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Regard d’un élève de SEGPA sur son enseignement et ses apprentissages
16 avril, par Lucas — Actualité, RetraitéE - continuité syndicale, Formation professionnelle, EducationNombre d'enseignant·es ayant exercé ou exerçant en SEGPA ont vu et subi la transformation de l'enseignement adapté, ayant pour cause la détérioration de leurs conditions de travail, ainsi que l'enseignement donné aux élèves..
Le ministère qui n'attache que peu d'importance aux élèves classés en grandes difficultés scolaires ou en décrochage dès le cycle élémentaire fait un transfert des 6e SEGPA vers une 6e d'inclusion en collège. Elle résume la volonté de transformer les SEGPA,
- En individualisant les parcours des élèves pour les renvoyer à leurs propres difficultés qui sont de l'ordre de la « non permanence des acquis fondamentaux et apprentissages ».
– En réduisant la formation préprofessionnelle, là, ou les élèves se trouvaient en « situation de réussite »
– En supprimant des postes d'enseignants-tes spécialisé·es . (Exemple académie de Poitiers : 18 postes supprimés mais avec le même nombre d'élèves !).
Comment les élèves eux-mêmes vivent-ils cette situation ?
Témoignage d'un élève de SEGPA :
« J'ai mon grand frère qui était en SEGPA en 6e et 5e. C'était bien ; il avait une prof spécialisée dans l'enseignement général pour apprendre les matières essentielles. En 4e il a choisi l'option maçonnerie. C'était bien. Il avait un bon prof d'atelier qui était formé aussi pour des élèves comme nous. Il est parti en fin de 3e en EREA (Établissement Régional d'Enseignement Adapté), où il a passé et réussi son CAP. Comme il avait de bonnes bases acquises, il a réussi à l'avoir. Maintenant il travaille chez un artisan. Mais moi, qu'est-ce que je vais faire l'an prochain si j'ai plus de prof d'atelier ? »« J'avais un copain qui a un handicap, il avait une AESH (accompagnatrice d'élève en situation de handicap). Elle a été mutée sur un autre collège, maintenant il n'a plus d'aide. Il est parti…
On nous dit que pour nous, la meilleure solution pour apprendre un métier, c'est l'apprentissage chez un patron. Trois semaines par mois et une au CFA, on va avoir du mal à suivre les cours en alternance … La Segpa et l'Erea c'était bien pour ça ! "Conclusion : avec de tels changements, on met les élèves les plus fragiles en grande difficulté. 72% d'entre eux appartiennent à des familles défavorisées. Ils-elles étaient accompagné·es par un dispositif d'aide (RASED : réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté). Structures pour leur redonner confiance en l'aidant à poursuivre une scolarité émancipatrice et retrouver l'estime de soi. Il y a donc bien une volonté du ministère de poursuivre une politique « d'inclusion » en réduisant l'Enseignement Spécialisé.
Jacky Milaguet PLP SEGPA,
retraité SDEN 17 SNR
UFR FERC -
Mourrir dans la dignité
16 avril, par Lucas — Actualité, RetraitéE - continuité syndicale, SociétéL'amendement en ce sens porté par notre UFR a été refusé au congrès de l'UCR.
Pourtant, vous avez tous en mémoire l'histoire de Vincent LAMBERT, maintenu en état végétatif pendant des années, et le combat de son épouse pour faire cesser cet acharnement. Régulièrement les média témoignent du départ de personnes vers la Suisse ou la Belgique pour accomplir leur dernière liberté. Mais ceci n'est pas à la portée de toutes les bourses. Alors quand la France va-t-elle respecter les dernières volontés de sa population ?
Qu'est-il proposé actuellement ? La loi Claeys-Léonetti de 2016 permet la « sédation profonde et continue provoquant une altération de la conscience maintenue jusqu'au décès », associée à une analgésie et à l'arrêt de l'ensemble des traitements de maintien en vie. Mais dans tous les cas, la décision appartient au médecin, ce qui est une atteinte insupportable à la liberté absolue de conscience des patient.es.
En bon français, la sédation profonde signifie que la personne en fin de vie, non alimentée, va dépérir et mourir de faim et de soif au bout d'un temps que nul ne peut prévoir. Quant à mesurer la souffrance et la détresse du, de la patient.e et de ses proches, cela semble bien « être le cadet des soucis » des tenant.e.s du pouvoir médical.
Les témoignages des personnes confrontées à ce genre de situation sont légion et très émouvantes : comment peut-on laisser souffrir des familles pendant des jours, voire des semaines, alors qu'une piqûre létale permettrait d'abréger ce calvaire ?
Pensons également à toutes ces personnes très âgées résidant en EHPAD et qui souhaiteraient en finir avec la maltraitance dont elles sont bien trop souvent victimes.
Le 13 septembre 2022, le Comité consultatif national d'éthique a remis un avis favorable à l'aide active à mourir accordée dans les cas d'un pronostic vital engagé à moyen terme. Les médecins en soins palliatifs sont aussi pour beaucoup d'entre eux, contre le libre choix en fin de vie, très remontés, très actifs, très militants ; donc, les pouvoirs publics ne prendront pas le risque de les forcer.
