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mardi 6 décembre 2022

Site web du syndicat CGT de l’université Aix-Marseille

Rapport Social Unique (RSU) 2021 de l’Université d’Aix-Marseille : précarité, inégalités femmes / hommes, écarts de rémunération : quelques constats issus de l’analyse du RSU 2021*

Remplacement des personnels titulaires par des personnels précaires

  • Les effectifs des personnels de l’université sont en légère augmentation ces dernières années mais restent largement insuffisants aux regards de l’augmentation des effectifs étudiant.es notamment. Le taux d’encadrement AMU est en dessous de la moyenne nationale, d’ailleurs le nombre d’heures complémentaires et de vacations explose.
  • Une progression inquiétante + 4 points en 3 ans (35% de précaires en 2019 à 39% en 2021). Et encore on n’en est qu’au début des CDD de projet, CDI de mission et chaire de professeur junior ! A ce rythme les agent.es non titulaires seront majoritaires en 2033

    La progression des effectifs se fait au détriment des personnels titulaires.
  • En 2021, les non titulaires représentent 38% des EC et 40% des BIATSS (la très grande majorité (76%) en CDD, 24 % en CDI). Cette précarité touche principalement les femmes.

Des inégalités F/H toujours inquiétantes

  • Une sur représentation des hommes sur les postes de catégorie A.

Seulement 44% de femmes chez les enseignant.es chercheur·euse.s. Les femmes représentent 59% des personnels de catégorie A chez les BIATSS alors qu’elles sont entre 68 et 69% en catégorie B et C.

Il y a comme un problème ! Non ?

  • Des inégalités au niveau du recrutement

La part des femmes recrutées par concours ne cesse de diminuer. Cette baisse est particulièrement forte dans le corps des professeurs (-6 points par rapport à 2020). A noter également, seulement 31 % de femmes sont présidentes de comité de sélection. Ce chiffre passe à 13% pour le recrutement de professeur d’université. Chez les BIATSS, la part des femmes recrutées par concours baisse, elle est passée de 66% en 2020 à 46% en 2021. Cette baisse est particulièrement forte pour les concours de catégorie A, seulement 26% de femmes.

  • Des inégalités au niveau des promotions

La part des femmes promue MCF HC est de 42%. Celle des femmes promue PR est seulement de 36%. Pour les BIATSS on est aussi loin de la parité (indice de parité < 1).

  • Des inégalités au niveau des rémunérations

Une femme titulaire touche en moyenne 868 €/mois de moins qu’un homme, soit 20% de moins. Pour les contractuelles c’est 107€ en moins en moyenne par mois. Cela s’explique parce que :
- les femmes sont moins nombreuses dans les corps élevés et dans les échelons supérieurs, les mieux rémunérés, conséquence d’une discrimination au niveau des recrutements et dans les promotions.
- les femmes sont aussi plus impactées par la précarité, le temps partiel (socialement imposé ?), des carrières hachées.
- la politique indemnitaire est plus favorable aux hommes. Pour les BIATSS, l’IFSE favorise la rémunération des hommes. A équivalent corps-grade-échelon un IGE homme touche 61 € de prime en + plus qu’une femme.

L’effet des primes sur les écarts de rémunération en faveur des hommes est encore plus marqué chez les contractuel.es. La mise en place du CIA ou prime de noël va encore accentuer ces écarts de rémunération.

Les écarts de rémunération entre les plus haut et les plus bas salaires qui s’accroissent

L’écart entre les 10% des agents qui ont les plus faibles rémunérations et les 10% qui ont les plus hautes rémunérations se creuse (+ 2924 € en 2020 on passe à + 3065 € en 2021.

L’écart entre les 25% des agents qui ont les plus faibles rémunérations et les 25% qui ont les plus hautes rémunérations progresse également + 648 € en 2019 à 682€ en 2021.

Le nombre de bénéficiaire de la GIPA (garantie individuelle de pouvoir d’achat) est en forte augmentation.

Dans le même temps, le montant des 10 plus hautes rémunérations à AMU progresse : en moyenne 100 000 € en 2019 à 111 000 € en 2012, soit +9%. Annexe projet loi de finance 2023 p. 182

*Le RSU 2021 sera bientôt en ligne

La CGT FERC Sup réaffirme qu’un autre modèle d’université est possible.

Une université solidaire, égalitaire, émancipatrice avec des financements pérennes et des personnels correctement rémunérés ainsi qu’un plan massif de titularisation des personnels contractuels.

Si certaines tendances sont structurelles dans l’ESR, il faudra du temps pour les inverser. Si l’université ne peut pas tout faire seule, elle a néanmoins des leviers d’action importants.

Alors pour que « socialement engagée » ne soit pas qu’un slogan, on attend quoi ?
Agissons !