ainsi sur 2022, l’Université de Lille a touché 1,4 millions d’euros sans qu’aucune revalorisation générale de l’IFSE n’ait été entreprise. Malgré les notifications tardives de ces abondements (juin), d’autres universités ont statué fin 2022 sur la revalorisation du régime indemnitaire et l’ont fait avec application rétroactive au premier janvier 2022.
Lors d’un groupe de travail auquel était convié l’ensemble des représentants des personnels au Comité Social d’Administration, la Direction de l’Université a présenté sa proposition de revalorisation indemnitaire :

  • Pas de rétroactivité (donc rien au titre de 2021 et de 2022),
  • Un processus de revalorisation qui débuterait en 2023 et s’étendrait jusqu’en 2027 pour rejoindre les taux moyens cibles édictés par le MESRI.
  • Une revalorisation sur l’Université de Lille qui reste basée sur la cartographie donc sur « les fonctions de », et non sur les corps et grade.
    À savoir pour 2023 :
    + 6% pour les fonctions d’IGR et IGE
    + 8% pour les fonctions de niveau ASI,
    + 10% pour les fonctions de niveau TCH
    + 10% pour les fonctions de niveau ADT

Cette proposition ne couvre pourtant que neuf cents mille et quelques euros d’après la DRH. Il y a donc 500 000 euros utilisés à autres choses, à savoir :

→ financer la prestation sociale exceptionnelle « inflation » pour 200 000 euros alors même qu’elle était censée être financée sur 2021 par la suppression de la prime annuelle exceptionnelle d’investissement,

→ financer un nouveau dispositif d’intéressement pour le remplacement d’un agent absent pour cause de : CLM, CLD, Accident de travail, Congés maternité et parentaux, temps partiel thérapeutique.

Dans ce dispositif, sur la base du « volontariat » des agents d’un service et l’accord du responsable, au lieu de demander le recrutement d’un ANT, on ferait appel aux agents volontaires pour un remplacement à hauteur maximale de 6h hebdomadaires d’heures supplémentaires non comptabilisées dans Kélio et pour une durée maximale de 6 mois, agents qui se partageraient alors la moitié du salaire du potentiel ANT que l’on aurait recruté plus les 10 % de prime précarité.
Ce nouveau dispositif est un marché de dupe : en effet, l’établissement économise 50 % de la masse salariale de l’ANT qu’il aurait recruté.
Volontariat, tu parles ! Si l’on peut penser que les agents à salaire bas seront tentés, la pression sera grande sur celui qui ne souhaitera pas jouer le jeu. Par ailleurs, 6h hebdomadaires par agent ne représenteront sans doute pas les 35h que l’absent réalisait. L’administration dit que la charge sera réduite mais comment s’en assurer ?

C’est de plus, une véritable usine à gaz : examen du projet de service par la DGDRH pour validation et plein de questions à deux balles : quid si l’absence est prolongée au-delà de 6 mois ? Pensons-nous vraiment qu’un ANT sera alors recruté s’il ne reste que 2-3 mois à couvrir alors que l’on aurait pu en former un dès le départ pour 6 mois et plus…
On nous assure une réversibilité. Admettons que 5 agents se partagent le travail de l’absent, l’un des 5 souhaite arrêter mais que faire si le travail supplémentaire ne peut pas être assuré par les 4 restants ? Bonjour le relationnel dans le service si l’ANT est finalement recruté et les 4 autres agents voient disparaître la prime de remplacement !
Enfin, quid de la réaction au retour de l’agent absent quand il aura eu son travail assuré et rémunéré par ses autres collègues !
De plus, c’est bien l’enveloppe de revalorisation des primes qui abondera ce dispositif que l’administration ne cache pas son intention d’étendre à d’autres absences plus courtes

La CGT est intervenue d’emblée pour démontrer que la Direction de l’Université n’est pas en règle avec le décret de l’IFSE.

En effet, si elle a mis en place une procédure de demande de ré-évaluation du taux de prime, l’article 3 du décret établit clairement que le ré-examen doit être systématique :

Le montant de l’indemnité de fonctions, de sujétions et d’expertise fait l’objet d’un réexamen :
1° En cas de changement de fonctions ;
2° Au moins tous les quatre ans, en l’absence de changement de fonctions et au vu de l’expérience acquise par l’agent ;
3° En cas de changement de grade à la suite d’une promotion.