Il y a plus d'un an que la « Convention citoyenne » sur la fin de vie a rendu ses propositions. A part les églises « qui sont montées au créneau », rien n'a bougé depuis un an.
Le premier ministre vient de proposer l'examen d'un projet de loi sur l'aide active à mourir aux députés « avant l'été ». Vu tous les reports qu'il y a eu, la CGT devra être vigilante et active pour arriver à faire tenir cette échéance.
Pourtant, ce combat ne date pas d'hier : dès avril 1978 (il y a 45 ans !) le sénateur Henri CAILLAVET proposait un projet de loi sur le droit de mourir. Comme la loi sur l'IVG, proposée par la droite mais votée grâce aux voix de gauche, il serait souhaitable que cette loi d'humanité, « Pour le droit de mourir dans la dignité », puisse être votée par une majorité trans-partisane à l'Assemblée comme au Sénat.
Bernard Sarlandie
UFR FERC -
Mourir dans la dignité
16 avril, par Lucas — Actualité, RetraitéE - continuité syndicale, SociétéL'amendement en ce sens porté par notre UFR a été refusé au congrès de l'UCR.
Pourtant, vous avez tous en mémoire l'histoire de Vincent LAMBERT, maintenu en état végétatif pendant des années, et le combat de son épouse pour faire cesser cet acharnement. Régulièrement les média témoignent du départ de personnes vers la Suisse ou la Belgique pour accomplir leur dernière liberté. Mais ceci n'est pas à la portée de toutes les bourses. Alors quand la France va-t-elle respecter les dernières volontés de sa population ?
Qu'est-il proposé actuellement ? La loi Claeys-Léonetti de 2016 permet la « sédation profonde et continue provoquant une altération de la conscience maintenue jusqu'au décès », associée à une analgésie et à l'arrêt de l'ensemble des traitements de maintien en vie. Mais dans tous les cas, la décision appartient au médecin, ce qui est une atteinte insupportable à la liberté absolue de conscience des patient.es.
En bon français, la sédation profonde signifie que la personne en fin de vie, non alimentée, va dépérir et mourir de faim et de soif au bout d'un temps que nul ne peut prévoir. Quant à mesurer la souffrance et la détresse du, de la patient.e et de ses proches, cela semble bien « être le cadet des soucis » des tenant.e.s du pouvoir médical.
Les témoignages des personnes confrontées à ce genre de situation sont légion et très émouvantes : comment peut-on laisser souffrir des familles pendant des jours, voire des semaines, alors qu'une piqûre létale permettrait d'abréger ce calvaire ?
Pensons également à toutes ces personnes très âgées résidant en EHPAD et qui souhaiteraient en finir avec la maltraitance dont elles sont bien trop souvent victimes.
Le 13 septembre 2022, le Comité consultatif national d'éthique a remis un avis favorable à l'aide active à mourir accordée dans les cas d'un pronostic vital engagé à moyen terme. Les médecins en soins palliatifs sont aussi pour beaucoup d'entre eux, contre le libre choix en fin de vie, très remontés, très actifs, très militants ; donc, les pouvoirs publics ne prendront pas le risque de les forcer.
Il y a plus d'un an que la « Convention citoyenne » sur la fin de vie a rendu ses propositions. A part les églises « qui sont montées au créneau », rien n'a bougé depuis un an.
Le premier ministre vient de proposer l'examen d'un projet de loi sur l'aide active à mourir aux députés « avant l'été ». Vu tous les reports qu'il y a eu, la CGT devra être vigilante et active pour arriver à faire tenir cette échéance.
Pourtant, ce combat ne date pas d'hier : dès avril 1978 (il y a 45 ans !) le sénateur Henri CAILLAVET proposait un projet de loi sur le droit de mourir. Comme la loi sur l'IVG, proposée par la droite mais votée grâce aux voix de gauche, il serait souhaitable que cette loi d'humanité, « Pour le droit de mourir dans la dignité », puisse être votée par une majorité trans-partisane à l'Assemblée comme au Sénat.
Bernard Sarlandie
UFR FERC -
QU’EST CE QUE L’INFLATION ET COMMENT LA COMBATTRE ?
16 avril, par Lucas — Actualité, RetraitéE - continuité syndicale, SociétéEn économie libérale, l'inflation est une augmentation persistante des prix, des biens et des services pour des raisons conjoncturelles. Keynes y a apporté une autre définition « une augmentation de la demande par rapport à l'offre ». A chaque période d'inflation, les libéraux luttent contre les revendications de rattrapage des salaires sur les prix argumentant que l'augmentation des salaires est source d'inflation et certains milieux progressistes préconisent de cibler l'indexation totale des salaires sur les prix.