La DRH n’a pu qu’avouer qu’elle doit revoir sa procédure. Toujours sans effet rétroactif ?

Ce que nous revendiquons pour les personnels :

L’assemblée des adhérents de la CGT réunie le 20 janvier nous a donné mandat pour les contre-propositions suivantes qui ont été communiquées à la Direction de l’Université :

usage de l’intégralité des 1,4 millions d’euros annuels à la revalorisation de l’IFSE,

→ rétroactivité au premier janvier 2022,

→ intégration d’une modulation en fonction du grade dans les taux d’IFSE,

→ faire converger le régime indemnitaire des ANT sur mission pérenne : passer du tiers à l’entièreté du taux de prime,

→ l’abandon pur et simple du projet de création de la prime d’intéressement pour remplacement d’agent.

Pétition Bibliothèque santé

La direction du Service Commun de Documentation souhaite à nouveau élargir l’ouverture de la Bibliothèque Universitaire Santé. Il faut noter que cette bibliothèque propose déjà les horaires les plus larges sur la Métropole. Celle-ci est désormais ouverte en semaine de 8h à 23h et le week-end de 9h à 22h après un élargissement continu depuis une dizaine d’années.
C’est maintenant les vacances d’été qui sont visées ! Où s’arrêteront-ils ?
Un collectif de personnels s’est créé sous le nom « Alerte à ma BU ! ». Ils proposent à l’ensemble des personnels du SCD de signer cette pétition contre cet élargissement. En effet, le risque de rogner encore un peu plus sur les vacances, les soirées et les nuits des collègues des bibliothèques est bien réel. Il serait illusoire de croire que seule la BU Santé serait impactée par ces décisions pour lesquelles, évidemment, les personnels ne sont jamais consultés.
Merci de faire circuler la pétition auprès de vos collègues du SCD et de la retourner signée à l’adresse mail suivante : lecollectifalerteamabu@hotmail.com

Inspirons demain

C’est le début de l’année et l’université communique sur ses bonnes résolutions.

Rien de tel qu’un beau catalogue aux couleurs chatoyantes pour redonner courage aux agents. La Direction de l’établissement nous promet tout ce qu’elle n’a jamais eu envie de mettre en place. Enfin il faut bien faire quelque chose pour regagner la confiance des agents après avoir décidé de ne pas en remplacer 90 sur deux ans. Et puis dans un an ou deux, vue la conjoncture, on s’excusera de ne pas avoir pu tenir ses promesses. Car, au bout du compte, le Président et son équipe savent parfaitement que le budget, lui, est entre les mains d’un gouvernement qui, pour sa part, a décidé de faire payer à tous les travailleuses et travailleurs la crise économique en cours et son aggravation très certaine dans les mois à venir.

Beaucoup d’entre nous ont entendu le Président Bordet insister sur l’excellence sociale. Tout comme nous, vous vous interrogez sur le sens de cette expression. Prenez le temps de lire dans la nouvelle parution de l’Université ’Inspirons demain’ l’article ’Notre plan pour améliorer la qualité de vie au travail’ qui y détaille les prétentions de Christel Beaucourt, vice-présidente formation et relations humaines.

On peut y relever cela : le vœu de la création d’une « école de cadres ». Enfin c’est l’aveu d’un problème de compétences chez les petits et les grands chefs. Cela dit, quels seront les objectifs de ces formations ?

On parle aussi de la mise en place d’une méthodologie d’évaluation des différentes structures, afin d’identifier les éventuelles redondances. Cela aura très certainement pour conséquence des suppressions de postes et des mobilités, des fermetures de formations et de services ou des déménagements de services ?

En matière de risque au travail, Mme Beaucourt s’appesantit sur les risques de violence, en passant sous silence tous les risques liés à la sécurité, notamment ceux venant de la vétusté des locaux. Et pour faire bonne mesure, on nous sert un peu de blabla sur le rôle du Conseil Social d’Établissement que l’on approfondira et des compliments sur la maison de la médiation (pour éviter de parler du CHSCT et de ses avis restés trop souvent sans réponse ?).

La ’grande initiative’ sera de banaliser une fraction du temps de travail, afin de favoriser les activités de rencontre comme le sport, la culture... Rappelons que ce n’est rien d’autre qu’un retour à la situation d’avant la fusion pour les personnels de l’ex-Lille 2 ! 

La mise en place du RIPEC (RIFSEEP des enseignants-chercheurs) est présentée comme une belle mesure alors que c’est une extension des critères d’évaluation individuelle à toutes les missions du métier ! Histoire de créer des rivalités entre agents. Quand on se souvient de celle appliquée aux BIATSS, on a de quoi s’inquiéter !

Enfin cerise sur le gâteau, on nous promet davantage de concours pour stabiliser la situation des contractuels alors même que l’Université organise la disparition de 90 emplois sur les deux ans.

Comme disait l’autre, ’les promesses n’engagent que ceux qui y croient’ ! Toute cette communication est vaine quand on sait que nombre de nos collègues ont un traitement hors prime, inférieur au SMIC. La qualité de vie au travail, c’est la qualité de vie tout court ! Avoir les moyens de vivre et non de survivre :

  • C’est un traitement de 2000€ par mois au minimum !
  • C’est l’embauche de collègues et la réduction du temps de travail.
  • C’est la titularisation des agents contractuels et dans cette attente, la CDIsation.
  • Ce sont des locaux techniques, administratifs, d’enseignement (amphis, salles de TD) et de recherche en bon état et aux normes de sécurité et de salubrité !

Comme on le voit derrière les belles déclarations d’intention, il n’y a pas grand-chose de concret ! Alors passé Janvier, mois des vœux, si on veut du concret, imposons-le par notre mobilisation !

Quoi de neuf Docteur ?

Avant 2018, Lille 1 et Lille 2 avaient leur médecin de prévention et Lille 3 fonctionnait avec un médecin extérieur. Depuis la création de l’Université de Lille, c’est variable, entre aucun et deux…

Alors que la nouvelle loi du 2 août 2021 est entrée en vigueur pour renforcer la prévention en santé au travail (https://ugictcgt.fr/juridique-nouvelles-regles-sante-au-travail/ ), plusieurs de nos collègues se sont vu poser un lapin par le dernier médecin de l‘Université lors de leur visite médicale. Et ce malgré les nombreuses alertes des mandatés au CHSCT (avis du 27 mai 2021) et de la CGT qui a posé un DGI (danger grave et imminent) pour carence de médecin dès Mars 2021 !

Force est de constater que notre employeur ne respecte pas ses obligations en matière de santé au travail engageant sa responsabilité pénale. Nous espérons dans un premier temps déjà obtenir des informations officielles de sa part.

Nous vous invitons à consulter l’avis dans l’ENT, rubrique des conseils https://ent-conseils.univ-lille.fr/ conseils pléniers, CHSCT PV/Avis/relevés de décisions, année 2021 (avis n°20 27 mai 2021 avis médecine de prévention)

Finalement, le médecin de prévention est parti avant que l’employeur n’ait réussi à lever les risques psychosociaux au sein du service. Cette atmosphère de travail tendue est maintenant connue de nombreux professionnels de la région ; ce qui complique encore les démarches de recrutement. La Direction de l’Université doit donc se mordre les doigts de ne pas avoir écouté les agents et la CGT plus tôt !

On ne manque pas de docteurs dans cette grande université lilloise, ni de malades, mais bien de médecin de prévention. Cumulant tous les risques en matière de santé et de sécurité au travail et de plus en plus de situations de souffrance au travail, ce n’est pas le travail qui manque !

Compte-rendu CFVU (Conseil Formation et Vie Universitaire)

Lors du CFVU du 4 octobre dernier était présenté une convention avec l’Institut Catholique de Lille (ICL), dont l’objectif est de permettre aux étudiants de « la Catho » de valider des diplômes nationaux. Les élus Alternative à l’Epex sont intervenus pour expliquer qu’il était problématique d’aider un établissement privé, de surcroît religieux (alors que dans le même moment, l’Université délivre à ses personnels des formations sur la laïcité) à délivrer des diplômes d’État. Les formations de l’ICL sont payantes… et nous avons bien du mal à financier les nôtres dans des conditions correctes. Nos arguments ont dû être convaincants, puisque la convention a été rejetée par une majorité d’élus du CFVU. Hélas, malgré ce rejet, l’ancienne convention s’applique toujours et l’Université de Lille continue à permettre à un établissement confessionnel de délivrer des diplômes nationaux jusqu’à la fin de l’accréditation.
La CGT continue de défendre le principe du monopole public de la délivrance des diplômes d’État et s’opposera à la poursuite de cette entente contre-nature lors de la prochaine accréditation.