Or beaucoup de théories ne remettent pas en cause l'inflation dévorante du capital dans la lutte contre la chute tendancielle du taux de profit. Le débat qui consiste à caractériser l'inflation comme un conflit de répartition entre salaires et profits doit être dépassé si on veut lutter efficacement contre les phénomènes structurels et conjoncturels d'inflation et sur les outils des autorités monétaires sur la stabilité des prix.
Les revendications pour les augmentations de salaires et de pensions, outre qu'elles sont légitimes et urgentes, sont aussi des rapports de force face au capital. Les boucliers tarifaires sont intenables car ils sont payés par les finances publiques et donc les citoyen-nes. Il faut donc cibler les progressions des taux de marge des industriels.
Lutter efficacement contre l'inflation, c'est s'attaquer aux taux de marge des entreprises et à leurs taux
de profit. La lutte pour les augmentations de salaires, et donc la juste rémunération de la force de travail fait partie de ce combat capital/travail.Pour combattre l'inflation, il faut des mesures structurelles : la question des salaires doit être posée en grand angle avec la formation, la reconnaissance des qualifications, l'organisation du travail, le sens du travail et la réduction du temps de travail. La place de l'entreprise dans la société doit changer et ne doit plus être sous le contrôle du patronat.
Augmenter les salaires et les pensions, c'est redonner un souffle à l'économie qui est minée par la baisse de consommation avec un risque sérieux de récession. Mais l'inflation est aussi liée à l'enflure des marchés financiers. Alors il faut reprendre le pouvoir sur l'argent des banques et sur le pouvoir monétaire de la BCE.
Il faut donner une nouvelle destination à la création de monnaie : répondre aux besoins en emplois, en salaires, en retraites, financer les services publics et la transition écologique.
La CGT a une proposition forte : une politique monétaire sélective qui favorise salaire, emploi, social, services
publics, environnement et qui durcit la spéculation financière.Si on admet que l'inflation actuelle est une des manifestations dans la longue crise du capitalisme qui s'est installée depuis les années 70, alors seule une réponse systémique est capable de la juguler comme la création
d'une monnaie commune alternative à l'hégémonie du dollar et une transformation radicale du FMI.Alain Bariaud
UFR FERC -
RETOUR SUR LA JOURNÉE D’ÉTUDE « LA SÉCURITÉ SOCIALE ET LA PROTECTION SOCIALE DANS LA CADRE DE CENT ANS DE LUTTES ET DE BATAILLES POUR LA RETRAITE »
16 avril, par Lucas — Actualité, Sécurité sociale, RetraitéE - continuité syndicaleDe grandes batailles sont devant nous. Cette Journée d'étude a pour but d'aider à leur préparation. Pour défendre la Sécu, il faut la connaître.
Cet événement a comblé l'assistance avec l'exposé magistral de Daniel Blache et la riche discussion qui a suivi. L'aspect historique développé par Stéphane Sirot a fourni un ensemble de connaissances nécessaires pour défendre cette conquête essentielle.
Le diaporama de Daniel, validé par la Confédération, est d'un intérêt considérable. Il devrait être utilisé largement par les organisations fédérées. Il pointe, en particulier, les revendications du financement par les cotisations et non par l'impôt CSG et l'abrogation des exonérations de cotisations patronales (plus de 800 milliards en euros constants 2022 que n'a pas versés légalement le patronat depuis 1992).
Les échanges ont abordé l'action de la CGT. Depuis 2015, elle revendique la Sécurité sociale intégrale, collecteur unique, prestataire unique, pension de retraite à 75 % du dernier salaire, couverture à 100 % des dépenses du secteur 1.
Pour agir dans ce sens, il avait été envisagé une grande manifestation nationale à Paris avant la COVID.
La question des complémentaires et des mutuelles, en rapport avec la protection sociale complémentaire obligatoire dans la Fonction publique (PSC) a été débattue. De même la prise en charge de la perte d'autonomie pour laquelle Daniel a présenté un état des lieux sous la forme d'un tableau complet. Là encore, ce matériel devrait être largement utilisé.
Stéphane Sirot a déroulé les contre réformes successives, les mobilisations pour s'y opposer, leurs conséquences ; jusqu'aux « 14 journées d'action calquées sur le calendrier institutionnel » pour le retrait de la réforme Macron et leur échec. Il a analysé le changement de démarche syndicale passé de « grève et manifestation pour soutenir la grève » à « manifestation et grève pour aller manifester ».
La participation du bureau fédéral à l'organisation de cette journée d'étude initiée par notre UFR a été déterminante. La participation aurait pu être plus nombreuse, mais la présence de quelques responsables nationaux en activité est un encouragement.
Nous avions tiré la même leçon de la journée d'étude précédente de septembre 2021. Une discussion sérieuse doit se mener dans la Fédération car de grandes batailles sont devant nous pour sauver la Sécu.
Le 6 décembre, j'ai utilisé la formule la Sécu est un corps étranger dans l'État bourgeois qui ne cesse de vouloir la détruire. Il suffit de voir que son budget de 640 milliards €, supérieur au budget de l'État, échappe à la mainmise directe du capital.
P. Bouyries ; Bureau UFR