À l’Université de Lille, il faut prendre son ticket

De plus en plus de procédures au sein de l’Université de Lille sont maintenant soumises à l’édition de « tickets ». C’est en particulier le cas pour les services de la DGDNum. L’utilisation de cet outil est certainement adaptée à une université de la taille de la nôtre mais il reflète la déshumanisation de l’établissement.

Il est d’ailleurs assez drôle d’utiliser les « tickets » par voie numérique pour obtenir une assistance informatique. Nos collègues peuvent parfois se trouver face à un processus totalement inadapté. Ainsi, comment faire un ticket si leur ordinateur ne démarre pas ou si le navigateur internet dysfonctionne ? Où trouver un numéro de téléphone à joindre dans cette circonstance ?

La déshumanisation ne s’arrête pas là. En effet, une fois le problème réglé par nos excellents collègues de l’assistance de proximité (trop souvent précaires), nous sommes invités à évaluer leur travail. Un pouce vert orienté vers le haut si le problème est réglé ou un pouce rouge orienté vers le bas si le problème demeure. Et ce n’est pas fini : combien d’étoiles attribuez-vous à la prestation qui a été effectuée ? Qui sommes-nous pour évaluer le travail informatique d’un collègue lorsque nous ne sommes pas des experts du domaine ? La mise à jour récente de l’organigramme de la DGDNum fait pourtant apparaître de nouveaux chefs de services dont le travail est bien d’évaluer si le service est rendu.

Il ressort de tout cela un malaise dû au fait que l’on demande à des collègues d’évaluer d’autres collègues dans le but de remplir des indicateurs sans lesquels l’Université de Lille s’arrêterait certainement.

La CGT Université de Lille sur les réseaux sociaux

Dans le but de montrer notre activité syndicale au quotidien, notre syndicat a décidé de créer une page sur Facebook. Alors que d’un autre côté, le bulletin d’information revient lui en profondeur sur les revendications que nous portons et sur les informations que nous pouvons glaner dans les instances et conseils.

Nous espérons que la présence sur les réseaux sociaux permettra de montrer que l’activité du syndicat se vit au jour le jour et ne se limite pas seulement à préparer et participer aux réunions de l’employeur. Notre vie démocratique, nos activités de formation, les moments de convivialité … sont essentiels à la vie syndicale.
Facebook CGT Université de Lille

Des retraités vivants, David Vincent en a vu !

Avertissement aux moins de 50 ans :

Cet article est très librement inspiré de « Les Envahisseurs » (The Invaders), une série télévisée de science-fiction américaine

Pour rappel, les Envahisseurs se reconnaissent grâce à une particularité physique qui les empêche de replier leur auriculaire. En mourant, ils se consument dans un halo rougeâtre et laissent quelques traces de cendres à base de cellulose

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Envahisseurs


Pour lui, cela a commencé pendant une triste nuit de 2063, après avoir terminé sa journée de 12 heures de travail, le long d’une route solitaire de banlieue, alors qu’il cherchait un raccourci que jamais il ne trouva car depuis la sobriété énergétique et la panne de la dernière centrale nucléaire, plus aucun éclairage ne venait percer la nuit noire.

Cela a commencé par une université publique abandonnée et un homme trop fatigué par le manque de sommeil pour continuer son voyage.

Les retraités, des êtres étranges venus d’un autre temps. Leur destination : l’EHPAD. Leur but : s’y établir et en faire leur univers. David Vincent les a vus.

Cela a commencé par l’apparition d’un véhicule hors d’âge au moteur thermique.

Ces retraités gardaient l’apparence humaine de centenaires. S’ils parlaient un dialecte encore compréhensible, lorsqu’ils abordaient l’histoire passée, ils décrivaient une légende urbaine : la retraite par répartition.

David Vincent avait beau rassembler souvenirs et témoignages, la retraite par répartition ne lui rappelait rien. Il y avait bien eu des réformes prétendument faites pour sauver les régimes de retraite mais toutes sans exception avaient comme but l’éradication des pensions et le maintien du travail à vie. Citons ainsi, la retraite par bipartition, la retraite par décapitation, celle par décomposition. La retraite au flambeau aussi. Mais depuis, il n’avait jamais rencontré un retraité vivant et ne gardait aucun souvenir d’une quelconque retraite par répartition !

Maintenant, David Vincent sait que les retraités par répartition existent encore, qu’ils ont gardé forme humaine et qu’il lui faut convaincre un monde incrédule que le cauchemar a recommencé….

S’ils ont une apparence encore humaine, ils ont néanmoins un signe distinctif : un majeur tendu à la verticale en signe d’hostilité. Ils lancent aussi de temps à autre, un cri de guerre énigmatique : « Macron, t’es foutu, les gens sont dans la rue ! »

David Vincent écume petites et grandes villes pour trouver une preuve de ce qu’il a vu et tenter de rallier des gens à sa cause. Mais ces derniers restaient désespéramment Bornés. Il a vu mais n’est pas cru. Face à lui : à peu près tout le monde. Car dès le début, il est bien difficile de savoir s’il n’a pas eu une hallucination.

Il faut attendre la rencontre avec ce couple de Marcheurs pour que l’on doute moins d’une autre catégorie d’envahisseurs avec un autre signe distinctif, un index dressé : l’index senior.

Jeu de main, jeu de vilain…

Shadok cabinet saison 2, épisode 2

Sur la planète Shadok, désormais, l’abondance, l’insouciance de la course à l’excellence et la mise au recrutement des postes vacants étaient révolues !

L’heure était à la sobriété, à la suppression des emplois et au grand remplacement !

Ainsi le champagne fut remplacé par le cidre à la cérémonie des vœux du professeur Shadoko. Quitte à enterrer le lustre inutile, certains auraient préféré la mise en bières !

Il fut ensuite proposé, plutôt que de procéder à des recrutements, de remplacer les Shadoks pompeurs absents par ceux qui restaient présents. En échange, ils bénéficieraient d’une prime qu’ils n’avaient cependant plus le temps de dépenser, ne quittant plus leur pompe. Le professeur Shadoko avait garanti que le processus serait réversible et rétroactivement qui plus est. Ainsi, si un Shadok volontaire changeait d’avis pendant la période de remplacement, il pouvait rétro-pomper, pomper à l’envers, la durée du remplacement qu’il avait effectué. Même si un temps maximum de pompage par Shadok avait été édicté, certains se mettaient à errer, à côté de leurs pompes, écrasés par le surtravail et bon nombre décédaient au travail sur leur pompe devenue funèbre pour l’occasion.

Pendant ce temps-là, les Gibis procédaient aussi à des remplacements. Ainsi, la question du juste taux de remplacement pour le calcul de la pension des retraités avait été dépassée. La retraite fut remplacée par le travail à vie pour les Shadok pompeurs, et logiquement, pour eux, la pension fut remplacée par la continuité du salaire. Le nombre de trimestres cotisés pour percevoir la retraite à taux plein était en effet fixé désormais à l’espérance de vie maximale d’un capitaliste rentier végan, pratiquant de façon hebdomadaire le golf et l’abstinence de pompage.

Certains pour autant, continuaient à ramer à contre-courant. Ainsi, faute de financement de frais de missions ultramarines, pour éviter le désœuvrement, mère de tous les vices et père sous écrous, le marin Shadok, ancien quartier-maître pirate passant son temps à introduire des petits bateaux dans une bouteille, introduisait désormais des bouteilles dans son petit bateau. Cela lui permettait de garder une activité manuelle et de ne pas perdre la main, même si elle en tremblait davantage. Dans la marine on ne fait pas grand-chose mais on le fait de bonne heure, c’était sa maxime ! Il bénéficiait, pour cette raison d’une dérogation pour badger sur KELIO bien avant 7h30, même en l’absence de nécessité de service ! Afin de préserver ce privilège, il partait dès potron-minet pour aller voir d’où soufflait le vent. Mais le soir quand il revenait, il avait complètement oublié vers quelle organisation syndicale ou quelle direction de service se tourner afin de préserver ses droits, et il disait qu’il était sous l’influence...en réalité il était tout simplement pris de boisson.

À suivre…